L’assaut silencieux des aliments ultra-transformés: 12 problèmes de santé désormais bien documentés
Auteur: Adam David
Introduction

Pizza surgelée, gâteaux industriels, plats préparés sous vide… Ces produits sont devenus omniprésents dans nos paniers. En France, ils représentent déjà près d’un tiers de nos apports caloriques quotidiens. Si l’on suspectait depuis longtemps une certaine nocivité, une série d’études publiées dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet vient de confirmer, chiffres à l’appui, l’étendue réelle de l’impact des aliments ultra-transformés (AUT) sur la santé.
Définir l’ennemi invisible dans nos assiettes

Ces produits ne sont pas seulement riches en gras, en sucre ou en sel; ils sont définis par les processus industriels qu’ils subissent. Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) précise qu’il s’agit d’aliments ayant fait l’objet « d’intenses transformations physiques, chimiques ou biologiques » en usine. Ce sont ces procédés, impliquant souvent des additifs et des ingrédients artificiels, qui semblent poser un problème systémique. Leur pénétration sur le marché est massive, atteignant environ 35 % de l’apport calorique total chez nous.
L’accumulation des preuves scientifiques dans The Lancet
L’ampleur de ce régime alimentaire a poussé des chercheurs de l’Inserm et de l’INRAE à coordonner une série de trois articles majeurs pour The Lancet. Les scientifiques n’ont pas mené une petite étude isolée : ils ont réalisé une analyse agrégée et exhaustive des données issues de 104 recherches de long terme menées sur la consommation d’AUT. Le constat est sans appel et, pour reprendre leurs mots, « les preuves des effets néfastes des aliments ultra-transformées s’accumulent. »
Une liste alarmante de 12 problèmes de santé

Les résultats de cette méta-analyse sont frappants. Parmi les 104 études examinées, pas moins de 92 ont relevé une incidence plus élevée d’une ou plusieurs maladies chroniques chez les grands consommateurs d’AUT. Au-delà des risques déjà bien établis comme les maladies cardiovasculaires, les travaux dressent une liste préoccupante de douze problèmes de santé directement et fortement associés à ces produits:
- Surpoids et obésité (générale ou abdominale)
- Diabète de type 2 et hypertension
- Dyslipidémie (taux anormaux de graisses dans le sang)
- Maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébrovasculaires
- Maladie rénale chronique
- Maladie de Crohn
- Dépression
- Mortalité toutes causes confondues
L’appel à la vigilance face au lobbying

Face à ces données, la voix des scientifiques se fait plus ferme. Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm et Bernard Srour, chercheur INRAE, mettent en garde contre une bataille qui est aussi politique que nutritionnelle. Ils insistent sur la nécessité de rester vigilants vis-à-vis des « tentatives des groupes d’intérêts particuliers visant à discréditer les preuves scientifiques actuelles et à freiner les politiques de santé publique. » L’industrie agroalimentaire, dont le modèle repose souvent sur ces produits, ne reste pas inactive face aux tentatives de régulation.
Réglementation et étiquetage : les solutions exigées

Forts de ces constats, les chercheurs ne se contentent pas d’alerter, ils proposent une véritable feuille de route pour les pouvoirs publics. Un deuxième article de la série parue dans The Lancet détaille des pistes pour « réglementer et à réduire la production, la commercialisation et la consommation » des AUT. Ils exigent d’abord des changements réglementaires visant à réduire significativement la teneur en graisses saturées, en sel et en sucres ajoutés.
Surtout, ils plaident pour un étiquetage clair indiquant le caractère ultra-transformé des produits, à l’image du Nutri-Score, afin d’informer le consommateur non seulement sur la valeur calorique, mais sur la qualité réelle du processus de fabrication.
Les zones interdites pour protéger les plus jeunes

Enfin, les recommandations s’attaquent au marketing et aux lieux de consommation institutionnels. Les chercheurs réclament des « restrictions commerciales plus strictes », notamment l’interdiction des publicités destinées aux enfants, y compris dans les médias numériques où elles sont très présentes. L’idée est d’aller plus loin encore en interdisant purement et simplement ce type de produits au sein des institutions publiques, des écoles aux hôpitaux. Ces travaux, d’une ampleur inédite, confirment que la lutte contre les maladies chroniques passe inévitablement par une révision urgente de nos habitudes et des politiques encadrant l’assiette industrielle.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.