L’hypothèse du vaisseau mère extraterrestre sur le point d’être testée : un objet interstellaire va frôler le soleil
Auteur: Simon Kabbaj
Introduction : rendez-vous avec l’inconnu le 29 octobre
Un objet venu d’un autre système solaire traverse actuellement le nôtre, et il est au cœur d’une controverse qui oppose un célèbre professeur de Harvard à la quasi-totalité de la communauté scientifique. Cet objet, baptisé 3I/ATLAS, est sur le point de frôler le soleil, hors de notre vue. Pour la plupart des astronomes, c’est une comète fascinante. Mais pour le professeur Avi Loeb, c’est peut-être un ‘vaisseau mère extraterrestre’ qui s’apprête à faire une manœuvre secrète. Il a même lancé un avertissement : ‘Si vous voulez prendre des vacances, prenez-les avant le 29 octobre, car qui sait ce qui va se passer ?’.
Qui est 3I/ATLAS, notre troisième visiteur interstellaire ?

Détecté le 1er juillet par l’observatoire ATLAS, 3I/ATLAS est le troisième objet interstellaire confirmé à visiter notre système solaire, après les mystérieux ‘Oumuamua et 2I/Borisov. Les scientifiques ont rapidement confirmé qu’il s’agissait d’une comète, mais une comète pour le moins étrange. Elle présente une composition chimique et une polarisation inhabituelles, ainsi qu’une rare ‘anti-queue’ qui n’est pas une simple illusion d’optique. Le problème, c’est que sa trajectoire l’a placé derrière le Soleil depuis notre point de vue (en conjonction solaire le 21 octobre). Nous ne pouvons donc pas l’observer directement au moment le plus crucial : son passage au plus près du Soleil.
L’hypothèse folle d’Avi Loeb : un ‘cheval de Troie’ technologique ?

C’est dans cette obscurité que la théorie d’Avi Loeb prend racine. Ce professeur de Harvard, connu pour ses idées controversées, suggère que si 3I/ATLAS est d’origine technologique, ses créateurs pourraient profiter de ce moment où il est caché pour effectuer une ‘manœuvre d’Oberth‘ : utiliser la gravité du Soleil pour changer radicalement de vitesse et de trajectoire. Il va même plus loin, assignant une probabilité de ‘30 à 40%‘ que l’objet n’ait pas une origine entièrement naturelle, le qualifiant de possible ‘cygne noir‘ ou de ‘cheval de Troie‘, un objet technologique se faisant passer pour une comète naturelle.
Le scénario catastrophe : un ‘vaisseau mère’ qui largue des mini-sondes

Pour Loeb, le scénario le plus logique’ d’un point de vue de l’ingénierie serait celui d’un vaisseau mère qui libère des mini-sondes. Ces sondes profiteraient du passage près du Soleil pour freiner et se diriger vers la Terre, en utilisant l’assistance gravitationnelle de notre étoile. Selon ses calculs, de telles sondes pourraient atteindre la Terre en quelques mois seulement après le passage au plus près du Soleil. C’est ce scénario, aussi improbable soit-il, qui motive son avertissement choc sur les vacances à prendre avant le 29 octobre.
La réponse de la communauté scientifique : ‘C’est une comète, point final.’
Face à cette théorie, la quasi-totalité de la communauté scientifique reste de glace. Tom Statler, le scientifique en chef de la NASA pour les petits corps du système solaire, a résumé la pensée générale pour The Guardian : ‘Ça ressemble à une comète. Ça fait des choses de comète. Ça ressemble très, très fortement, à presque tous les égards, aux comètes que nous connaissons’. Il admet qu’elle a ‘quelques propriétés intéressantes’, mais conclut : ‘Les preuves indiquent de manière écrasante que cet objet est un corps naturel. C’est une comète‘. La NASA et le programme SETI (recherche d’intelligence extraterrestre) ont constamment rejeté l’hypothèse de Loeb.
Le 29 octobre, l’heure de vérité
Malgré tout, l’hypothèse de Loeb, aussi improbable soit-elle, va bientôt être mise à l’épreuve. Le 29 octobre, 3I/ATLAS atteindra son périhélie, son point le plus proche du Soleil. Après cette date, il redeviendra progressivement visible pour nos télescopes. Les scientifiques du monde entier observeront alors sa trajectoire avec une attention extrême. Si l’objet poursuit sa route comme prévu (avec de légers changements dus au dégazage causé par le Soleil), l’hypothèse du vaisseau mère semblera ‘très ridicule’, comme le dit l’article. Mais si des changements de trajectoire ou de masse importants et inexpliqués sont détectés, alors… le débat sera relancé de manière spectaculaire.
Conclusion : un ‘cygne noir’ improbable mais fascinant
En attendant le verdict du ciel, il faut garder la tête froide. Avi Loeb lui-même admet dans ses derniers écrits que 3I/ATLAS est ‘très probablement une comète naturelle’. Mais il maintient que la ‘possibilité infime’ d’une manœuvre extraterrestre doit être ‘considérée sérieusement’ en raison de ses ‘implications immenses pour l’humanité’. Quoi qu’il arrive après le 29 octobre, cette histoire est un rappel fascinant que l’univers est plein de surprises, et que la frontière entre la science rigoureuse et la spéculation la plus folle est parfois plus mince qu’on ne le pense.