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Fast fashion au tableau noir : l’école québécoise qui apprend aux ados à jeter moins
Crédit: lanature.ca (image IA)

Un cours pour déconstruire la mode éphémère

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Face aux montagnes de vêtements qui s’accumulent, une initiative discrète mais puissante prend racine dans les écoles secondaires du Québec. Un nouveau cours s’attaque à un géant : la mode éphémère, ou fast fashion. L’objectif ? Armer la génération la plus ciblée par les marques pour qu’elle puisse faire des choix plus conscients, loin des sirènes de la surconsommation.

À plessisville, le clic qui mène à la réflexion

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À l’École polyvalente La Samare de Plessisville, le sujet n’est plus tabou. Dans le cadre du cours de Culture et citoyenneté québécoise, des élèves de 14 à 16 ans décortiquent ce qui se cache derrière leurs achats compulsifs. Pour Gabriel, qui avoue que les trois quarts de son budget y passent, c’est une révélation. Même son de cloche pour Jacynthe, habituée des achats en ligne inspirés par les influenceuses. « Elles me donnent envie d’acheter », confie-t-elle simplement. Ils sont le reflet d’une génération prise dans les filets d’une industrie qui, selon Recyc-Québec, a vu la quantité de vêtements jetés plus que doubler en une décennie.

Le choc des chiffres et la fin de l’insouciance

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Chantal Tourigny, l’enseignante derrière le projet, ne mâche pas ses mots, mais elle le fait avec pédagogie. Styliste de formation, elle connaît l’envers du décor. Elle présente les faits, bruts. Que 25 % des pesticides mondiaux sont utilisés pour la seule culture du coton. Ou encore, les milliers de kilomètres parcourus par un simple t-shirt, les teintures toxiques, les microplastiques… « Je pense que ça les a brassés un peu », raconte-t-elle. Pour Océane, une élève de cinquième secondaire, la prise de conscience est totale : « Je ne savais pas que c’était aussi intense. »

Éviter l’écoanxiété, privilégier les solutions

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Mais le but n’est pas de faire la morale ni de nourrir l’écoanxiété, un sentiment de plus en plus présent chez les jeunes. Chantal Tourigny insiste : pour chaque problème, une solution est mise sur la table. Réduire sa consommation, bien sûr, mais aussi acheter local, explorer la mode durable, donner une seconde vie aux vêtements dans les friperies, ou même apprendre à les réparer. L’idée est simple : éviter à tout prix que des pièces portées une ou deux fois finissent à la poubelle, un parcours devenu tristement banal.

Un programme pensé pour parler aux jeunes

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Ce module pédagogique n’est pas né de nulle part. Il a été conçu par Thomas Dutrey-Grébert, de Concertation Montréal, avec le soutien du ministère de l’Environnement. Conscient des habitudes des ados, il a imaginé des exercices basés sur ce qu’ils voient tous les jours : des publications sur les réseaux sociaux, des reels, des vidéos courtes. Il ne s’agit pas d’un cours magistral descendant, mais d’une discussion qui part de leur réalité. L’objectif, explique-t-il, est d’« augmenter la capacité des jeunes à faire des choix plus responsables ».

Les premiers effets concrets dans les vestiaires

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Et ça marche. À peine le cours terminé, les mentalités semblent déjà évoluer. Clara se dit prête à trier sa garde-robe et à regarder les étiquettes de plus près. Amélia songe à privilégier les créateurs locaux. Océane, elle, a une idée précise : elle cherchera sa tenue de bal des finissants dans une boutique de seconde main. Des petits changements, peut-être, mais qui pourraient bien devenir des réflexes durables.

semer les graines du changement

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En s’invitant dans les salles de classe, le débat sur la mode éphémère touche sa cible au moment le plus crucial. Comme le souligne Thomas Dutrey-Grébert, il est toujours « plus facile que de déconstruire des choses déjà bien ancrées à l’âge adulte ». Plutôt que de corriger de mauvaises habitudes, le Québec tente de ne pas les laisser s’installer. Une leçon de style, et surtout, de citoyenneté.

Selon la source : ici.radio-canada.ca

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