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La conscience humaine provient-elle d’une dimension supérieure ? Une théorie qui défie notre réalité physique
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le mystère de la conscience et l’au-delà de nos perceptions

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Nous vivons, vous et moi, dans un monde que nous croyons connaître : la fameuse réalité à trois dimensions. On peut bouger à gauche, à droite, de haut en bas, d’avant en arrière. C’est clair, c’est net. Mais que se passerait-il si l’on croisait le chemin d’une entité capable d’entrer et de sortir de cette réalité comme on appuierait sur un interrupteur ? Un peu comme le magicien le plus doué qui soit, vous voyez ?

Cette entité, non limitée par les lois de notre monde physique, pourrait traverser instantanément d’immenses distances, empruntant des dimensions cachées qui se trouvent au-delà de ce que nous percevons. Eh bien, cette entité, pour le physicien Michael Pravica, professeur à l’Université du Nevada, ce n’est autre que… notre propre conscience. Oui, la vôtre, la mienne.

Malgré des siècles d’études acharnées, la nature exacte de la conscience reste une énigme totale. Pravica, lui, estime qu’il faut absolument chercher du côté de l’hyperdimensionnalité, c’est-à-dire l’idée que l’univers ne se compose pas seulement des trois dimensions que nous percevons, mais qu’il fait partie d’un réseau beaucoup plus vaste, avec des dimensions cachées.

Quand la conscience brise le voile physique

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L’hypothèse, pour le moins controversée, est simple : notre conscience pourrait elle aussi avoir la capacité de transcender le monde physique lors de moments de conscience intensifiée. Vous savez, ces fameux moments « Eurêka » qui arrivent quand on est sous la douche, ou quand on rêve ? Pravica affirme que dans ces instants-là, notre conscience perce le voile et se synchronise avec des dimensions supérieures. C’est de là, selon lui, que jaillissent nos grandes vagues de créativité.

Réfléchir à de grandes questions philosophiques, créer de l’art, ou même simplement voyager dans des endroits lointains en rêve… pour Pravica, tout cela permet à notre cerveau d’interfacer avec ces dimensions cachées. C’est un « cadeau » qui va bien au-delà de la simple biologie, clame-t-il.

D’ailleurs, Pravica, qui est chrétien orthodoxe et diplômé de Harvard, trouve dans cette hyperdimensionnalité un moyen unique de faire le lien entre sa foi et son savoir scientifique. Il prend l’exemple de Jésus. « Comment peut-on monter au ciel si l’on est une créature quadridimensionnelle ? », demande-t-il rhétoriquement. Mais si l’on est hyperdimensionnel, voyager de notre monde familier à un « paradis » de dimensions infinies devient, bien sûr, très facile.

La physique de l’invisible : théorie des cordes et gravité

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Pravica ne sort pas cette idée de nulle part. Non, elle s’inscrit dans des théories de physique très complexes, comme la fameuse Théorie des Cordes. Cette théorie suggère, et c’est passionnant, que tout dans l’univers — de la plus petite particule aux forces qui les unissent — est composé de minuscules cordes vibrantes. Et c’est la vibration de ces cordes dans des dimensions invisibles qui donne naissance à toutes les particules et forces que nous observons. C’est quand même un concept qui donne le vertige, vous ne trouvez pas ?

« La Théorie des Cordes est, en gros, une théorie de l’hyperdimensionnalité », explique Pravica. Elle étudie comment l’univers est bâti à une échelle sous-quantique. En plus de cela, les dimensions supérieures pourraient aussi aider à expliquer pourquoi l’espace-temps se courbe. C’est ce qui cause la gravité autour des objets massifs comme les étoiles et les planètes.

Selon lui, si l’espace-temps n’est pas plat et qu’il est courbé, « on pourrait avancer que cette courbure provient d’une dimension supérieure ». C’est une façon de voir les choses qui, même si elle n’est pas courante, est au moins logiquement cohérente avec certains postulats de la physique moderne.

