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Le cancer colorectal frappe durement les moins de 50 ans : pourquoi l’âge n’est plus une protection
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le silence brisé d’une maladie d’« aînés »

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Pendant longtemps, quand on parlait du cancer colorectal (CCR), on pensait immédiatement à nos grands-parents, n’est-ce pas ? C’était, du moins dans l’imaginaire collectif, une maladie qui touchait principalement les personnes d’un certain âge. Cependant, quelque chose de très préoccupant est en train de se passer. Cette maladie change de cible et s’attaque de plus en plus à des adultes qui n’ont même pas encore fêté leurs 50 ans.

Le CCR se développe lorsque des cellules anormales décident de faire des siennes dans le côlon ou le rectum, formant des tumeurs qui, si elles ne sont pas stoppées, peuvent s’étendre. Heureusement, cela commence souvent par de petites excroissances bénignes appelées polypes, qui prennent des années à se transformer. Mais ce changement de dynamique est global et soulève de sérieuses questions : pourquoi cette hausse alarmante chez les plus jeunes ?

La hausse inquiétante des diagnostics avant 50 ans

Les chiffres sont têtus et nous obligent à regarder la réalité en face. Une étude récente, publiée dans The Lancet Oncology, a sonné l’alarme, révélant une augmentation marquée des diagnostics de CCR chez les adultes de moins de 50 ans. Entre 2013 et 2017 seulement, tenez-vous bien, 27 des 50 pays étudiés ont signalé une croissance des cas dits « précoces ».

Ce n’est pas uniquement un problème occidental. Certes, l’Amérique du Nord et l’Europe restent en tête, mais cette tendance s’étend inexorablement vers l’Europe de l’Est, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Sud. Les experts s’interrogent sérieusement sur le lien avec nos modes de vie contemporains : l’urbanisation galopante, nos choix alimentaires, et bien sûr, tout ce qui touche à l’environnement. Sans une intervention rapide – pensez à un dépistage plus précoce et à une meilleure nutrition – les chercheurs craignent que ces chiffres ne fassent que grimper dans les décennies à venir. C’est un véritable appel à la vigilance collective, vous ne trouvez pas ?

Le coupable : nos habitudes modernes sous le microscope

credit : lanature.ca (image IA)
Plusieurs analyses pointent du doigt ce que nous mettons dans nos assiettes. On le sait, la nourriture industrielle est pratique, mais elle a un coût caché. La forte consommation de plats ultra-transformés, de viandes rouges et transformées, sans oublier les boissons pleines de sucre, tout cela contribue à l’inflammation chronique de l’organisme, nous rendant plus vulnérables au cancer. Franchement, qui n’a pas craqué pour un plat préparé par manque de temps ?

Prenez l’exemple d’une étude menée au Kazakhstan : les participants y consommaient presque le double de la limite hebdomadaire de 500 grammes de viande recommandée par le Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer. Pire encore, seulement 8,6 % mangeaient suffisamment de poisson. Cela suggère qu’il existe des carences nutritionnelles importantes qui pourraient, elles aussi, exacerber ce risque. C’est la triste vérité de notre alimentation rapide.

Le rôle complexe de l’obésité et de l’inflammation

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Enfin, le surpoids. C’est un facteur de risque bien connu, évidemment. L’excès de graisse corporelle encourage l’inflammation chronique et perturbe sérieusement nos processus métaboliques internes. Mais attendez, il y a un hic dans la mesure de l’impact de l’obésité. Une revue de 18 études a mis en lumière un point crucial : beaucoup de patients atteints du CCR perdent du poids involontairement avant le diagnostic.

Cela veut dire que nos méthodes traditionnelles pour évaluer le rôle de l’obésité sont peut-être trop simplistes ou complexes à analyser. Peut-être que nous sous-estimons toujours le rôle de l’inflammation causée par le surpoids dans le développement précoce du cancer. C’est une piste que les chercheurs doivent vraiment creuser. Ce n’est jamais simple de démêler tous les facteurs, n’est-ce pas ?

