Peut-on vraiment effacer nos mauvais souvenirs pendant le sommeil ? La science s’en approche

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-11-19 15:14:00

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Crédit: lanature.ca (image IA)

On a tous déjà rêvé de pouvoir adoucir un souvenir douloureux, n’est-ce pas ? Pas l’effacer complètement, ce serait étrange… mais juste enlever un peu de son piquant. Eh bien, il semblerait que la science se penche très sérieusement sur cette idée. Des chercheurs ont découvert quelque chose de fascinant : notre cerveau, pendant qu’on dort, pourrait être… eh bien, guidé. Ils ont trouvé un moyen d’encourager notre esprit à préférer un souvenir heureux à un autre, plus ancien et négatif. C’est une idée un peu folle, mais incroyablement prometteuse.

Le sommeil, ce sculpteur de souvenirs

Le sommeil fait bien plus que nous reposer. C’est un atelier où notre cerveau trie, range et parfois, remodèle ce que nous avons vécu. Les scientifiques se sont demandé : et si on pouvait influencer ce processus ? Ils se sont concentrés sur ce qu’on appelle les indices de mémoire. Un indice, ça peut être n’importe quoi : un mot, une odeur, un lieu. Le truc, c’est qu’un même indice peut être lié à plusieurs souvenirs. Quand ça arrive, notre cerveau doit choisir lequel remonte à la surface. Et c’est là que ça devient intéressant.

Leur expérience était assez maligne. Ils ont appris à des volontaires à associer des mots sans signification à des images déplaisantes. Puis, un peu plus tard, ils ont associé certains de ces mêmes mots à des images positives et joyeuses. Il y avait donc une compétition : un mot, deux souvenirs opposés.

Comment un son peut changer la donne

C’est pendant la deuxième nuit que la magie, ou plutôt la science, a opéré. Tandis que les participants dormaient profondément, dans cette phase qu’on appelle le sommeil lent (ou non-REM), les chercheurs ont discrètement diffusé certains des mots appris. Juste un son, tout bas, qui ne les réveillait pas. Mais leur cerveau, lui, entendait. Chaque son réactivait le souvenir associé.

Le but n’était pas de tout affaiblir, non. L’idée était de voir si, en réactivant un mot lié à la fois à un mauvais et à un bon souvenir, le cerveau allait donner la priorité au plus récent, le positif. Et c’est exactement ce qui s’est passé. C’est un peu comme arroser une plante spécifique dans un jardin pour qu’elle pousse plus fort que les autres.

Au réveil, un changement subtil mais réel

Le lendemain matin, les résultats étaient là. Pour les mots qui avaient été ‘chuchotés’ pendant la nuit, les participants avaient plus de mal à se rappeler l’image négative d’origine. Mieux encore, c’est l’image positive qui leur venait spontanément à l’esprit. Le bon souvenir avait, en quelque sorte, pris le dessus. Il n’avait pas effacé l’autre, mais il était devenu le premier sur la liste.

Ce qui est encore plus touchant, c’est que même leur réaction instinctive avait changé. Face à ces mots, leur jugement à la volée était devenu plus positif. Cela montre que l’impact n’est pas que sur le souvenir conscient, mais aussi sur le ressenti émotionnel qui y est attaché. Un petit coup de pouce qui peut tout changer dans la façon dont on aborde le monde.

Conclusion : Une nouvelle voie, pas une gomme magique

Alors, est-ce qu’on va bientôt pouvoir dormir pour oublier nos peines ? Il faut rester prudent. C’est une étude de laboratoire, avec des souvenirs créés pour l’occasion. La vie réelle, c’est bien plus complexe. Mais ce que cette recherche nous offre, c’est une perspective formidable. Elle nous montre qu’on peut peut-être, un jour, aider les gens qui souffrent de souvenirs envahissants non pas en les effaçant, mais en construisant un chemin plus lumineux à côté.

Ce n’est pas une solution miracle, mais plutôt un coup de pouce délicat, une invitation pour notre cerveau à choisir une voie un peu plus douce. Et franchement, savoir que notre sommeil recèle un tel pouvoir… c’est déjà une pensée plutôt réconfortante.

Selon la source : earth.com