Un scepticisme bien ancré : le piège du « Dieu des lacunes »

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Attention, si les physiciens acceptent généralement l’idée d’un univers à dimensions multiples, peu d’entre eux sont d’accord avec Pravica sur le lien direct avec la conscience. Stephen Holler, professeur agrégé de physique à l’Université Fordham, est très critique. Pour lui, c’est ce qu’on appelle un argument de reductio ad absurdum (réduction à l’absurdité). Ça frôle l’hérésie dans le milieu scientifique, on ne va pas se mentir.

Holler estime que l’approche de Pravica est une forme de « Dieu des lacunes ». En gros, cela signifie que, quand la science ne peut pas expliquer quelque chose, on attribue le phénomène à une intervention divine ou, ici, à une dimension supérieure, au lieu de continuer à chercher. « C’est une mauvaise explication qui étouffe l’esprit d’enquête nécessaire à la bonne science », regrette Holler, ajoutant qu’il faut accepter de dire ‘Je ne sais pas’.

Il compare cette théorie aux épicycles de l’ancienne astronomie. Pour tenter d’expliquer la trajectoire des planètes alors qu’on croyait que la Terre était au centre (modèle géocentrique), on inventait des petites orbites circulaires supplémentaires, les épicycles. Ça rendait le modèle incroyablement compliqué et ça retardait l’acceptation de la vérité (le modèle héliocentrique). Pour Holler, l’hyperdimensionnalité liée à la conscience, c’est peut-être juste un « épicycle des temps modernes ». Même si c’est « cool » d’y penser, est-ce que ça existe vraiment ?

Visualiser l’impossible : les limites de la pensée humaine

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Un autre point soulevé par Holler est notre capacité (ou notre incapacité) à visualiser ces dimensions. Il l’admet : « Je ne connais personne qui puisse visualiser un objet avec plus de trois dimensions spatiales. » C’est vrai, notre cerveau est câblé pour le 3D, non ?

Lorsque nous effectuons des opérations mathématiques sur des objets qui possèdent une quatrième dimension spatiale ou plus, c’est purement algorithmique. Les règles mathématiques restent identiques à celles appliquées en 1D, 2D ou 3D. Ce que nous percevons, ce sont toujours des projections dans un espace tridimensionnel, un peu comme la projection d’un cube qui devient un simple carré en 2D. Les règles, dit-il, restent les mêmes.

Bien que non religieux, Holler concède que la foi peut parfois renforcer la science si elle est cohérente avec les principes physiques établis. Mais, il l’affirme sans détour, cette interprétation de l’hyperdimensionnalité « frise la science-fiction ».

Un but qui transcende l’univers

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Alors, où en est la science concrètement ? L’exploration pratique de ces royaumes invisibles dépasse nos capacités actuelles. Même le Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) du CERN, qui brise des particules à des vitesses phénoménales pour observer les briques fondamentales de l’univers, n’a pas pu fournir une image claire des dimensions supérieures. Pour percevoir les minuscules cordes vibrantes prédites par la physique quantique, il faudrait une énergie encore bien plus grande.

Pour donner un ordre d’idée : si vous agrandissiez un cheveu humain à la largeur d’un terrain de football, un proton resterait plus petit qu’un grain de sable sur ce même terrain ! Imaginez à quel point il faut zoomer. Il faudrait un « super-collisionneur » ou une mégastructure cosmique, peut-être une Sphère de Dyson, pour y arriver.

Malgré les limites, Pravica garde la foi. Il est convaincu que, de son vivant ou du vivant de ses enfants, nous trouverons le moyen de générer l’énergie colossale nécessaire pour sonder ces dimensions. Pour lui, cette quête n’est pas seulement scientifique, elle est essentielle. « Je n’en vois pas d’autre raison », confie-t-il. Pourquoi étudier ? Pourquoi vivre ? L’hyperdimensionnalité lui apporte un but, un bonheur qui « transcende cet univers ». Et peut-être que c’est là, finalement, la véritable beauté de la science : continuer à chercher, même quand l’inconnu semble absurde.

Selon la source : popularmechanics.com

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