Révolution Verte : Quand le plastique poubelle devient un super catalyseur pour purifier notre eau
Auteur: Mathieu Gagnon
Mais, figurez-vous que la science a trouvé un allié inattendu, et c’est le plus simple de tous : le soleil. On parle ici de deux techniques principales. D’un côté, la photocatalyse qui utilise l’énergie solaire pour désintégrer les polluants ; de l’autre, l’évaporation photothermique, qui chauffe l’eau sale très rapidement jusqu’à ce qu’elle s’évapore et redevienne de la vapeur pure, comme dans une cocotte-minute géante. Le hic ? Il fallait absolument trouver un matériau qui fasse tout ça à la fois, et qui soit abordable, voire fait à partir de… détritus. Une sorte de miracle, quoi.
Une percée inattendue issue de nos poubelles
L’équipe, composée également des docteurs Kunihiko Kato, Yunzi Xin et de M. Yuping Xu, a mis au point des particules composites capables non seulement de purifier, mais aussi de dessaler l’eau en utilisant uniquement la lumière du soleil. C’est impressionnant de penser que ce matériau, autrefois un déchet encombrant, pourrait être la clé d’une eau propre pour des millions de gens. Leur travail est si solide qu’il a été publié dans la revue scientifique ACS Applied Materials & Interfaces.
L'alchimie industrielle : la recette du broyeur à billes
Ils ont commencé avec un mélange simple : de l’oxyde de molybdène (MoO3) et notre fameux plastique, le polypropylène. Grâce à un réglage ultra-précis du processus de broyage, ce mélange de déchets se transforme en une poudre composite contenant de l’hydrogène molybdène bronze (HxMoO3–y), du dioxyde de molybdène (MoO2), et surtout, du charbon actif. Ces éléments travaillent en synergie pour capturer la lumière solaire et activer les réactions de nettoyage. Dr. Shirai l’a d’ailleurs souligné lui-même : « Le processus mécanochimique que nous proposons surpasse les autres approches actuelles en termes d’efficacité énergétique et de rentabilité. » On parle donc d’une solution qui est non seulement efficace, mais aussi économiquement viable pour tout le monde.
Les multiples talents de ce nouveau matériau composite
Mais, et c’est là que ça devient vraiment intéressant, ils ont aussi découvert une petite particularité imprévue. Ces composites peuvent aussi fonctionner comme des catalyseurs acides (appelés « acides de Brønsted »). Ce qui veut dire qu’ils continuent de neutraliser certains contaminants… même quand il fait noir ! C’est une capacité double, voire triple, qui renforce l’idée qu’on tient là un produit vraiment supérieur aux solutions existantes, vous voyez?
Le double jeu : Chaleur pour le dessalement et adsorption des métaux
Et comme si ce n’était pas suffisant, les résidus carbonés qui subsistent après le broyage, riches en oxygène, jouent un rôle d’éponge géante. Ces sous-produits ont une capacité remarquable à capter et à retenir les ions de métaux lourds présents dans les eaux usées. Enfin… c’est surtout pour les métaux lourds que c’est impressionnant, car ce sont souvent les plus difficiles à retirer des liquides. C’est vraiment une solution complète, de A à Z.
Du déchet à la ressource d'avenir
Ce qu’il faut retenir, c’est que cette technologie a le potentiel de changer la donne. Non seulement elle offre une méthode abordable et efficace pour sécuriser l’eau potable dans des régions défavorisées, mais elle permet aussi de revaloriser des millions de tonnes de plastique usagé qui finiraient autrement dans nos océans ou nos décharges. Comme le dit si bien Dr. Shirai, ce développement pourrait bien améliorer la fonctionnalité de matériaux existants tout en donnant une seconde vie aux plastiques, pour assurer la disponibilité future d’eau de qualité.
Selon la source : scitechdaily.com