Le ‘hoquet’ de l’océan : une chaleur cachée qui pourrait bien nous surprendre
Auteur: Mathieu Gagnon
Vous savez, on dit souvent que l’océan est notre meilleur ami dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et ce n’est pas pour rien ! Ce géant bleu travaille sans relâche pour nous. Figurez-vous qu’il produit la moitié de l’oxygène que nous respirons, absorbe presque un tiers du gaz carbonique que nous rejetons, et surtout, il pompe 90 % de la chaleur en trop causée par nos activités. Sans lui, pour le dire franchement, nous serions déjà cuits depuis longtemps.
Mais voilà, cette aide précieuse a un prix. Une nouvelle étude vient de mettre le doigt sur quelque chose d’assez troublant. Même si nous devenions des élèves parfaits et arrêtions complètement de polluer, l’océan pourrait nous réserver une surprise. Une sorte de ‘hoquet’ de chaleur, des décennies ou même des siècles plus tard.
Le problème inattendu : un réchauffement sans pollution
C’est un peu difficile à imaginer, n’est-ce pas ? On s’attendrait à ce que tout rentre dans l’ordre une fois la pollution stoppée. Eh bien, des chercheurs nous disent que non, pas tout à fait. Selon leur étude, publiée dans la revue AGU Advances, la chaleur emprisonnée dans les profondeurs de l’océan Austral pourrait être relâchée d’un coup.
Les scientifiques parlent d’un « réchauffement atmosphérique mondial sans lien avec les émissions de CO2 ». En clair, même avec un air plus propre, la Terre se réchaufferait à nouveau pendant plus d’un siècle. Le rythme de ce réchauffement serait même comparable à celui que nous avons connu à cause de la pollution industrielle. C’est un peu comme si on pensait avoir fini de payer une dette, et qu’on découvrait des intérêts cachés…
Comment les chercheurs ont-ils découvert ça ?
Forcément, on se demande d’où sort cette idée. Ce n’est pas une simple supposition. Les scientifiques ont utilisé un modèle climatique très poussé, une sorte de programme informatique super intelligent de l’Université de Victoria. Ils lui ont donné tout un tas de données sur le cycle du carbone, la circulation des océans, la banquise, la vie marine… bref, tout ce qui fait tourner notre planète.
En simulant ce qui se passerait sur plusieurs siècles si nous arrêtions de polluer, le modèle a montré ce phénomène de ‘renvoi’ de chaleur. Après une longue période de refroidissement, hop, la chaleur stockée repartirait vers l’atmosphère. C’est un avertissement, je suppose, sur le fait que la nature a sa propre mémoire et ses propres délais.
Une chaleur, mais pas (trop) de gaz carbonique ?
Il y a quand même un point qui peut sembler rassurant. Heureusement, ce grand ‘hoquet’ ne libérerait pas beaucoup de gaz carbonique. Grâce à un équilibre assez complexe de la vie marine, le CO2 resterait piégé dans les fonds marins. Ouf, pourrait-on se dire.
Mais attention, ça ne veut pas dire que c’est sans conséquence. Le vrai problème, c’est cette chaleur soudaine. Et le pire, c’est qu’elle ne se répartirait pas de manière égale sur tout le globe. Ce qui nous amène à la question la plus importante : qui va en payer le prix ?
Qui sera le plus touché ?
Et comme souvent, malheureusement, tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Les simulations sont claires : le réchauffement serait le plus fort et le plus durable dans l’hémisphère sud. Cela signifie que les pays qui sont déjà parmi les plus vulnérables aujourd’hui, notamment en Afrique, en Amérique du Sud ou en Océanie, subiraient les plus lourdes conséquences.
C’est une véritable injustice climatique qui se dessine. Ceux qui ont le moins contribué au problème risquent de souffrir le plus des effets à long terme. Ça donne vraiment à réfléchir sur notre responsabilité collective.
Conclusion : Alors, on baisse les bras ?
Alors, tout ça peut paraître un peu décourageant, je vous l’accorde. Si même en faisant tout bien, on n’est pas sorti d’affaire, à quoi bon ? Eh bien, c’est tout le contraire. Cette étude ne dit pas que nos efforts sont inutiles. Loin de là.
Ce qu’elle nous rappelle, c’est que des décennies de pollution à outrance ont laissé des cicatrices profondes et durables sur notre planète. Réparer les dégâts ne se fera pas en un claquement de doigts. Mais elle souligne aussi que plus vite nous agirons pour arrêter de polluer, plus nous limiterons la quantité de chaleur que l’océan devra absorber, et donc, plus nous réduirons la violence de ce futur ‘hoquet’. Chaque geste compte, aujourd’hui plus que jamais, pour préserver un avenir vivable pour ceux qui nous suivront.
Selon la source : popularmechanics.com