Une star de la série « Doctor Who » change d’avis sur Trump après l’accord de paix à Gaza
Auteur: Simon Kabbaj
Dans un monde politique où les divisions sont de plus en plus profondes, il est rare de voir une personnalité publique admettre avoir changé d’avis sur un adversaire politique. C’est pourtant ce qu’a fait Frances Barber, une actrice britannique reconnue, notamment pour son rôle dans la série culte Doctor Who. L’actrice a publiquement déclaré que sa vision de Donald Trump avait changé suite à un événement précis : le succès de l’accord de paix qu’il a négocié entre Israël et le Hamas, menant à la libération des otages. Une confession qui a fait grand bruit et qui nous interroge sur nos propres biais politiques.
« J’avais le TDS » : la confession choc sur les réseaux sociaux
Tout est parti d’une simple publication sur X (anciennement Twitter). Frances Barber y a écrit sans détour : ‘J’avais le TDS et je suis en train de ravaler mes paroles‘. L’acronyme ‘TDS’ signifie ‘Trump Derangement Syndrome‘ (Syndrome de Dérangement de Trump). Cette admission est remarquable. À une époque où il est courant de diaboliser ses opposants, sa volonté de ‘ravaler ses paroles’ et de créditer un homme qu’elle méprisait ouvertement offre une occasion rare de réfléchir. C’est un moment de ‘dissonance cognitive’ qui nous force à questionner nos propres certitudes.
De l’opposition féroce à la remise en question
Il faut dire que l’actrice n’y allait pas de main morte avec Donald Trump par le passé. Comme beaucoup d’artistes, ses opinions penchaient plutôt à gauche et sa critique de l’ancien président était virulente. Elle l’avait qualifié de ‘criminel condamné‘ et avait suggéré que sa place était en prison, pas dans le Bureau Ovale. Son animosité était totale, représentative de l’opposition très émotionnelle qu’a suscitée Trump dans le monde entier. Cet état d’esprit, qu’elle qualifie elle-même de TDS, filtrait toutes les informations à travers un prisme négatif, rendant impossible toute évaluation objective de ses actions.

Le déclic : l’accord de paix à Gaza et la libération des otages
Le tournant a eu lieu avec le succès de l’accord de paix négocié par l’administration Trump, qui a permis un échange de prisonniers et la libération des otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza. Ce n’était pas une petite victoire politique, mais un succès diplomatique profondément humanitaire qui a redonné espoir à des dizaines de familles. ‘Profondément émue’ par la nouvelle, Frances Barber s’est retrouvée face à une contradiction : comment un homme qu’elle détestait tant pouvait-il réussir là où tant d’autres avaient échoué ? Cela l’a forcée à réévaluer sa position si tranchée.

Le ‘Trump Derangement Syndrome’, c’est quoi au juste ?
Le terme ‘TDS’ est lui-même sujet à débat. Né dans les cercles conservateurs pour se moquer de l’opposition à Trump, il est souvent utilisé comme une arme politique pour discréditer toute critique. Cependant, il tente aussi de décrire un phénomène réel : une animosité si forte qu’elle empêche de reconnaître le moindre succès de son adversaire. Attention, il est crucial de faire la différence. Ce n’est pas du TDS de critiquer légitimement ses politiques ou d’exprimer son indignation morale face à ses actions. Le TDS, tel que décrit, serait plutôt une réaction émotionnelle et automatique de rejet, quelle que soit l’information. C’est le fait d’être aveuglé par la haine d’un individu.
La leçon de Frances Barber : l’importance de la nuance
L’expérience de l’actrice met en lumière le plus grand danger de nos démocraties modernes : l’effondrement de la nuance et la montée d’une pensée binaire, ‘tout ou rien’. Il est facile de se laisser emporter par les extrêmes : soit un soutien aveugle, soit un rejet total. Le risque de diaboliser un adversaire est de devenir aveugle à la réalité. C’est ce que l’on appelle la ‘cécité politique’. Frances Barber aurait pu trouver mille excuses pour ne pas créditer Trump, mais elle a choisi le chemin plus difficile de l’honnêteté intellectuelle.
Un regard équilibré sur la présidence Trump

Pour appliquer ce principe de nuance, un bilan honnête de la présidence Trump doit reconnaître ses succès comme ses controverses. L’accord à Gaza s’appuie sur les Accords d’Abraham, des accords de normalisation historiques entre Israël et plusieurs nations arabes, largement salués comme une avancée diplomatique majeure. D’un autre côté, il est impossible d’ignorer la rhétorique incendiaire et clivante du président, qui a exacerbé les tensions sociales, ainsi que les nombreuses enquêtes et défis aux normes démocratiques qui ont marqué ses mandats.
Conclusion : voir le bien, même chez l’ennemi politique
Au final, la démarche de Frances Barber n’est pas de devenir une supportrice de Trump. C’est un pas vers une forme de ‘maturité politique’. Elle nous montre qu’on peut rester fermement opposé à quelqu’un tout en étant capable de reconnaître quand il fait quelque chose de positif. Surmonter la haine politique, ce n’est pas trouver un terrain d’entente sur la personnalité de quelqu’un, mais sur les résultats. Comme le conclut l’article, ‘le test ultime de l’éveil politique est la capacité de voir objectivement le bien, même quand il est fait par la personne que l’on déteste le plus’.