Un signal radio anéantit la théorie extraterrestre sur la comète interstellaire 3I/ATLAS
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis sa détection en juillet, la comète interstellaire 3I/ATLAS a enflammé l’imagination. Certains experts ont même émis l’hypothèse audacieuse qu’il ne s’agissait pas du tout d’une comète, mais d’un vaisseau spatial extraterrestre venu explorer notre système solaire. Mais de nouvelles preuves viennent de jeter un grand froid sur cette théorie. Un télescope a capté un signal radio de la comète, mais avant que vous ne vous emballiez, il ne s’agit pas d’un message venu d’ailleurs.
Le télescope MeerKAT capte un signal naturel
Le télescope radio MeerKAT, situé en Afrique du Sud, a récemment détecté une émission radio provenant de 3I/ATLAS. Il ne s’agit pas d’un signal technologique utilisé pour une transmission, mais d’une émission radio naturelle. C’est l’une des preuves les plus solides à ce jour que l’objet est bien une comète. Les astronomes ont publié leurs découvertes sur le site The Astronomer’s Telegram. Ils y expliquent que MeerKAT a détecté des lignes d’absorption radio par des radicaux hydroxyles (OH) à deux fréquences différentes : 1 665 mégahertz et 1 667 mégahertz. Cette observation, menée par D.J. Pisano de l’Université du Cap et ses collaborateurs, indique que 3I/ATLAS se comportait comme une comète tout à fait normale le mois dernier. Il est important de noter que ces découvertes n’ont pas encore été évaluées par des pairs.
La science derrière le signal : qu'est-ce que cela signifie ?
Les astronomes ont observé la comète le 24 octobre, soit seulement cinq jours avant qu’elle n’atteigne son point le plus proche de notre étoile, le périhélie. Plus une comète est proche du Soleil, plus la glace à sa surface se transforme rapidement en gaz, un processus appelé sublimation. C’est ce qui crée la chevelure et la queue caractéristiques des comètes. Au cours de la sublimation, chaque molécule d’eau (H2O) gelée se divise en un radical hydroxyle (OH) et un atome d’hydrogène (H). La détection de ces radicaux hydroxyles est donc un indicateur clair et direct de la sublimation d’une comète. Si 3I/ATLAS avait été un vaisseau spatial métallique, les télescopes n’auraient pas détecté ces molécules.
La réaction du père de la théorie extraterrestre
Les précédentes tentatives infructueuses de repérer ces molécules avaient alimenté la spéculation, notamment celle de l’astronome de Harvard Avi Loeb, qui avait été le premier à proposer l’hypothèse technologique. Dans un billet de blog commentant les nouvelles découvertes de MeerKAT, Loeb a reconnu les nouveaux résultats et les phénomènes cométaires naturels apparents. Cependant, il n’a toujours pas explicitement exclu une explication technologique, montrant une certaine réticence à abandonner complètement son idée.
Naturelle, oui, mais loin d'être ordinaire
Même s’il est presque certain que 3I/ATLAS est une comète naturelle, cela ne la rend pas moins extraordinaire. Il s’agit seulement du troisième objet interstellaire jamais découvert par les astronomes. Ses caractéristiques sont très inhabituelles et nous offrent un aperçu du lointain système solaire d’où elle provient. Les chercheurs ont trouvé des preuves suggérant qu’elle contient l’un des ratios dioxyde de carbone/eau les plus élevés jamais vus dans une comète et qu’elle pourrait être plus ancienne que notre propre système solaire. Une autre étude en prépublication montre qu’elle présente une ‘polarisation négative extrême‘, ce qui suggère qu’il pourrait s’agir d’un type de comète entièrement nouveau, différent de tout ce que nous avons observé jusqu’à présent.
Le visiteur interstellaire n'a pas fini de nous surprendre
Selon la source : ibtimes.com