L’aspirine, une icône médicale ébranlée

Un traitement historique face à ses contradictions

Chez les patients stabilisés, notamment après la pose d’un stent, le débat faisait rage en coulisses. Les spécialistes s’interrogeaient déjà sur la balance bénéfice-risque. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle, surtout quand d’autres médicaments, comme les anticoagulants, étaient déjà de la partie ?
L’étude française qui sonne l’alarme

Les résultats ont été si brutaux que l’étude a dû être stoppée avant son terme, après seulement deux ans. Dans le groupe « aspirine », le taux de mortalité a grimpé à 13,4 % contre 8,4 % dans le groupe « placebo ». Pire encore, le risque d’hémorragie grave, celle qui peut vous envoyer aux urgences, était multiplié par trois. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes.
Qu’est-ce que cela change pour les patients concernés ?

Cette découverte implique une vigilance accrue de la part des médecins et une probable révision de milliers d’ordonnances. Une chose est sûre : n’arrêtez jamais un traitement de votre propre chef. La décision doit impérativement être discutée avec votre cardiologue.
Le syndrome coronarien chronique, un mal silencieux

C’est une maladie qui évolue à bas bruit, aggravée par des facteurs comme le diabète, l’hypertension ou le tabagisme. Non prise en charge, elle peut mener à la crise cardiaque. C’est précisément dans la gestion de cette phase chronique que l’aspirine pose aujourd’hui question.
Conclusion : vers une cardiologie sur mesure

Bien sûr, les chercheurs admettent quelques limites, comme la durée relativement courte de l’essai. D’autres travaux viendront affiner ces conclusions. Mais une brèche est ouverte : l’ère du « tout aspirine » pour le cœur semble bel et bien révolue.