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Effacer un souvenir à la demande : une étude suisse ouvre une voie vertigineuse

 Auteur: Adam David
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Effacer un souvenir à la demande : une étude suisse ouvre une voie vertigineuse
Crédit: lanature.ca (image IA)
L’idée de pouvoir effacer un souvenir douloureux ou, à l’inverse, de raviver une mémoire oubliée, relève pour beaucoup de la science-fiction. Pourtant, une équipe de chercheurs en Suisse vient de franchir une étape cruciale qui rend cette perspective un peu moins lointaine. Leurs travaux ouvrent des pistes fascinantes pour traiter un jour des maladies comme Alzheimer ou les syndromes de stress post-traumatique.

  Au cœur du cerveau : l'interrupteur épigénétique

Au cœur du cerveau : l'interrupteur épigénétique
Crédit: lanature.ca (image IA)
Tout part d’une idée simple, presque mécanique : et s’il existait une sorte d’interrupteur capable d’allumer ou d’éteindre un souvenir ? C’est la question que s’est posée l’équipe de Johannes Gräff, neuroscientifique à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Leurs travaux, publiés dans la prestigieuse revue Nature Genetics, suggèrent que cet interrupteur existe bel et bien, niché au cœur de notre machinerie génétique.

  Dans le labyrinthe de la mémoire d'une souris

Dans le labyrinthe de la mémoire d'une souris
Crédit: lanature.ca (image IA)
Pour le prouver, les chercheurs ont mis en place un protocole d’apparence simple. Des souris sont placées dans une cage. Dans une zone précise, elles reçoivent une légère décharge électrique, un souvenir désagréable qu’elles apprennent vite à associer à cet endroit. Ce processus, appelé ‘encodage’, active un groupe spécifique de neurones. C’est ce qu’on appelle un engramme : l’empreinte physique du souvenir dans le cerveau.

  ARC, le gène qui murmure aux souvenirs

ARC, le gène qui murmure aux souvenirs
Crédit: lanature.ca (image IA)
Mais ce qui intéresse vraiment les scientifiques, c’est ce qui se passe à un niveau invisible à l’œil nu. Chaque fois que le souvenir est formé, la structure de l’ADN dans ces neurones se modifie. ‘On savait que l’apprentissage s’accompagnait de modifications épigénétiques’, explique Johannes Gräff. ‘Mais on ignorait si l’inverse était possible.’ Leur attention s’est portée sur un gène en particulier, baptisé ARC, connu pour son rôle essentiel dans la plasticité du cerveau.

  Le souvenir s'éteint et se rallume

Le souvenir s'éteint et se rallume
Crédit: lanature.ca (image IA)
Le raisonnement de l’équipe était alors limpide : si le souvenir de la décharge électrique dépend de l’activation du gène ARC dans ces neurones spécifiques, que se passerait-il si on le ‘désactivait’ ? Le résultat fut spectaculaire. Une fois le gène ARC réduit au silence grâce à une manipulation ciblée, les souris semblaient avoir tout oublié. Elles retournaient sans la moindre crainte vers la zone dangereuse. Le souvenir s’était volatilisé.

  Une mémoire à géométrie variable

Une mémoire à géométrie variable
Crédit: lanature.ca (image IA)
À l’inverse, en stimulant l’expression de ce même gène, la mémoire des rongeurs était renforcée. ‘L’ouverture d’ARC a induit une amélioration de la mémoire, tandis que sa fermeture a induit une perte de la mémoire’, résume le neuroscientifique, lui-même étonné de la clarté du changement de comportement. D’un côté, des souris devenues téméraires par oubli ; de l’autre, des souris sur leurs gardes, le souvenir bien ancré.

  une promesse pour la médecine, mais un long chemin à parcourir

une promesse pour la médecine, mais un long chemin à parcourir
Crédit: lanature.ca (image IA)
Bien sûr, on est encore loin d’une application chez l’humain. Ces recherches n’en sont qu’à leurs balbutiements et posent d’immenses questions éthiques. Reste que la découverte de cet ‘interrupteur’ ouvre une voie vertigineuse pour la compréhension des troubles de la mémoire. La possibilité de cibler et moduler un souvenir spécifique n’est peut-être plus tout à fait un fantasme.

Selon la source : tameteo.com

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