La Russie a testé avec succès sa « super torpille » nucléaire Poséidon, annonce Poutine
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une démonstration de force qui fait froid dans le dos. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie avait testé avec succès sa ‘super torpille’ à propulsion nucléaire, le Poséidon. Poutine a qualifié ce test, réalisé la veille, de ‘grand succès’. Cette annonce intervient dans un contexte d’escalade verbale et militaire, après un test du missile de croisière Bourevestnik le 21 octobre et des exercices de lancement nucléaire le 22 octobre. ‘Il n’existe rien de tel’, a déclaré Poutine, affirmant que le Poséidon était impossible à intercepter.
Le Poséidon, l'arme du jugement dernier ?
Le Poséidon, qui tire son nom du dieu grec de la mer, n’est pas une simple torpille. C’est un engin hybride, à la croisée d’une torpille et d’un drone, autonome et à propulsion nucléaire. Selon les analystes militaires, sa capacité la plus terrifiante est de pouvoir déclencher de « vastes tsunamis radioactifs » capables de dévaster des régions côtières entières. Ses caractéristiques sont vertigineuses : une portée estimée à 10 000 km, une vitesse d’environ 185 km/h, une longueur de 20 mètres pour un diamètre de 1,8 mètre et un poids de 100 tonnes. Les experts estiment qu’il pourrait transporter une ogive nucléaire de deux mégatonnes. Poutine lui-même a affirmé que sa puissance dépassait même celle du missile intercontinental Sarmat, surnommé ‘Satan II’.
Un message clair à l'Occident et à Donald Trump
Cette série de tests n’a rien d’anodin. C’est un message très clair envoyé à l’Occident : Poutine ne pliera pas face à la pression concernant la guerre en Ukraine. C’est aussi une réponse directe au président américain Donald Trump, qui avait qualifié la Russie de ‘tigre de papier’ pour son incapacité à soumettre rapidement l’Ukraine. Le Kremlin entend prouver qu’il reste un concurrent militaire mondial de premier plan, en particulier dans le domaine nucléaire. Poutine a justifié le développement de ces nouvelles armes, annoncées pour la première fois en 2018, comme une réponse au déploiement du bouclier antimissile américain (suite au retrait unilatéral des États-Unis du traité ABM de 1972 en 2001) et à l’élargissement de l’OTAN vers l’est.
Une nouvelle course aux armements nucléaires
Le développement du Poséidon (connu sous le nom de code Kanyon par l’OTAN) s’inscrit dans ce que Poutine a lui-même décrit comme une nouvelle course mondiale aux armements, principalement entre les États-Unis, la Russie et la Chine. Les experts en contrôle des armements sont particulièrement inquiets, car cette arme brise la plupart des règles traditionnelles de la dissuasion nucléaire. Elle est conçue pour contourner toutes les défenses existantes, rendant les doctrines de sécurité obsolètes. La réaction de Trump au récent test du missile Bourevestnik était d’ailleurs sans équivoque : il avait déclaré que Poutine ferait mieux de ‘mettre fin à la guerre en Ukraine plutôt que de tester un missile à propulsion nucléaire’.
Conclusion : la dissuasion nucléaire à l'ère des "super armes"
En confirmant le succès du test du Poséidon, Vladimir Poutine ne fait pas que se vanter d’une prouesse technique. Il envoie un message de dissuasion brutal, montrant qu’il dispose d’armes de nouvelle génération capables de frapper n’importe où, n’importe quand, et de manière imparable. Cette démonstration de force, au milieu du conflit ukrainien, intensifie les tensions et ancre un peu plus le monde dans une nouvelle ère de compétition nucléaire, plus complexe et peut-être plus dangereuse que la Guerre Froide. Le monde regarde, avec une anxiété renouvelée.
Selon la source : theguardian.com