De l’eau sur Mars ? La découverte de grottes « dissoutes » relance l’espoir de trouver de la vie
Auteur: Mathieu Gagnon
C’est pourquoi la plupart des scientifiques, et je crois qu’on est tous d’accord là-dessus, pensent que si la vie existe, elle doit être terrée. Cachée. Et justement, une découverte récente vient de désigner l’endroit parfait : des grottes. Huit sites potentiels, plus précisément, découverts par Chenyu Ding de l’Université de Shenzhen en Chine et son équipe, qui changent tout ce que nous pensions savoir sur les cavités martiennes.
Une nouveauté sur Mars : adieu les tubes de lave, bonjour les grottes karstiques
Mais l’étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters présente quelque chose d’entièrement nouveau. Les chercheurs affirment avoir identifié les premières grottes martiennes potentiellement « karstiques ». C’est un terme un peu savant, mais en gros, cela veut dire qu’elles ne sont pas nées du feu (la lave), mais bien de l’eau !
Ces puits de lumière (appelés en anglais skylights) sont des entrées qui se sont effondrées après que l’eau a dissous la roche en dessous. C’est une classe de formation complètement différente des phénomènes volcaniques ou tectoniques qu’on connaissait déjà.
Comment la dissolution par l'eau a créé ces abris
L’équipe scientifique propose qu’un processus similaire ait eu lieu sur Mars. Il y a très longtemps, l’eau martienne (oui, l’eau ancienne !) a probablement dissous des roches riches en carbonates et en sulfates présentes dans la croûte de la planète.
C’est fascinant, n’est-ce pas ? Car cela nous dit deux choses importantes : non seulement il y avait de l’eau, mais elle a interagi avec la roche d’une manière qui pourrait, qui sait, avoir laissé des traces de vie là où nous n’avions pas encore regardé.
Où se trouvent ces huit puits mystérieux ?
Un cratère d’impact, généralement, a des bords surélevés et des débris éjectés qui s’éparpillent autour, comme si quelqu’un avait jeté un caillou dans la boue. Ici, ce n’est pas le cas. Les formes de ces dépressions sont cohérentes avec un effondrement souterrain, ce qui est typique du processus de dissolution par l’eau plutôt qu’une activité volcanique ou un simple choc météorique.
Les précédentes missions martiennes avaient déjà cartographié ces huit fosses, mais c’est l’interprétation récente qui fait toute la différence.
Les indices cachés dans les roches
Qu’ont-ils trouvé ? Eh bien, les roches autour de ces puits sont étrangement riches en sulfates et en carbonates. Et, comme nous l’avons vu, ce sont justement les types de roches que l’eau adore dissoudre !
De plus, l’équipe a utilisé l’imagerie haute résolution pour créer des modèles structurels en 3D de ces puits. Ces modèles ont confirmé que les formes observées correspondent bien à un effondrement causé par de l’eau, excluant, ou du moins minimisant, les hypothèses liées aux mouvements tectoniques ou au volcanisme. Ça tient la route, je suppose.
Un fil d'Ariane pour les futures missions
Les scientifiques qui ont mené cette étude pensent donc qu’il faut accorder une priorité absolue à ces huit sites. Qu’ils deviennent les premiers objectifs des prochaines missions, qu’elles soient robotiques ou humaines.
Et même si, par malheur, on n’y trouvait pas de petites traces de vie, ces grottes serviraient un autre objectif vital : elles pourraient devenir des abris naturels pour les astronautes. Imaginez un peu, un refuge parfait contre les radiations et les variations thermiques, lorsque nos explorateurs ne sont pas en train d’arpenter la surface. C’est la sécurité avant tout.
Vers un nouveau chapitre d'exploration
Les données provenant du TES et les modèles 3D sont assez convaincants pour désigner ces huit puits comme des cibles d’exploration de haute priorité. Que ce soit pour y dénicher la preuve ultime de la vie extraterrestre ou simplement pour y installer le premier refuge sûr pour nos astronautes, l’avenir de l’exploration martienne semble de plus en plus se dérouler sous la surface. C’est un virage passionnant dans notre quête pour comprendre Mars.
Selon la source : phys.org