Un tabou tenace

Le cercle vicieux du non-dit

Ce silence n’est pas anodin. Il a des conséquences concrètes, parfois dramatiques. Les spécialistes le confirment : la crainte de la stigmatisation retarde de plusieurs années, en moyenne, la première consultation. Pendant ce temps, l’anxiété s’installe, la dépression creuse son sillon, les troubles s’aggravent. Une psychologue clinicienne résume ce piège : « La honte et la peur du regard social enferment les gens dans un cercle vicieux. » On souffre, on se tait, et le fait de se taire nous fait souffrir encore plus.
La jeunesse en première ligne

Au travail, la peur de l’étiquette

Le monde professionnel n’est pas en reste. La peur de voir une étiquette « fragile » collée à son dossier pousse de nombreux salariés à masquer leurs difficultés. Une double peine. Alors que le stress chronique et le burn-out n’ont jamais été aussi présents, avouer une faille psychique est souvent perçu comme un risque pour sa carrière. On serre les dents, on continue, jusqu’à ce que ça casse. Le manque de reconnaissance de ces enjeux par les institutions entretient ce tabou délétère.
« J’avais peur qu’on me prenne pour une folle »

Un enjeu de droits humains

L’OMS ne s’y trompe pas en faisant de la « santé mentale et des droits humains » son cheval de bataille pour 2025. Car derrière la honte se cache une réalité systémique : la discrimination, la marginalisation et un accès aux soins encore trop inégal. Même en France, obtenir un rendez-vous chez un psychologue ou un psychiatre relève parfois du parcours du combattant, surtout pour les plus précaires. La santé mentale est un droit, mais un droit encore bien fragile.
Conclusion : briser le silence, une responsabilité collective