Quand les gènes entrent en jeu : les syndromes héréditaires

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Il faut bien le dire, chez les jeunes, le CCR est souvent lié à l’héritage familial. Ces cas précoces sont fréquemment associés à des syndromes génétiques, les plus connus étant le syndrome de Lynch et la polypose adénomateuse familiale. Si vous avez une mutation génétique dans les gènes suppresseurs de tumeurs, la probabilité de développer la maladie jeune augmente considérablement.

Le Dr Alexei Tsukanov, qui dirige le laboratoire de génétique dans un grand centre de recherche, insiste lourdement sur l’importance du dépistage génétique pour les familles ayant des antécédents. « Identifier une mutation héréditaire nous permet de mettre en œuvre un suivi clinique à vie et une intervention précoce, ce qui améliore significativement les taux de survie », explique-t-il. C’est une chance inouïe de pouvoir intervenir avant que la maladie ne s’installe.

Les signaux d’alerte à ne jamais ignorer

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Le dépistage est vital, bien sûr. Mais il y a un problème humain : nous avons tendance à ignorer les petits signaux envoyés par notre corps. Qui n’a jamais mis ses douleurs sur le compte du stress ou de la fatigue ? C’est une erreur, surtout quand il s’agit du cancer colorectal.

Il y a des signes qui ne trompent pas, et il faut en parler à son médecin sans attendre :

  • Des changements persistants dans vos habitudes intestinales (diarrhée ou constipation qui dure).
  • Du sang dans les selles.
  • Une perte de poids inexpliquée (ce fameux signe que nous avons vu plus tôt).
  • Des douleurs abdominales récurrentes.

Même si ces symptômes peuvent être liés à d’autres choses, il faut toujours vérifier. Mieux vaut une fausse alerte qu’un diagnostic tardif. La détection précoce, ça change absolument tout dans le pronostic.

La promesse des tests non invasifs et l’inégalité du dépistage

L’espoir réside en partie dans la technologie. Des innovations comme le test COLOTECT de BGI Genomics, par exemple, sont très prometteuses. Ce test permet d’identifier des marqueurs génétiques liés au CCR (comme SDC2, ADHFE1 et PPP2R5C) simplement en analysant l’ADN dans les selles. C’est non invasif, c’est facile, et ça pourrait changer la donne pour le dépistage précoce.

Cependant, le dépistage n’est pas uniforme partout. Dans de nombreux pays, notamment en Europe de l’Est et en Asie Centrale, les programmes nationaux sont incohérents. Certains pays comme le Kazakhstan ou la Lituanie ont des initiatives structurées, mais d’autres se contentent de tests « opportunistes », créant d’énormes lacunes. Jemma Arakelyan, conseillère en oncologie, le dit clairement : « Pour améliorer la détection précoce, nous devons éduquer à la fois les professionnels de la santé et le public sur l’importance du dépistage. » C’est une question de politique publique autant que de santé individuelle.

L’appel à l’action immédiate

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Le cancer colorectal n’est définitivement plus une maladie réservée aux personnes âgées, et cette nouvelle réalité nous oblige à changer notre approche. Les choix de vie malsains et l’hérédité sont des moteurs clés de cette augmentation chez les jeunes adultes.

Il est urgent que tout le monde, des gouvernements aux professionnels de la santé, en passant par vous et moi, agisse maintenant. Nous devons non seulement améliorer nos régimes alimentaires et encourager des modes de vie plus sains, mais surtout, nous devons élargir l’accès au dépistage précoce. Ce n’est qu’en sensibilisant massivement et en utilisant les technologies innovantes que nous pourrons espérer inverser cette tendance troublante et protéger les générations futures. L’heure n’est plus à l’attentisme.

Selon la source : scitechdaily.com

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