On dit souvent que dans la vie, deux choses sont certaines : les impôts et la fin de notre chemin. C’est une rengaine un peu triste, mais on s’y est tous habitués. Et si je vous disais que certains esprits brillants pensent que l’une de ces certitudes pourrait bien vaciller ?
Il y a une idée qui fait son chemin, un peu comme dans un film de science-fiction. On l’appelle la « vitesse de libération de la longévité ». Derrière ce nom compliqué se cache une promesse assez simple : imaginez que pour chaque année qui passe, la science nous offre en retour un peu plus qu’une année d’espérance de vie. Par exemple, vous vieillissez d’un an, mais les progrès médicaux vous en font gagner un an et deux mois. En quelque sorte, vous récupérez du temps. C’est une idée folle, non ?
La prédiction audacieuse d'un ancien de chez Google
L’homme derrière cette prédiction étonnante s’appelle Ray Kurzweil. Ce n’est pas n’importe qui : c’est un ancien ingénieur de chez Google, un futurologue très respecté, même s’il est parfois controversé. Et selon lui, ce grand basculement n’est pas pour dans un siècle. Non, il pense que l’humanité atteindra cette fameuse « vitesse de libération » d’ici 2029.
Oui, vous avez bien lu. Dans quelques années à peine. Ses mots exacts ? « Vous remonterez le temps ». L’idée est qu’une fois que l’on commencera à gagner plus d’un an d’espérance de vie par an, on entrera dans une nouvelle ère pour l’humanité. Ça laisse songeur, tout de même.
Pourquoi y croire ? Les progrès fulgurants de la médecine
On peut se demander si ce monsieur Kurzweil ne rêve pas un peu. Mais il a des arguments. Son principal cheval de bataille, c’est la vitesse incroyable à laquelle la médecine progresse.
Il prend un exemple que nous avons tous vécu : le vaccin contre la COVID. Il a été mis au point en un temps record, n’est-ce pas ? Il affirme même qu’il n’a fallu que deux jours pour le créer, grâce à la puissance des ordinateurs qui ont analysé des milliards de possibilités. C’est vertigineux. Il parle aussi de « biologie simulée », une façon d’utiliser l’informatique pour accélérer les découvertes médicales. C’est cette accélération qui le rend si optimiste pour les cinq prochaines années.
Calmons-nous, ce n'est pas (encore) l'immortalité
Avant de s’emballer, il faut bien comprendre une chose. Gagner en espérance de vie, ce n’est pas devenir immortel. Kurzweil le dit lui-même. La vie restera imprévisible. On sait tous qu’un accident est vite arrivé…
Et puis, il y a les maladies. Le cancer, par exemple, avec ses mutations si aléatoires… Il est peu probable qu’on trouve un remède à tous les cancers d’ici quatre ans. C’est une dure réalité. Kurzweil pense que des technologies comme les voitures sans chauffeur réduiront les accidents, mais bon, ça reste à voir. Atteindre cette « vitesse de libération » ne nous mettra pas à l’abri des aléas de la vie. Ce serait une moyenne, une statistique. Pas une garantie personnelle.
Un prophète de la technologie... qui se trompe parfois
Pour être juste, Ray Kurzweil a un sacré flair. Il avait prédit l’arrivée des ordinateurs portables et des téléphones dans nos poches, le Wi-Fi, et même qu’un ordinateur battrait le champion du monde d’échecs avant 1998 (c’est arrivé en 1997). C’est impressionnant.
Mais voilà, il s’est aussi trompé à plusieurs reprises. Comme tout le monde, finalement. Personne n’a de boule de cristal, même avec tous les ordinateurs du monde. Il est donc important de prendre ses prédictions avec un peu de recul. C’est une vision fascinante de l’avenir, mais ça reste une vision, pas une certitude gravée dans le marbre.
Le vrai défi : des soins de pointe pour tout le monde ?
Il y a un autre point, et pas des moindres. Imaginons que cette technologie incroyable voie le jour. Qui pourra en bénéficier ? Voilà la vraie question. C’est bien beau d’inventer des traitements de pointe, mais s’ils ne sont accessibles qu’à une poignée de privilégiés, à quoi bon ?
L’article donne un exemple terrible mais très parlant : la tuberculose. Nous savons comment la soigner et la prévenir depuis des dizaines d’années. Et pourtant, c’est encore l’une des maladies infectieuses qui tue le plus de monde. Cela montre bien que l’existence d’un traitement ne garantit pas son accès à tous. Ce serait sans doute le plus grand obstacle à surmonter pour que cette promesse de longévité devienne une réalité pour l’humanité entière.
Conclusion : Alors, on rêve ou on garde les pieds sur terre ?
Alors, que retenir de tout ça ? L’idée de pouvoir freiner le temps, et même d’en regagner un peu, est terriblement séduisante. Les progrès de la médecine sont bien réels et ils s’accélèrent, c’est un fait. On ne peut pas le nier.
Cependant, il faut rester prudent. Pour l’instant, ce n’est qu’une prédiction. Ce n’est pas la promesse de l’immortalité, et surtout, le grand défi sera de rendre ces avancées accessibles à chacun, et pas seulement à quelques-uns. En attendant 2029, il semble bien que nos deux vieilles certitudes, la fin de la vie et les impôts, ont encore de beaux jours devant elles. Mais qui sait, l’avenir nous réserve peut-être de belles surprises…
Selon la source : popularmechanics.com