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Le pari oublié du Canada : pourquoi sa souveraineté sanitaire se joue maintenant
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Un géant aux pieds d’argile sanitaire

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Le Canada investit des milliards dans ses ponts, ses routes et sa défense. Pourtant, une infrastructure essentielle reste la grande oubliée : sa capacité à produire ses propres médicaments et vaccins. La crise du COVID-19 l’a montré avec une brutalité rare : sans usines nationales, un pays, aussi riche soit-il, se retrouve à la merci des autres pour protéger sa population.

Une gloire passée qui a laissé un vide

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Il fut un temps où le Canada était un acteur de premier plan dans la production de vaccins. Mais au fil des décennies, le pays a laissé filer cet avantage stratégique. Faute d’investissements soutenus dans la recherche, la formation et les équipements, l’industrie a peu à peu plié bagage, attirée par les sirènes des États-Unis : plus de capitaux, un marché plus vaste et des infrastructures déjà en place. Un exode silencieux dont on mesure aujourd’hui le coût.

La claque de la pandémie

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Lorsque le monde s’est arrêté en 2020, cette dépendance est devenue une faille béante. Le Canada a dû débourser des fortunes pour importer des vaccins qui auraient pu être développés et produits sur son sol. Ce n’était pas un problème nouveau, mais la pandémie a agi comme un électrochoc. Elle a révélé l’urgence de reconstruire une capacité de production nationale, non seulement pour la prochaine crise sanitaire – car il y en aura une autre – mais aussi pour regagner une forme d’autonomie.

Plus que des vaccins, une révolution manquée

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L’enjeu dépasse la simple préparation aux pandémies. La bioproduction moderne, ce sont aussi les thérapies cellulaires et géniques, les médicaments à base d’ARN… des traitements de pointe qui redéfinissent la médecine. Et là encore, le Canada rate des opportunités. L’exemple le plus criant ? La technologie des nanoparticules lipidiques, essentielle aux vaccins à ARNm, a été en partie mise au point ici. Mais pour la fabrication, il a fallu se tourner vers l’étranger. Une histoire qui se répète : le Canada excelle dans la recherche fondamentale, mais peine à transformer ses découvertes en succès industriels.

La riposte s’organise en colombie-britannique

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Conscient de cette lacune, le gouvernement fédéral a commencé à réagir, injectant 2,3 milliards de dollars depuis 2023 pour bâtir de nouvelles installations. Mais c’est surtout sur le terrain que les choses bougent. Une coalition menée par l’Université de la Colombie-Britannique, baptisée « Canada’s Immuno-Engineering and Biomanufacturing Hub », rassemble plus de 50 organisations pour redonner du souffle au secteur. Leur projet phare : une usine de fabrication de thérapies avancées (ATMF) qui sort de terre sur le campus de Vancouver.

Des cellules modifiées contre le cancer et bien plus

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Prévue pour être opérationnelle en mars 2028, cette nouvelle installation ne sera pas une simple usine à vaccins. On y travaillera sur des projets qui relèvent presque de la science-fiction : modifier des cellules immunitaires pour qu’elles traquent et détruisent des cancers, ou encore transformer des cellules souches en thérapies capables de régénérer des organes endommagés. L’objectif est clair : faire le pont entre la découverte en laboratoire et le lit du patient, en gardant toute la chaîne de valeur au Canada.

Conclusion : un investissement pour l’avenir, bien au-delà de la santé

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Reconstruire cette filière n’est pas qu’une question de sécurité sanitaire. C’est un puissant levier économique. L’industrie pourrait créer 65 000 emplois qualifiés d’ici 2029, attirer des capitaux et renforcer l’écosystème d’innovation. Maîtriser sa propre production, c’est aussi mieux contrôler les coûts des médicaments et s’assurer que l’argent du système de santé reste au pays. C’est finalement un choix stratégique : le Canada veut-il continuer à être un simple consommateur d’innovations ou redevenir un acteur mondial qui compte ?

Selon la source : theconversation.com

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