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Face au harcèlement scolaire, 6 clés d’une psychologue pour aider son enfant sans céder à l’angoisse
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le piège de la culpabilité parentale

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C’est une statistique qui glace le sang : un enfant sur trois aurait déjà été confronté au harcèlement scolaire. Face à cette réalité accablante, les parents se retrouvent souvent démunis, naviguant entre l’urgence d’agir et la peur d’aggraver l’anxiété de leur enfant. Or, les conséquences de ce fléau sont lourdes, allant du décrochage scolaire aux troubles du sommeil, et menant dans près de la moitié des cas à une anxiété significative.

Dans ce contexte pesant, comment engager le dialogue sans brusquer, ni enfermer ? Catherine Verdier, psychologue spécialisée, insiste sur l’importance de l’attitude parentale. Elle nous livre ses six conseils fondamentaux pour transformer cette conversation difficile en un moment de soutien constructif.

Priorité au calme : créer un climat sécurisant

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Avant même de trouver les bons mots, c’est l’atmosphère générale qui prime. Madame Verdier rappelle qu’une situation de harcèlement génère un stress et une charge émotionnelle extrême chez toutes les parties. Il est donc impossible de gérer cela dans la précipitation ou l’inquiétude.

Il est crucial de construire un « espace de parole sans jugement ». Cela signifie bannir les réactions impulsives qui cherchent à attribuer la faute ou la faiblesse à l’enfant, du type : « Mais pourquoi n’as-tu pas réagi ? » Ces phrases, bien qu’instinctives, risquent d’enfermer l’enfant dans un sentiment de culpabilité. L’objectif premier est de gagner sa confiance, qu’il soit victime ou, d’ailleurs, harceleur.

Écouter et croire, sans jamais minimiser

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Si l’enfant prend l’initiative de se confier, l’écoute est l’étape la plus sacrée. En tant que parent, il faut absolument s’interdire de minimiser les faits ou, pire, d’en rire pour désamorcer. La victime a besoin de se sentir crue et soutenue inconditionnellement.

De plus, il ne suffit pas d’écouter passivement. La psychologue souligne l’importance d’un suivi rigoureux. Chaque démarche entreprise – contact avec l’école, demande d’aide extérieure – doit être expliquée à l’enfant. Il faut s’assurer qu’il donne son accord. Cela évite qu’il ait le sentiment que des décisions cruciales sont prises « derrière son dos », renforçant son impression d’impuissance.

L’action factuelle : impliquer l’établissement scolaire

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Dès que le harcèlement est avéré, l’action doit être rapide et efficace. Le premier impératif est de « mettre la victime à l’abri et la protéger ». Cette étape nécessite impérativement le soutien et la coopération de l’établissement.

Face à l’intimidateur, l’attitude parentale ne change pas : privilégier le dialogue, rester lucide sur les faits et faire preuve de fermeté. Ce n’est qu’avec un travail d’équipe entre les parents de la victime, les parents du harceleur et l’école, potentiellement appuyé par un professionnel, que la situation peut être durablement désamorcée.

Briser le silence : enseigner le rôle des témoins

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On l’oublie souvent, mais les témoins détiennent une clé déterminante pour enrayer le harcèlement. Catherine Verdier rappelle un point essentiel : « Le rire est un carburant » pour les agresseurs. Pour stopper la dynamique, il faut s’appuyer sur ceux qui assistent aux faits.

Les parents ont un rôle pédagogique fondamental ici. Il faut enseigner aux enfants que leur silence rend complice. En les invitant à réfléchir à ce qu’ils pourraient faire pour aider une victime, on leur donne le pouvoir de désamorcer la violence. Toute parole de témoin doit d’ailleurs être prise en compte sérieusement.

Accompagner l’enfant harceleur : retrouver l’estime de soi

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Un point souvent négligé est le besoin d’aide de l’enfant qui harcèle. Paradoxalement, son estime de soi est souvent plus basse que celle de la victime, signale la psychologue. Il y a probablement un travail psychologique profond à mener pour comprendre l’origine de ce comportement agressif.

Du côté parental, l’accompagnement doit intégrer deux dimensions : des excuses sincères à la victime et une sanction réparatrice. Si un objet a été endommagé, l’enfant doit participer au processus de réparation, par exemple en le rachetant avec son argent de poche. Il est vital de l’intégrer dans la résolution du problème.

les outils pour ouvrir la conversation

Prévenir, c’est aussi éduquer. Pour rendre le sujet du harcèlement accessible dès le plus jeune âge, des supports pédagogiques existent et sont fortement recommandés. Parmi eux, les livres de la série « Max et Lili » ou des ouvrages comme Gautier grand nez sont d’excellents points de départ.

Pour les parents souhaitant approfondir, des ressources comme la plateforme Lumni ou les ouvrages de Catherine Verdier elle-même, tel que Harcelé, harceleur : sortir du cercle vicieux, offrent des cadres de réflexion et d’action concrets. Ces outils permettent de dédramatiser la discussion et d’armer les enfants face à des situations qu’ils pourraient, malheureusement, être amenés à rencontrer.

Selon la source : femmeactuelle.fr

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