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Arthrose du genou : le rôle trouble d’une classe d’antidiabétiques vedettes

Auteur: Adam David

2025-10-26 11:05:28

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Crédit: freepik

On les pensait révolutionnaires pour le diabète et la perte de poids, mais les antidiabétiques récents pourraient jouer un rôle inattendu sur nos articulations. Une vaste étude américaine vient jeter un pavé dans la mare, suggérant que certains de ces médicaments, loin de protéger le genou, pourraient en accélérer l’usure. Une découverte contre-intuitive qui pourrait changer la donne pour des millions de patients.

Un espoir déçu pour les agonistes du glp-1 ?

Au-delà de leur efficacité sur la glycémie, les agonistes du GLP-1 (aGLP-1) avaient suscité un certain espoir. Des essais de courte durée laissaient entrevoir un effet protecteur sur le cartilage et l’inflammation articulaire. Mais dans la vraie vie, entre les traitements arrêtés, mal suivis ou changés en cours de route, difficile de savoir ce qu’il en est vraiment sur le long terme. Le fossé entre la théorie et la pratique restait à combler.

Le verdict surprenant des données de vie réelle

Pour y voir plus clair, des chercheurs ont épluché les données de santé de plus de 300 000 patients sur cinq ans. Et le résultat principal a de quoi surprendre. En ne regardant que les patients qui suivent leur traitement à la lettre, ceux sous aGLP-1 ont un risque de finir sur la table d’opération pour une prothèse de genou supérieur de 18 % à ceux traités par une autre classe de médicaments, les inhibiteurs du SGLT2 (iSGLT2). Le risque de développer une arthrose est lui aussi majoré de 16%.

Le cas particulier du sémaglutide, l'exception qui confirme la règle ?

Pourtant, l’histoire est plus complexe. Dans la grande famille des aGLP-1, une molécule fait bande à part : le sémaglutide, connu pour son effet spectaculaire sur le poids. Une fois ses données isolées, la différence avec les iSGLT2 s’évapore. Le sur-risque serait donc porté par les autres médicaments de la même classe. Une nuance de taille, qui suggère que l’effet sur le poids pourrait être un facteur clé, bien que l’étude n’ait pas pu l’analyser en profondeur.

Quand l'assiduité du patient change toute l'histoire

Cette différence s’explique aussi par la méthode d’analyse. Quand les chercheurs se contentent de regarder qui a commencé quel traitement, sans se soucier des arrêts ou des changements – une approche dite en ‘intention de traiter’ –, toutes les différences s’estompent. Une illustration parfaite de la façon dont le manque d’adhérence au traitement dans la vie réelle peut brouiller les pistes et masquer les effets potentiellement délétères, ou bénéfiques, d’une molécule.

Une étude robuste, mais qui appelle à la prudence

Bien sûr, il faut rester mesuré. L’étude, bien que portant sur un grand nombre de personnes, se base sur des données d’assurance américaines et non sur un essai clinique contrôlé. Des facteurs de confusion, comme le niveau de douleur initial des patients ou leurs habitudes de vie, n’ont pas pu être totalement pris en compte. Les résultats concernent une population spécifique et ne sont pas forcément généralisables à tous, sans plus de recherches.

Conclusion : un nouveau facteur dans l'équation thérapeutique

Que retenir de tout ça ? Pour un médecin et son patient qui hésitent entre plusieurs options pour traiter un diabète, la santé des genoux pourrait devenir un nouvel élément dans la discussion. Sans crier victoire pour les iSGLT2, ces résultats suggèrent qu’ils pourraient avoir un avantage à long terme sur l’articulation. Le débat est ouvert, et seuls de nouveaux essais cliniques, conçus pour répondre précisément à cette question, pourront le trancher.

Selon la source : frequencemedicale.com

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