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Cette étrange sensation du temps qui s’accélère en vieillissant a enfin une explication

 Auteur: Adam David
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Cette étrange sensation du temps qui s’accélère en vieillissant a enfin une explication
Crédit: freepik
C’est une conversation que l’on a tous eue un jour : plus les bougies s’accumulent sur le gâteau d’anniversaire, plus les années semblent s’envoler. Ce sentiment que le temps file à toute vitesse n’est pas qu’une simple impression. Une étude récente, publiée dans Communications Biology, apporte un éclairage nouveau et fascinant sur ce phénomène, en le reliant directement aux rouages de notre cerveau.

  Le cerveau, ce monteur de la réalité

Le cerveau, ce monteur de la réalité
Crédit: freepik
Pour comprendre, il faut d’abord s’intéresser à la façon dont notre cerveau perçoit le monde. Il ne traite pas la réalité comme un long flux ininterrompu. Au contraire, il la découpe en permanence en « événements » ou en « scènes », un peu comme un monteur de cinéma qui choisit le début et la fin d’un plan. C’est ce que les scientifiques appellent la « théorie de la segmentation des événements ». C’est grâce à ce découpage que nous donnons un sens au déroulement de notre vie et que nous anticipons la suite.

  Une expérience sous haute surveillance neuronale

Une expérience sous haute surveillance neuronale
Crédit: freepik
Pour tester cette idée, des chercheurs de l’Université de Birmingham se sont appuyés sur une base de données colossale, celle du Cambridge Centre for Ageing and Neuroscience. Ils ont analysé l’activité cérébrale de 577 participants, âgés de 18 à 88 ans, pendant qu’ils visionnaient un extrait de huit minutes d’un épisode d’« Alfred Hitchcock présente ». Pendant ce temps, une IRM fonctionnelle enregistrait en temps réel les moindres soubresauts de leur activité neuronale, permettant de traquer les frontières entre ces fameux « événements » mentaux.

  Moins de 'scènes', plus de longueur : la signature de l'âge

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Crédit: freepik
Les résultats sont assez nets. Le cerveau des participants plus âgés avait tendance à créer moins de nouveaux « états d’activité » que celui des plus jeunes. Pour le dire simplement, sur une même période, leur cerveau découpait la réalité en moins de scènes, et chacune de ces scènes durait plus longtemps. Les chercheurs avancent une hypothèse audacieuse : c’est ce nombre réduit d’événements perçus qui donnerait l’illusion que le temps passe plus vite.

  Quand le cerveau perd en spécialisation

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Crédit: freepik
Mais pourquoi ce changement ? Les scientifiques l’attribuent à un phénomène bien connu : la « dédifférenciation neuronale ». Avec l’âge, les différentes régions de notre cerveau deviennent un peu moins spécialisées. Par exemple, une zone normalement dédiée à la reconnaissance des visages chez un jeune adulte pourrait, chez une personne âgée, s’activer pour d’autres types de stimuli. Cette perte de spécificité rendrait plus floues les frontières entre les événements, rendant leur segmentation plus difficile et moins fréquente.

  Une pièce du puzzle, mais pas la seule

Une pièce du puzzle, mais pas la seule
Crédit: freepik
Cette explication neuronale, bien que plausible, n’est probablement pas la seule. D’autres experts, comme le neuroscientifique Giorgio Vallortigara, rappellent que notre perception du temps est aussi une question d’échelle. Une année représente une part immense de la vie d’un enfant de cinq ans (20 %), mais une goutte d’eau pour une personne de cinquante ans (2 %). Notre horloge interne ne serait donc pas linéaire, mais plutôt logarithmique. La sensation d’accélération serait donc un mélange complexe entre la biologie de notre cerveau et notre perception mathématique de notre propre existence.

  Conclusion : une horloge interne aux réglages changeants

Conclusion : une horloge interne aux réglages changeants
Crédit: freepik
Le mystère n’est pas encore totalement percé, mais ces travaux nous rapprochent de la compréhension de notre rapport si intime et subjectif au temps. Loin d’être une simple horloge mécanique, notre cerveau ajuste ses réglages tout au long de la vie. Et c’est peut-être cette souplesse qui, en nous faisant percevoir le temps différemment, nous aide aussi à nous adapter aux différentes saisons de l’existence.

Selon la source : trustmyscience.com

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