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L’intelligence artificielle, cette menace silencieuse qui pèse sur les métiers des femmes

Auteur: Adam David

2025-11-09 09:14:27

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Crédit: lanature.ca (image IA)

On nous promet une révolution, mais qui risque d’en payer le prix ? Derrière l’enthousiasme quasi général pour l’intelligence artificielle, une réalité plus discrète se dessine, celle d’un marché du travail sur le point d’être bousculé. Et dans cette redistribution des cartes, il semble que les femmes soient en première ligne.

Des tâches routinières dans le viseur des algorithmes

Le principal facteur de risque tient à la nature même des postes majoritairement occupés par les femmes. Secrétariat, gestion administrative, traitement de données… Autant de métiers où l’organisation et la rigueur sont essentielles. Ces qualités, si humaines soient-elles, se traduisent souvent par des missions répétitives, presque mécaniques. Et c’est précisément là que l’IA excelle. Un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) met des chiffres sur cette intuition : dans les pays riches, près de 10 % des emplois dits « féminins » sont fortement exposés à l’automatisation, contre à peine 3,5 % pour les hommes. Le calcul est vite fait : c’est un risque trois fois plus élevé.

Le fossé technologique, une double peine

L’autre versant du problème, c’est un déséquilibre qui ne date pas d’hier : la sous-représentation des femmes dans les filières qui façonnent le monde de demain. Trop peu nombreuses en ingénierie, en informatique ou dans l’analyse de données, elles sont de fait moins présentes dans les secteurs qui créent et maîtrisent ces nouveaux outils. Comme le souligne l’UNESCO, cela crée une sorte de ciseau : les emplois du « présent automatisable » sont occupés par des femmes, tandis que ceux du « futur » restent majoritairement masculins. Elles risquent donc non seulement de perdre leur poste, mais aussi de ne pas avoir les clés pour rebondir.

Une question de valeur, et donc de coût

Il y a enfin une dimension plus sociétale, presque invisible. Les métiers à prédominance féminine sont historiquement moins valorisés, et donc souvent moins bien rémunérés. Cette dévalorisation structurelle en fait des cibles parfaites pour les entreprises en quête d’optimisation. Quand il s’agit de « faire plus avec moins », comme le résume la *World Politics Review*, automatiser un poste de service client ou d’assistanat devient une option économiquement très attractive. L’IA n’est alors plus un simple outil de productivité, mais un levier pour réduire les coûts sur des postes déjà fragilisés.

Secrétaires, communicantes, RH : qui est sur la sellette ?

Concrètement, de qui parle-t-on ? Les assistantes de direction voient leurs agendas gérés par des planificateurs intelligents. Les agentes de service client, massivement des femmes, sont peu à peu remplacées par des chatbots de plus en plus performants. Même la communication et la rédaction de contenus simples (e-mails, fiches produits, publications pour les réseaux) peuvent désormais être déléguées à une machine. Selon Euronews Next, 79 % des femmes travaillent dans des secteurs où l’IA générative pourrait prendre en charge une part importante de leurs missions. Les ressources humaines et la gestion de la paie ne sont pas épargnées, avec des logiciels qui trient les CV et automatisent les fiches de salaire.

vers une nouvelle fracture sociale ?

Imaginer une disparition totale de ces métiers serait sans doute un raccourci. L’OIT le rappelle : l’IA automatise des tâches, pas des emplois entiers. Le vrai danger est ailleurs. Il réside dans le risque de voir les inégalités de genre se creuser davantage, poussées cette fois par la technologie. Sans un accès massif à la formation et à la reconversion, des milliers de femmes pourraient se retrouver cantonnées à des rôles précaires, dévalorisés, ou simplement à des tâches que l’IA ne sait pas (encore) faire. Car si un algorithme peut rédiger un mail, il ne saura jamais y mettre l’empathie, la nuance ou l’intelligence relationnelle qui font toute la valeur d’un être humain.

Selon la source : ma-grande-taille.com

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