Un coup de jeune pour votre système immunitaire ? Ce que la science révèle sur l’Urolithine A
Auteur: Mathieu Gagnon
On le sent tous, avec le temps qui passe, notre corps change. On est peut-être un peu plus vite fatigué, on attrape plus facilement le petit rhume qui traîne… C’est normal, notre système immunitaire, notre armée personnelle, vieillit lui aussi. Mais voilà qu’une nouvelle étude, très sérieuse, nous parle d’une molécule au nom un peu barbare : l’Urolithine A. Et si c’était une piste pour aider nos défenses à garder la forme ?
Cette substance, on la trouve indirectement dans des aliments qu’on connaît bien, comme les grenades ou les noix. Mais attention, l’histoire est un peu plus complexe. C’est ce que des chercheurs ont voulu vérifier de plus près.
L'Urolithine A, c'est quoi au juste ?
Alors, l’Urolithine A, ce n’est pas quelque chose qu’on mange directement. En fait, c’est le résultat d’un travail d’équipe. Quand on mange des aliments riches en acide ellagique (les fameuses grenades, noix, mais aussi les framboises), les bonnes bactéries de notre intestin transforment cet acide en Urolithine A. C’est un processus tout à fait naturel.
Le hic, c’est que la quantité produite est souvent très faible, et ça dépend beaucoup de notre flore intestinale. C’est pour ça que l’étude dont on va parler a utilisé des compléments, pour s’assurer que chaque participant recevait une dose précise et bien plus élevée : 1 000 mg par jour.
Le défi du vieillissement pour notre immunité
Pour bien comprendre l’intérêt de cette recherche, il faut savoir ce qui se passe dans notre corps avec l’âge. Nos usines à fabriquer des cellules immunitaires (les lymphocytes T) tournent au ralenti. Celles qui sont encore là deviennent un peu… disons, épuisées. Et pour couronner le tout, les petites centrales énergétiques de nos cellules, les mitochondries, fatiguent elles aussi.
Elles ont du mal à se débarrasser de leurs éléments abîmés, un processus qu’on appelle la mitophagie. Un peu comme si on n’arrivait plus à faire le ménage dans nos cellules. Ce désordre contribue à une petite inflammation constante et à un système immunitaire moins performant. C’est là que l’Urolithine A entre en scène, car des études précédentes sur des animaux avaient déjà montré qu’elle pouvait relancer ce grand nettoyage.
L'expérience : 28 jours pour voir la différence
Une équipe de chercheurs internationaux a donc mis en place une étude très rigoureuse. Ils ont réuni 50 adultes en bonne santé, âgés de 45 à 70 ans. La moitié a reçu de l’Urolithine A chaque jour, l’autre moitié un placebo, c’est-à-dire une gélule sans rien dedans. Et le plus important : ni les participants, ni les médecins ne savaient qui prenait quoi. C’est ce qu’on appelle une étude en double aveugle, la meilleure façon d’avoir des résultats fiables.
L’objectif était de voir si, en seulement 28 jours, ce complément pouvait changer quelque chose dans la composition et le fonctionnement de leurs cellules immunitaires. Vingt-huit jours, ça paraît court, non ? Et pourtant…
Les résultats : des cellules immunitaires rajeunies
Les conclusions, publiées dans la prestigieuse revue Nature Aging, sont plutôt encourageantes. Chez les personnes ayant pris de l’Urolithine A, les chercheurs ont observé des changements significatifs.
Leurs cellules immunitaires les plus importantes, les CD8+, montraient moins de signes d’épuisement. Elles ressemblaient davantage à des cellules plus jeunes, plus « naïves », prêtes à combattre de nouvelles menaces. La différence était de 0,50 point de pourcentage. Ça peut sembler peu, mais en un mois à peine, c’est un signe de remodelage important.
Plus encore, ces cellules avaient changé leur façon de produire de l’énergie. Elles sont devenues plus efficaces pour utiliser les graisses comme carburant, un signe de meilleure santé métabolique. C’est un peu comme si leur moteur avait été décrassé et optimisé.
Une piste prometteuse, pas une recette miracle
Alors, faut-il se ruer sur les grenades et les compléments d’Urolithine A ? Calmons-nous. Cette étude est une première étape, mais elle est très solide. Elle montre qu’une intervention nutritionnelle à court terme peut influencer positivement notre système immunitaire vieillissant. C’est une vraie lueur d’espoir.
Cela suggère qu’on a peut-être un moyen d’aider notre corps à mieux se défendre, à rester plus robuste face aux agressions de l’âge. Bien sûr, d’autres recherches seront nécessaires pour voir les effets sur le long terme. Mais c’est une preuve de plus que la science avance et qu’il y a des raisons d’être optimiste pour bien vieillir.
Selon la source : medicalxpress.com