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Aspirine et cœur : la fin d’un dogme pour des milliers de patients ?
Crédit: freepik

L’aspirine, une icône médicale ébranlée

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On la croyait presque infaillible, ce réflexe quotidien pour protéger le cœur de millions de personnes. Pourtant, l’aspirine, pilier de la cardiologie moderne, pourrait bien se révéler dangereuse pour certains patients. Une étude d’envergure, publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine, jette un pavé dans la mare et force les médecins à repenser leurs prescriptions.

Un traitement historique face à ses contradictions

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Pendant des décennies, le message était simple : l’aspirine fluidifie le sang, prévient les caillots, et sauve des vies après un accident cardiaque. Son utilité dans l’urgence d’un infarctus, le fameux syndrome coronarien aigu, reste incontestée. Mais qu’en est-il sur le long terme ?

Chez les patients stabilisés, notamment après la pose d’un stent, le débat faisait rage en coulisses. Les spécialistes s’interrogeaient déjà sur la balance bénéfice-risque. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle, surtout quand d’autres médicaments, comme les anticoagulants, étaient déjà de la partie ?

L’étude française qui sonne l’alarme

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Pour en avoir le cœur net, des chercheurs français ont monté un essai clinique rigoureux. Ils ont suivi 872 patients souffrant d’un syndrome coronarien chronique et déjà sous traitement anticoagulant. La moitié a reçu une faible dose d’aspirine (100 mg), l’autre un simple placebo.

Les résultats ont été si brutaux que l’étude a dû être stoppée avant son terme, après seulement deux ans. Dans le groupe « aspirine », le taux de mortalité a grimpé à 13,4 % contre 8,4 % dans le groupe « placebo ». Pire encore, le risque d’hémorragie grave, celle qui peut vous envoyer aux urgences, était multiplié par trois. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes.

Qu’est-ce que cela change pour les patients concernés ?

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Très concrètement, si vous avez un stent et que vous prenez un anticoagulant pour une autre pathologie (comme une fibrillation auriculaire), l’ajout systématique d’aspirine n’est plus recommandé. Le risque de provoquer un saignement digestif ou une hémorragie cérébrale semble désormais bien supérieur au bénéfice espéré sur la prévention d’un caillot.

Cette découverte implique une vigilance accrue de la part des médecins et une probable révision de milliers d’ordonnances. Une chose est sûre : n’arrêtez jamais un traitement de votre propre chef. La décision doit impérativement être discutée avec votre cardiologue.

Le syndrome coronarien chronique, un mal silencieux

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Mais de quoi parle-t-on exactement ? Le syndrome coronarien chronique est le résultat d’un rétrécissement progressif des artères qui nourrissent le cœur, souvent à cause de l’athérosclérose. Il se manifeste par des douleurs à la poitrine ou un essoufflement à l’effort, ce qu’on appelle l’angine de poitrine.

C’est une maladie qui évolue à bas bruit, aggravée par des facteurs comme le diabète, l’hypertension ou le tabagisme. Non prise en charge, elle peut mener à la crise cardiaque. C’est précisément dans la gestion de cette phase chronique que l’aspirine pose aujourd’hui question.

Conclusion : vers une cardiologie sur mesure

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Cette étude ne signe pas la fin de l’aspirine, loin de là. Elle nous rappelle plutôt que la médecine n’est pas une science exacte et qu’une solution universelle n’existe pas. On s’oriente de plus en plus vers des stratégies personnalisées, où le traitement est adapté au profil de chaque patient, à ses risques et à ses pathologies associées.

Bien sûr, les chercheurs admettent quelques limites, comme la durée relativement courte de l’essai. D’autres travaux viendront affiner ces conclusions. Mais une brèche est ouverte : l’ère du « tout aspirine » pour le cœur semble bel et bien révolue.

Selon la source : passeportsante.net

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