l’incroyable paradoxe des lémuriens : une évolution qui s’accélère au lieu de s’éteindre
Auteur: Adam David
Un schéma évolutif pris à contre-pied
Depuis leur arrivée sur la Grande Île, ces primates n’ont jamais cessé de créer de nouvelles lignées. C’est comme si le moteur de l’évolution, au lieu de s’essouffler, tournait à plein régime, posant une question fondamentale : qu’est-ce qui alimente cette incroyable vitalité ?
L'île-laboratoire comme terreau fertile
Ce scénario n’est pas sans rappeler celui des fameux pinsons de Darwin aux Galápagos. La grande différence, c’est que pour les lémuriens, l’histoire ne s’est pas arrêtée là. Les données génétiques le confirment : la machine à créer des espèces s’est même emballée ces cinq derniers millions d’années.
Ce que nous disent les gènes
La comparaison est frappante. Le rythme de diversification des lémuriens malgaches est deux à quatre fois plus élevé que celui de leurs cousins restés sur le continent, les lorisiformes. Une vitalité exceptionnelle pour un groupe aussi ancien.
L'hybridation, un carburant inattendu
Plutôt que de brouiller les pistes, l’hybridation aurait donc servi de carburant, permettant aux populations de s’adapter et d’évoluer plus rapidement. Une belle leçon de créativité de la part de la nature.
Une course perdue d'avance contre l'extinction ?
Les chiffres donnent le vertige : 95 % des espèces de lémuriens sont aujourd’hui menacées de disparition. Certaines, comme l’aye-aye, se retrouvent tragiquement seules sur leur branche évolutive, rendant leur perte encore plus irréparable.
Conclusion : protéger un processus, pas seulement des espèces
Comme le résume la biologiste Katie Everson, il ne s’agit pas juste de compter les survivants, mais de s’assurer qu’ils conservent leur capacité à continuer d’inventer le vivant. Un défi immense, mais qui donne un sens encore plus profond à la protection de ces primates uniques au monde.
Selon la source : science-et-vie.com