Après des mois de silence et de spéculations suite à sa défaite à l’élection présidentielle de 2024, Kamala Harris fait son grand retour sur le devant de la scène. Et le message est clair. L’ancienne vice-présidente a profité d’une tournée internationale pour laisser entendre, sans ambiguïté, qu’elle envisageait très sérieusement une nouvelle candidature à la présidence en 2028. Avec une phrase choc, « Je n’en ai pas fini », elle signale que la bataille pour réécrire son destin politique ne fait que commencer.
Un geste stratégique : le refus du poste de gouverneur de Californie
Le premier signe de ses ambitions nationales a été un renoncement. Durant l’été 2025, elle a annoncé qu’elle ne se présenterait pas au poste de gouverneur de Californie en 2026, un poste pour lequel elle était pourtant la grande favorite pour succéder à Gavin Newsom. Cette décision a été immédiatement interprétée par les analystes comme un geste stratégique majeur, une manière de garder les mains libres et de se consacrer entièrement à une potentielle nouvelle campagne présidentielle en 2028, loin des contraintes d’un mandat local.
L'aveu à demi-mot lors de son interview à la BBC
C’est à Londres, le 23 octobre, lors d’une interview accordée à la BBC dans le cadre de la promotion de ses mémoires, que les choses se sont précisées. Interrogée sur la possibilité qu’elle devienne un jour la première femme présidente des États-Unis, elle a d’abord répondu par un simple mais lourd de sens : ‘peut-être‘. Elle a ensuite développé, affirmant que sa carrière était une ‘vie de service’ et que c’était ‘dans ses os’, avant de conclure par cette phrase définitive qui a fait le tour du monde : ‘Je n’en ai pas fini’.
L'attaque frontale contre Trump : un "tyran" à la "peau si fine"
Cette interview n’était pas qu’une déclaration d’intention, c’était aussi une déclaration de guerre. Profitant de la tribune, Kamala Harris a lancé une attaque virulente contre le président Donald Trump, le qualifiant de « tyran ». Elle l’a accusé d’avoir « armé » les agences fédérales, et a donné un exemple précis : ‘Sa peau est si fine qu’il n’a pas pu supporter la critique d’une plaisanterie, et a tenté de fermer une organisation médiatique entière dans le processus’. Une manière de se positionner comme la principale opposante et de donner le ton de sa future campagne.
La bataille des sondages : Newsom en tête, Harris à la traîne
Mais la route vers 2028 est encore longue et semée d’embûches, y compris au sein de son propre parti. Les derniers sondages pour l’investiture démocrate ne la placent pas en position de favorite. Son ancien allié et successeur potentiel au poste de gouverneur, Gavin Newsom, caracole en tête avec 23% à 25% de soutien. Kamala Harris, elle, se situe loin derrière, entre 11% et 19%. Interrogée sur ces chiffres, elle a balayé les sondages, indiquant qu’il était bien trop tôt pour en tirer des conclusions. La bataille interne s’annonce rude.
Conclusion : le début d'une longue reconquête
Au final, il n’y a plus de doute. Kamala Harris est bel et bien en pré-campagne. Sa tournée internationale de 107 jours pour son livre sur la campagne de 2024, son refus de se présenter en Californie, et ses attaques ciblées contre Trump sont les pièces d’un puzzle qui dessine clairement ses ambitions pour 2028. La défaite de 2024 a été une « humiliation » pour beaucoup, mais elle semble déterminée à en faire le point de départ d’une reconquête. Le chemin sera long, mais la première étape est franchie : elle a rappelé à l’Amérique qu’il faudra compter avec elle.
Selon la source : usatoday.com