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Ventre gonflé : et si on avait accusé le gluten à tort ?
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La fin d’un dogme alimentaire ?

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Ballonnements, douleurs abdominales, digestion capricieuse… Depuis des années, pour des millions de personnes, le coupable était tout désigné : le gluten. Mais une nouvelle étude d’envergure, publiée dans la prestigieuse revue The Lancet, vient sérieusement ébranler cette certitude.

Et si le problème ne venait pas tant de notre assiette, que de la conversation secrète entre notre intestin et notre cerveau ?

Le gluten, un suspect un peu trop idéal

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Il faut dire que l’hypothèse était séduisante. Face à des symptômes diffus et invalidants, le régime « sans gluten » s’est imposé comme une solution quasi miraculeuse pour beaucoup, en dehors des cas avérés de maladie cœliaque. On retirait le pain, les pâtes, et comme par magie, les choses allaient mieux.

Pourtant, la science peinait à confirmer ce lien de cause à effet. Malgré le soulagement ressenti par les patients, aucune preuve solide ne venait étayer le rôle direct de cette protéine. Le doute persistait dans les laboratoires.

L’étude qui rebat les cartes

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C’est là qu’intervient l’équipe de Jessica Biesiekierski, chercheuse à l’Université de Melbourne. En compilant plusieurs essais cliniques menés à l’international, elle a mis des personnes diagnostiquées « sensibles au gluten non cœliaque » à l’épreuve. Le test était simple : leur servir des repas contenant du gluten, ou n’en contenant pas, sans qu’elles le sachent.

Le résultat est pour le moins déroutant. Dans la grande majorité des cas, les symptômes étaient identiques, que la fameuse protéine soit présente ou non. « Contrairement à la croyance populaire, la plupart des personnes atteintes de SGNC ne réagissent pas spécifiquement au gluten », conclut la chercheuse.

Si ce n’est pas le gluten, c’est donc… ?

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La question se pose alors : qui sont les vrais coupables ? L’étude pointe plusieurs pistes. D’abord, les FODMAPs, ces petits glucides fermentescibles que notre intestin digère mal et qui se trouvent aussi dans le blé. Ils sont connus pour provoquer ballonnements et douleurs.

Mais une autre hypothèse, plus fascinante encore, émerge : nos propres attentes. Le simple fait de croire que l’on va se sentir mal après avoir mangé du blé pourrait suffire à déclencher les symptômes. Un puissant effet nocebo, en somme.

Notre deuxième cerveau nous joue des tours

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Cette découverte replace la sensibilité au gluten dans la grande famille des troubles de l’axe intestin-cerveau, dont le syndrome du côlon irritable est le plus célèbre représentant. Imaginez un dialogue permanent entre votre système digestif et votre tête. Le cerveau, en sur-interprétant des signaux intestinaux anodins, peut les transformer en sensations douloureuses.

Cette boucle d’inconfort auto-entretenue change complètement la donne. On ne parle plus seulement de nutrition, mais aussi de perception, de stress et de psychologie.

Alors, on remange des pâtes ?

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Pas si vite. L’idée n’est pas de jeter à la poubelle les expériences de chacun, mais d’adopter une approche plus fine. Bannir le gluten à l’aveugle n’est pas la solution miracle. D’autant que les régimes d’éviction sont souvent coûteux et peuvent mener à des carences, les produits de substitution étant moins riches en fibres.

La recommandation des chercheurs est claire : avant toute chose, un diagnostic précis est indispensable. La prise en charge devrait ensuite être personnalisée, en explorant d’autres pistes alimentaires, comme la réduction des FODMAPs, et en intégrant une gestion du stress.

Conclusion : Vers une approche plus humaine de la digestion

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En détrônant le gluten de son piédestal de grand méchant alimentaire, cette étude ne fait pas que réhabiliter le blé. Elle nous invite surtout à considérer notre corps comme un tout, où les émotions, le microbiote et l’alimentation dansent une valse complexe.

Plutôt que de chercher un unique coupable, il s’agit peut-être d’apprendre à mieux écouter cette conversation entre notre ventre et notre esprit. Une perspective finalement bien plus complète, et sans doute plus efficace, pour apaiser durablement nos maux digestifs.

Selon la source : passeportsante.net

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