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Apnée du sommeil : le masque qui sauve des nuits, mais à quel prix ?

Auteur: Adam David

2025-10-25 11:12:23

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Crédit: freepik

Fatigue chronique, ronflements assourdissants, réveils en sursaut… Ces symptômes, souvent banalisés, pourraient bien cacher une apnée du sommeil. Ce trouble respiratoire nocturne touche des millions de personnes, souvent sans qu’elles le sachent. Face à cela, une machine s’est imposée comme le traitement de référence, mais derrière la promesse de nuits enfin réparatrices se cache une réalité plus complexe, entre contraintes et business florissant.

L'apnée du sommeil, une bombe à retardement silencieuse

Concrètement, que se passe-t-il ? Pendant le sommeil, la respiration s’interrompt, parfois des centaines de fois par nuit, pendant dix secondes ou plus. Chaque pause prive le cerveau et le corps d’oxygène, fragmentant le sommeil sans même qu’on s’en rende compte. Le lendemain, c’est la double peine : une somnolence qui plombe le quotidien et une irritabilité à fleur de peau.

Mais le plus inquiétant se joue à long terme. Ces micro-asphyxies répétées abîment le système cardiovasculaire. Le risque d’hypertension, d’infarctus, d’AVC ou de diabète grimpe en flèche. C’est un vrai problème de santé publique, trop souvent diagnostiqué sur le tard.

La machine PPC, un remède miracle mais contraignant

Face à ce diagnostic, la réponse médicale la plus courante est l’appareil à Pression Positive Continue, ou PPC. Sur le papier, la solution est imparable : un masque, relié à une petite machine, envoie un flux d’air continu dans les voies respiratoires pour les maintenir ouvertes. Et ça marche. Quand il est utilisé correctement, l’appareil transforme la vie des patients : la fatigue disparaît, la concentration revient, et les risques pour le cœur diminuent.

La Haute Autorité de Santé est formelle : pour être efficace, la machine doit tourner au moins quatre heures par nuit. Un seuil en deçà duquel les bénéfices s’effondrent.

L'épreuve de l'adaptation : quand le traitement devient un fardeau

Seulement voilà, s’endormir avec un masque sur le visage n’a rien de naturel. Le bruit de la ventilation, la sensation de sécheresse nasale, les irritations cutanées… L’adaptation est souvent un chemin de croix. Beaucoup de patients, découragés, finissent par abandonner le traitement dans les premiers mois. La machine, aussi sophistiquée soit-elle, reste un corps étranger dans l’intimité de la chambre à coucher.

L'orthèse dentaire, l'alternative plus discrète

Pour les cas d’apnée légère à modérée, une autre voie existe. L’orthèse d’avancée mandibulaire, une sorte de gouttière sur mesure, se porte la nuit pour maintenir la mâchoire inférieure légèrement avancée. Ce simple geste mécanique suffit à libérer le passage de l’air. Si elle est un peu moins performante que la PPC pour réduire le nombre d’apnées, elle est tout aussi efficace contre la somnolence et, surtout, beaucoup mieux tolérée. Discrète, silencieuse, elle change la donne pour de nombreux patients rebutés par la machine.

Derrière le masque, un business qui ne dort jamais

Avec des centaines de milliers de Français appareillés, le marché de l’apnée du sommeil est devenu extrêmement lucratif. Des sociétés privées assurent la location des machines et le suivi des données à distance, un service remboursé par la Sécurité sociale. Cette dynamique soulève des questions. Certains spécialistes s’inquiètent d’un risque de ‘surprescription’, où la machine serait proposée un peu vite pour des cas légers qui pourraient être améliorés par un simple changement de mode de vie.

L’enjeu est de s’assurer que le traitement reste une décision médicale éclairée, et non la réponse systématique d’un système bien huilé.

Et si la première solution était dans notre assiette ?

Avant de se tourner vers l’artillerie lourde, il ne faut pas oublier les fondamentaux. Le surpoids est le premier facteur de risque. Perdre quelques kilos peut parfois suffire à diminuer, voire à éliminer, les apnées. Réduire sa consommation d’alcool et de tabac, surtout le soir, aide aussi considérablement. Dans des cas très spécifiques, une intervention chirurgicale peut être envisagée, mais ses résultats restent très variables. Ces solutions de bon sens sont la première pierre de l’édifice.

Conclusion : bien plus qu'un simple ronflement, un enjeu de santé

Loin d’être un simple désagrément sonore pour le conjoint, l’apnée du sommeil est une pathologie sérieuse avec des conséquences potentiellement graves. Si les traitements existent et ont prouvé leur efficacité, le chemin vers des nuits sereines passe avant tout par un diagnostic précis, réalisé par un médecin du sommeil. C’est à lui que revient le choix de la solution la plus adaptée, qu’il s’agisse d’un appareil, d’une orthèse ou de conseils d’hygiène de vie. Car retrouver son souffle, la nuit, c’est retrouver son énergie, le jour.

Selon la source : passeportsante.net