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Derrière la carte postale des canneberges, une réalité qui grouille et qui effraie les internautes
Crédit: freepik

L’image d’Épinal et le buzz inattendu

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On a tous en tête cette image quasi publicitaire : des champs d’un rouge éclatant, inondés, où flottent des millions de canneberges prêtes pour la récolte. C’est une vision idyllique qui, récemment, a volé en éclats sur les réseaux sociaux. La découverte de la réalité, un peu moins lisse, de cette culture a provoqué une vague de fascination et, disons-le, un certain dégoût.

Une culture les pieds sur terre, pas dans l’eau

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Contrairement à la croyance populaire, les canneberges ne poussent pas sous l’eau. En réalité, ce sont des baies qui grandissent sur des arbustes rampants, bien au sec, dans des bassins que l’on nomme « cannebergières ». Le sol y est très particulier, un mélange acide de tourbe, de sable et d’argile, hérité d’anciens dépôts glaciaires. Ces fameuses tourbières (ou *bogs* en anglais) sont donc des écosystèmes complexes bien avant de devenir le théâtre de la récolte.

L’inondation, un spectacle pour la récolte

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Alors, d’où vient cette image de mer rouge ? C’est une astuce de récolte, tout simplement. La veille de la cueillette, les agriculteurs inondent délibérément les bassins avec une cinquantaine de centimètres d’eau. Des machines, qu’on appelle batteuses, viennent ensuite agiter l’eau pour détacher les fruits de leurs vignes. Comme chaque baie contient de minuscules poches d’air, elles remontent tout naturellement à la surface. Il ne reste plus qu’à les rassembler. Un procédé ingénieux et très photogénique.

Et c’est là que les araignées entrent en scène

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C’est précisément ici que le conte de fées s’assombrit pour de nombreux internautes. Car qui dit écosystème humide et abondance d’insectes dit… prédateurs. En l’occurrence, des milliers d’araignées-loups qui, surprises par la montée des eaux, se réfugient à la surface, au milieu des fruits. La vision de cette armée d’arachnides dérivant parmi les canneberges a suffi à glacer le sang de plus d’un, un utilisateur d’X (anciennement Twitter) allant jusqu’à écrire qu’il préférerait « s’immoler par le feu plutôt que de vivre ça ».

L’araignée-loup, une alliée plutôt qu’une ennemie

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Pourtant, cette présence n’a rien d’un fléau. Bien au contraire. Les agriculteurs ne cherchent pas à s’en débarrasser, mais encouragent leur prolifération. L’araignée-loup est en effet un formidable prédateur naturel qui se régale des insectes nuisibles pour les cultures, comme le charançon de la canneberge. C’est une forme de lutte antiparasitaire biologique qui permet de limiter drastiquement l’usage de pesticides de synthèse, favorisant ainsi une agriculture plus durable et une meilleure biodiversité locale.

Faut-il vraiment en avoir peur ?

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Pas de panique, cependant. Si l’idée de vous retrouver nez à nez avec ces créatures vous angoisse, sachez qu’elles sont bien plus effrayées que vous. L’araignée-loup, malgré une taille respectable pouvant atteindre 35 millimètres, n’est pas agressive envers l’homme et sa morsure est considérée comme sans danger. À moins de vouloir absolument piquer une tête dans une cannebergière en pleine récolte, le risque de mauvaise rencontre est nul.

Conclusion : la sauce et son secret

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Cette petite histoire illustre bien le fossé qui sépare parfois notre vision aseptisée de l’alimentation de la réalité du champ. Non, les fruits ne poussent pas dans des environnements stériles. L’agriculture est un équilibre, souvent fragile, où chaque créature a son rôle à jouer, même une araignée. Alors, la prochaine fois que vous dégusterez une sauce aux canneberges, vous saurez qu’un petit prédateur à huit pattes a contribué, à sa manière, à la protéger.

Selon la source : iflscience.com

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