On parle beaucoup de certaines maladies, elles font la une des journaux. Et puis il y a les autres, celles qui avancent à pas de loup, sans faire de bruit. C’est le cas de la maladie rénale chronique. Une étude mondiale vient de tirer la sonnette d’alarme : cette affection, souvent ignorée jusqu’à ce qu’il soit presque trop tard, touche des centaines de millions de personnes. Et le pire, c’est qu’elle fait désormais partie des dix principales causes de mortalité dans le monde. C’est une réalité un peu brutale, je sais, mais il faut en parler.
Le vieillissement de la population, nos modes de vie… tout ça joue un rôle. On se sent bien, on n’a mal nulle part, et pendant ce temps, nos reins peuvent silencieusement perdre leur capacité à faire leur travail. C’est un peu comme une bombe à retardement.
Les chiffres qui parlent : une ampleur inquiétante
Quand on met des chiffres sur cette réalité, ça donne le vertige. Près de 800 millions de personnes sont concernées dans le monde. Pour vous donner une idée, en 1990, on parlait de 378 millions. Le nombre a plus que doublé. C’est énorme. Aujourd’hui, on estime qu’environ 14 % des adultes sur la planète vivent avec une fonction rénale réduite. Et ça tue. Vraiment.
En 2023, la maladie a causé la mort d’environ 1,5 million de personnes. C’est une augmentation de plus de 6 % par rapport à 1993, même en tenant compte des changements démographiques. Ces chiffres ne sont pas juste des statistiques, ce sont des vies, des familles touchées par une maladie qu’on aurait pu, peut-être, mieux gérer si on l’avait détectée plus tôt.
Au fond, de quoi parle-t-on ?
La maladie rénale chronique, ou MRC pour les intimes, c’est quand les reins perdent petit à petit leur capacité à filtrer les déchets et l’excès de liquide de notre sang. Imaginez un filtre qui s’encrasse lentement. Au début, on ne remarque rien. Pas de douleur, pas de symptômes évidents. C’est tout le problème.
Mais quand la maladie progresse, les choses se compliquent sérieusement. On peut arriver à un stade d’insuffisance rénale. Et là, les options sont lourdes : dialyse plusieurs fois par semaine, thérapie de remplacement ou, si on a de la chance, une greffe de rein. C’est un parcours du combattant, à la fois pour le patient et pour ses proches. D’où l’importance de comprendre ce qui se passe avant d’en arriver à ces extrémités.
Les coupables habituels : pourquoi moi, pourquoi maintenant ?
Alors, qu’est-ce qui favorise cette maladie ? Les chercheurs pointent du doigt trois grands responsables : un taux de sucre élevé dans le sang (le diabète, donc), une tension artérielle trop haute et un indice de masse corporelle élevé, c’est-à-dire le surpoids ou l’obésité. Des problèmes de plus en plus courants dans nos sociétés modernes, n’est-ce pas ?
Et ce n’est pas tout. Des reins qui fonctionnent mal, c’est aussi un énorme risque pour le cœur. L’étude a révélé que les problèmes rénaux sont responsables d’environ 12 % des décès d’origine cardiovasculaire dans le monde. Tout est lié, en fait. C’est un cercle vicieux qui peut non seulement raccourcir la vie, mais aussi en dégrader sérieusement la qualité.
Le cri d'alarme des experts
Les médecins qui ont mené cette étude, comme le Dr Josef Coresh de l’Université de New York, sont clairs : « La maladie rénale chronique est courante, mortelle, et son poids en tant que problème de santé publique ne fait qu’augmenter. » Il est temps, selon eux, que les gouvernements prennent cette maladie aussi au sérieux que le cancer ou les maladies cardiaques.
Sa collègue, la Dr Morgan Grams, ajoute un point crucial : la maladie est largement sous-diagnostiquée et sous-traitée. Beaucoup de gens ne savent même pas qu’ils sont atteints. Elle insiste sur la nécessité de faire plus de tests d’urine, un moyen simple et peu coûteux de détecter les premiers signes. Surtout que maintenant, il existe de nouveaux médicaments, apparus ces cinq dernières années, qui peuvent vraiment ralentir la maladie et protéger le cœur. Mais pour ça, il faut que les gens soient diagnostiqués et qu’ils aient accès à ces traitements. Ce qui, malheureusement, n’est pas le cas partout, notamment dans les pays plus pauvres.
Alors, on fait quoi maintenant ?
Face à ce tableau un peu sombre, il ne faut pas baisser les bras. Au contraire. La bonne nouvelle, c’est que la plupart des gens atteints de MRC en sont aux premiers stades. Et à ce moment-là, on peut encore agir. Un traitement rapide, avec des médicaments et surtout des changements dans notre mode de vie (mieux manger, bouger plus, surveiller sa tension), peut tout changer. Ça peut nous éviter de finir en dialyse.
Le message à retenir, c’est que le dépistage précoce est la clé. Une simple analyse d’urine et de sang peut révéler un problème. Alors, la prochaine fois que vous verrez votre médecin, parlez-lui de vos reins. Surtout si vous avez du diabète, de l’hypertension ou un surpoids. C’est un petit geste qui pourrait, sans exagérer, vous sauver la vie. Ne laissons pas cette épidémie silencieuse gagner du terrain.
Selon la source : scitechdaily.com