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Le dentifrice est-il l’ennemi juré de notre précieux microbiote buccal ?
Crédit: lanature.ca (image IA)

Un écosystème complexe sous la mousse

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Quand on se brosse les dents, le but est clair : prévenir les caries et s’assurer une haleine fraîche. Derrière ce geste quotidien se cache cependant une question fondamentale : quel est l’effet réel de la pâte dentifrice sur l’écosystème incroyablement complexe qui grouille dans notre bouche, le fameux microbiote buccal ?

Ce milieu est en effet l’un des habitats microbiens les plus densément peuplés du corps, abritant allègrement plus de 700 espèces différentes de bactéries. Ces microorganismes vivent en communautés structurées, appelées « biofilms », sur les dents et les gencives, mais prospèrent également dans notre salive, faisant de notre bouche un environnement dynamique et jamais figé.

La dysbiose, quand l’équilibre tourne mal

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Un microbiote buccal sain est notre allié : il aide à réguler les niveaux de pH, décompose les aliments et produit des composés antimicrobiens naturels. C’est un équilibre fragile qui, s’il est perturbé (souvent par l’alimentation ou une mauvaise hygiène), peut vite basculer.

Lorsque les bactéries nuisibles prennent le dessus, on parle de dysbiose. Ce déséquilibre n’est pas seulement synonyme de risques accrus de caries ou de maladies des gencives. Des résultats de recherches récents révèlent son importance pour notre santé générale, l’inflammation déclenchée par les bactéries buccales pouvant potentiellement contribuer à des problèmes de santé systémiques, allant des maladies cardiaques au diabète.

Le rôle caché du dentifrice : l’art de la perturbation

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la fonction principale du dentifrice n’est pas d’exterminer la population bactérienne. Son rôle essentiel est avant tout mécanique : perturber le biofilm. L’action du brossage décolle cette structure, et les abrasifs contenus dans la pâte contribuent ensuite à la fragmenter.

Le fluor, souvent au centre de la conversation, ne tue pas directement les bactéries. Il agit plutôt comme un bouclier, renforçant l’émail des dents. Il limite ainsi l’opportunité de dégâts pour les bactéries productrices d’acides, comme la redoutée Streptococcus mutans, grande coupable des caries.

L’épineuse question des agents antibactériens

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L’ajout d’agents antibactériens spécifiques – pensons au fluorure d’étain (fluorure stanneux) ou au zinc – complique l’équation. Ces ingrédients sont censés cibler les germes nuisibles, mais il subsiste un débat quant à leur effet potentiel sur les populations microbiennes bénéfiques, celles-là mêmes qui nous protègent.

Les recherches pour comprendre l’impact du dentifrice sur ce vaste écosystème sont toujours en cours et les conclusions divergent. Si certaines études suggèrent qu’une perturbation large affecte aussi bien les bonnes que les mauvaises bactéries, d’autres résultats indiquent que le microbiote est étonnamment résilient et qu’il se rétablit très rapidement après le brossage. La perturbation serait donc temporaire.

Vers un dentifrice plus « respectueux » du microbiote

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Face à cette complexité, les scientifiques explorent de nouvelles pistes pour concevoir des formulations plus sélectives. L’objectif est clair : réduire la quantité de bactéries nuisibles sans pour autant faire de dégâts collatéraux parmi les espèces bénéfiques.

Parmi les candidats prometteurs figurent l’arginine, un acide aminé naturel qui favoriserait la croissance des bonnes bactéries, et certains antimicrobiens d’origine végétale. L’idée est de s’éloigner des antibactériens à large spectre pour adopter une approche ciblée et subtile.

L’avenir des probiotiques dans notre bouche

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Une autre voie de recherche passionnante s’intéresse à l’intégration de probiotiques (ces « bonnes bactéries » vivantes) et de prébiotiques (les nutriments favorisant leur croissance) directement dans les produits d’hygiène buccale. L’emploi de ces composants pourrait aider à conserver un microbiote plus sain, en lui fournissant des renforts naturels plutôt qu’en tentant de le perturber constamment.

Cependant, ce domaine en est encore à ses balbutiements. Il faudra recueillir davantage de preuves pour déterminer quels peuvent être les effets à long terme de ces ingrédients sur notre équilibre buccal complexe.

Le geste mécanique reste maître

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Même si les dentifrices évoluent vers des compositions plus subtiles et respectueuses, la recherche est unanime sur un point : le moyen le plus efficace de conserver une bouche saine et de réduire la charge bactérienne (et par conséquent les risques de maladies systémiques) reste la mécanique.

En attendant le dentifrice du futur, le secret est donc de se brosser les dents avec une pâte fluorée deux fois par jour et, de façon cruciale, de procéder à un nettoyage régulier des espaces interdentaires, que ce soit avec du fil ou des brossettes. C’est l’action physique et régulière qui continue de faire la plus grande différence.

Selon la source : science-et-vie.com

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