L’administration Trump ordonne le refus de visas aux personnes atteints d’obésité, d’insomnie ou de diabète
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une nouvelle qui risque d’inquiéter de nombreuses personnes rêvant de s’installer aux États-Unis. L’administration Trump a émis une nouvelle directive ce jeudi qui pourrait refuser des visas à des étrangers en raison de leur état de santé. Selon un document que le média KFF Health News a pu consulter, des maladies aussi courantes que le diabète ou même l’obésité pourraient désormais être un motif de refus. C’est un changement majeur qui donne beaucoup plus de pouvoir aux agents consulaires pour juger de votre dossier.
La crainte de devenir une 'charge pour le public'
La raison invoquée est que les personnes avec certaines conditions médicales pourraient devenir une « charge publique », c’est-à-dire une personne qui pourrait dépendre des aides sociales américaines. Le document, envoyé par le Département d’État aux ambassades, est très clair : « Vous devez tenir compte de la santé d’un demandeur ». La liste des maladies citées est longue : « maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, cancers, diabète, maladies métaboliques, maladies neurologiques et troubles de santé mentale ». L’argument est que ces maladies peuvent coûter des centaines de milliers de dollars en soins.
Une nouvelle étape dans la politique d'immigration très stricte de Trump
Cette directive s’inscrit dans une politique d’immigration beaucoup plus dure menée par l’administration Trump. On a déjà vu des arrestations massives et des interdictions de réfugiés de certains pays. Cette nouvelle mesure est un outil de plus pour dissuader les gens de venir s’installer. Selon Charles Wheeler, avocat pour le Catholic Legal Immigration Network, même si la règle s’applique à presque tous les demandeurs de visa, elle visera probablement surtout ceux qui cherchent à s’installer de façon permanente aux États-Unis.
Des agents consulaires transformés en experts médicaux ?
Ce qui est particulièrement troublant, c’est que les agents consulaires, qui ne sont pas médecins, devront maintenant évaluer si un demandeur a les moyens de payer ses soins pour le reste de sa vie. Le document leur demande de se poser la question : « Le demandeur dispose-t-il de ressources financières suffisantes pour couvrir les coûts de ces soins pendant toute sa durée de vie prévue ? ». Charles Wheeler s’inquiète de ce pouvoir, car cela pourrait mener à des décisions basées sur des préjugés plutôt que sur des faits médicaux. C’est d’autant plus étrange que le propre manuel du Département d’État interdit de rejeter des demandes basées sur des scénarios hypothétiques.
Des millions de personnes potentiellement touchées
Ces nouvelles règles pourraient affecter un nombre énorme de personnes. L’article nous rappelle que près de 10 % de la population mondiale souffre de diabète, et que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. La directive mentionne même l’obésité, car elle peut entraîner d’autres problèmes coûteux comme l’asthme ou l’hypertension. Cela signifie que des millions de gens, par ailleurs en bonne santé et capables de travailler, pourraient voir leur rêve américain s’envoler.
Ce qui change par rapport à l'examen médical habituel
Jusqu’à présent, l’examen médical pour un visa américain se concentrait sur les maladies transmissibles comme la tuberculose et sur la vérification des vaccins (rougeole, polio, etc.). On demandait aussi aux gens de déclarer d’éventuels problèmes de santé mentale ou de consommation de drogues. Mais cette nouvelle directive va bien plus loin en se focalisant sur des maladies chroniques. Sophia Genovese, avocate à l’Université de Georgetown, qualifie ce changement de « très vaste ». Elle craint que les agents et les médecins se mettent à spéculer sur ce qui pourrait arriver, comme par exemple « et si cette personne fait un choc diabétique ? ».
Une porte qui se ferme et une grande incertitude
Selon la source : abcnews.go.com