La science démonte la nouvelle théorie de Trump : le Tylenol cause-t-il vraiment l’autisme ?
Auteur: Simon Kabbaj
La science vient une nouvelle fois jeter un froid sur les affirmations de l’administration Trump. Une nouvelle étude publiée ce lundi dans la prestigieuse revue The BMJ, liant la prise de paracétamol (le principe actif du Tylenol) pendant la grossesse à un risque plus élevé d’autisme ou de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) chez les enfants. Cette publication est la dernière d’une longue série de réfutations scientifiques à la campagne lancée par le président Donald Trump et son secrétaire à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., qui ont tenté de faire de ce médicament un nouveau bouc émissaire.
L'annonce choc de l'administration Trump en septembre
Souvenez-vous, fin septembre, le président Trump et RFK Jr. avaient tenu une conférence de presse retentissante pour présenter les ‘nouvelles découvertes’ de leur administration sur l’autisme. Leur conclusion ? Les femmes qui prennent du paracétamol pendant leur grossesse augmenteraient les chances que leur enfant développe des troubles autistiques. Dans la foulée, ils avaient annoncé leur intention d’agir, notamment en faisant ajouter une étiquette d’avertissement sur les produits contenant du paracétamol.
La communauté scientifique et internationale monte au créneau
La réaction ne s’est pas fait attendre. Dès l’annonce, de nombreux experts et autorités sanitaires ont critiqué cette conclusion, la jugeant au mieux basée sur des preuves contradictoires et de faible qualité. Plusieurs pays et organisations, dont le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et l’Union Européenne, ont explicitement rejeté les conclusions du rapport américain, publiant des déclarations qui continuaient de recommander le paracétamol comme un médicament sûr pour traiter la douleur et la fièvre pendant la grossesse.
Une nouvelle étude britannique met les choses au clair
Cette dernière étude, menée par des chercheurs de l’Université de Liverpool, est ce qu’on appelle une « méta-revue » : elle a analysé les résultats de neuf autres revues scientifiques, qui couvraient au total 40 études sur le sujet. Si certaines de ces études montraient bien un lien possible, les chercheurs ont constaté qu’elles présentaient un risque élevé de biais ou d’autres défauts importants. Le point le plus crucial est que la seule revue qui incluait des études comparant des frères et sœurs (une méthode qui permet d’éliminer les facteurs génétiques et familiaux partagés) n’a trouvé aucune preuve d’une relation de cause à effet entre le paracétamol et l’autisme ou le TDAH. La conclusion est donc qu’il n’y a tout simplement pas de ‘pistolet fumant’ à l’heure actuelle.
Même la Maison-Blanche admet un manque de preuves
Ironiquement, il semble que même l’administration Trump soit consciente de la faiblesse de son dossier. Bien que RFK Jr. continue de défendre la position de la Maison-Blanche, il a dû admettre à plusieurs reprises qu’ils n’avaient pas de preuves définitives. Lors d’une réunion du Cabinet début octobre, il a déclaré : « Ce n’est pas une preuve. Nous menons les études pour obtenir la preuve. » Plus tard dans le mois, il a de nouveau souligné qu’ils n’avaient pas encore de preuves ‘suffisantes’. Un ton beaucoup plus prudent qui contraste fortement avec les déclarations fracassantes de la conférence de presse de septembre.
Une polémique politique qui ne résiste pas à la science
Selon la source : healthline.com