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Santé mentale : derrière le silence, la honte qui ronge
Crédit: freepik

Un tabou tenace

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C’est une conversation que beaucoup redoutent, un aveu murmuré du bout des lèvres ou le plus souvent, un secret bien gardé. En 2025, parler de sa santé mentale reste un parcours d’obstacles. Malgré une parole qui se libère timidement, la peur du jugement, d’être perçu comme « faible » ou « instable », continue d’ériger des murs de silence.

Le cercle vicieux du non-dit

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Ce silence n’est pas anodin. Il a des conséquences concrètes, parfois dramatiques. Les spécialistes le confirment : la crainte de la stigmatisation retarde de plusieurs années, en moyenne, la première consultation. Pendant ce temps, l’anxiété s’installe, la dépression creuse son sillon, les troubles s’aggravent. Une psychologue clinicienne résume ce piège : « La honte et la peur du regard social enferment les gens dans un cercle vicieux. » On souffre, on se tait, et le fait de se taire nous fait souffrir encore plus.

La jeunesse en première ligne

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Cette réalité est particulièrement crue pour les plus jeunes. Selon une enquête de l’Inserm, un étudiant sur trois présenterait des symptômes dépressifs. Un chiffre brutal. Pourtant, dans les couloirs des lycées et des universités, l’injonction à la performance et à la normalité pèse lourd. Les réseaux sociaux, à la fois exutoires et tribunes, peuvent devenir de redoutables amplificateurs de cette pression, où la comparaison est reine et le jugement, immédiat.

Au travail, la peur de l’étiquette

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Le monde professionnel n’est pas en reste. La peur de voir une étiquette « fragile » collée à son dossier pousse de nombreux salariés à masquer leurs difficultés. Une double peine. Alors que le stress chronique et le burn-out n’ont jamais été aussi présents, avouer une faille psychique est souvent perçu comme un risque pour sa carrière. On serre les dents, on continue, jusqu’à ce que ça casse. Le manque de reconnaissance de ces enjeux par les institutions entretient ce tabou délétère.

« J’avais peur qu’on me prenne pour une folle »

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Ce simple témoignage, celui de Mathilde (prénom modifié), résume tout. La peur d’un mot, d’un stigmate qui vous colle à la peau. Son histoire est celle de millions de personnes qui attendent d’être au bord du gouffre pour oser demander de l’aide. Or, une prise en charge précoce changerait tout. C’est peut-être là le nœud du problème : reconnaître sa souffrance n’est pas un aveu de faiblesse, mais un acte de courage immense.

Un enjeu de droits humains

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L’OMS ne s’y trompe pas en faisant de la « santé mentale et des droits humains » son cheval de bataille pour 2025. Car derrière la honte se cache une réalité systémique : la discrimination, la marginalisation et un accès aux soins encore trop inégal. Même en France, obtenir un rendez-vous chez un psychologue ou un psychiatre relève parfois du parcours du combattant, surtout pour les plus précaires. La santé mentale est un droit, mais un droit encore bien fragile.

Conclusion : briser le silence, une responsabilité collective

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Alors, que faire ? La solution ne repose pas uniquement sur les épaules de ceux qui souffrent. C’est à la société tout entière de jouer son rôle. Cela passe par la parole, bien sûr, mais aussi par des actions concrètes : normaliser la consultation psy comme on normalise une visite chez le dentiste, former les managers en entreprise, intégrer pour de bon la santé mentale dans les politiques publiques. Il ne s’agit pas seulement de parler, mais de construire un monde capable d’entendre.

Selon la source : passeportsante.net

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