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Les ratons laveurs de nos villes sont-ils en train de devenir des animaux de compagnie ?
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une évolution surprenante au coin de la rue

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On les appelle affectueusement les ‘pandas des poubelles’, et on les croise souvent au détour d’une ruelle. Mais il se passe quelque chose de vraiment étrange avec les ratons laveurs qui vivent dans nos villes. Des scientifiques viennent de faire une découverte assez folle : ces animaux seraient en train d’évoluer sous nos yeux.

Et pas n’importe comment. Ils deviendraient plus dociles, plus calmes… Bref, un peu comme des animaux de compagnie. Une idée surprenante, n’est-ce pas ? On parle de ‘auto-domestication’, un phénomène fascinant qui se déroule juste sous notre nez.

L’étude qui a mis la puce à l’oreille des scientifiques

Tout est parti d’une étude menée par des biologistes de l’Université de l’Arkansas à Little Rock. L’équipe, dirigée par la Dr Raffaela Lesch, s’est posé une question simple : est-ce que le simple fait de vivre en ville pourrait lancer un processus de domestication chez des animaux sauvages ?

Pour y répondre, ils ont passé au crible des milliers de photos de ratons laveurs nord-américains (le fameux Procyon lotor) prises aux États-Unis entre 2000 et 2024. Grâce à des logiciels informatiques, ils ont pu analyser et comparer la taille du crâne et du museau des animaux des villes par rapport à ceux vivant à la campagne. Un travail de fourmi, vraiment.

Un museau plus court, et alors ?

credit : lanature.ca (image IA)

Le résultat est assez bluffant. L’étude a révélé que les ratons laveurs des villes avaient une réduction de 3,56 % de la longueur de leur museau par rapport à leurs cousins ruraux. Ça peut sembler être un détail, un tout petit chiffre, mais pour les biologistes, c’est un signe qui ne trompe pas. C’est un des indices les plus clairs de ce qu’ils appellent le ‘syndrome de domestication’.

C’est un peu comme si, génération après génération, leur visage se ‘tassait’ légèrement pour mieux s’adapter à la vie urbaine. C’est bien plus qu’une simple anecdote, c’est une preuve d’évolution en action.

Le ‘syndrome de domestication’, qu’est-ce que c’est au juste ?

credit : lanature.ca (image IA)

Ce syndrome, c’est un ensemble de traits qui apparaissent chez les animaux quand ils s’adaptent à la vie auprès des humains. Pensez à la différence flagrante entre un loup sauvage et un chien domestique. Le chien a souvent les oreilles plus tombantes, des motifs de fourrure plus variés, des dents et un cerveau plus petits, et bien sûr, un museau plus court. C’est exactement ça.

Ce n’est pas limité aux chiens. On observe des changements similaires chez les chats, les chevaux, les cochons… En gros, toutes les espèces qui ont tissé un lien étroit avec nous. La principale caractéristique est une baisse de l’agressivité, ce qui est logique pour survivre à nos côtés.

La clé de l’énigme ? Nos poubelles !

credit : lanature.ca (image IA)

Mais pourquoi ce changement se produit-il maintenant chez les ratons laveurs, sans que nous cherchions à les élever ? La réponse se trouve… dans nos ordures. Oui, nos poubelles !

En ville, l’environnement est totalement différent pour un animal. Il n’y a quasiment plus de grands prédateurs, et la nourriture est abondante et facile d’accès. ‘Les déchets sont le véritable déclencheur’, explique la Dr Lesch. Pour profiter de ce buffet à volonté, les ratons laveurs n’ont qu’une seule chose à faire : supporter notre présence sans être agressifs. Les plus craintifs ou violents sont désavantagés, tandis que les plus ‘cools’ et audacieux prospèrent et se reproduisent. C’est une sélection naturelle en direct.

Vers la naissance du ‘raton poubelle’ domestiqué ?

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Alors, assistons-nous à la création d’une nouvelle espèce domestiquée ? C’est une possibilité fascinante. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas unique : les renards des villes, par exemple, ont développé des museaux plus longs et fins, parfaits pour fouiller dans nos jardins.

Si ces changements continuent de s’accentuer chez les ratons laveurs, on pourrait bien voir naître le Procyon trashicus, comme l’appelle avec humour la chercheuse. Elle ajoute : ‘Ce serait approprié et drôle que notre prochaine espèce domestiquée soit le raton laveur.’ Franchement, qui ne voudrait pas d’un ‘panda des poubelles’ apprivoisé ? L’avenir nous le dira.

Selon la source : iflscience.com

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