Course contre la montre en orbite: la mission unique pour sauver le télescope swift du crash
Auteur: Adam David
Vieux de deux décennies, le télescope spatial Neil Gehrels Swift de la NASA se retrouve face à une menace existentielle. Placé en orbite terrestre basse depuis 2004, il est désormais pris dans une chute accélérée que l’agence spatiale ne peut plus ignorer. Les estimations sont claires et inquiétantes : l’observatoire a 90 % de chances d’effectuer une rentrée atmosphérique totalement incontrôlée d’ici la fin 2026. Pour éviter la destruction d’un instrument scientifique majeur, la NASA a misé sur une opération audacieuse et inédite.
La colère solaire qui fait gonfler l'atmosphère
Si l’orbite des satellites proches de la Terre se dégrade naturellement avec le temps — c’est la friction causée par l’atmosphère extrêmement ténue qui les ralentit progressivement — le cas de Swift s’est récemment emballé. La NASA a signalé que la cause principale est l’augmentation de l’activité solaire, un phénomène cyclique que nous avons atteint l’année dernière.
Lorsque le Soleil atteint son pic d’activité, il chauffe l’atmosphère supérieure de notre planète, la faisant littéralement « gonfler » vers l’extérieur. Cette expansion augmente la densité de l’air que rencontre Swift, créant une traînée plus forte. Ce n’est pas respirable, mais c’est suffisant pour le freiner : la NASA estime qu’il y a désormais 50 % de chances que la chute débute dès juin 2026, puis 90 % avant 2027.
Un instrument essentiel à la compréhension de l'univers
Le télescope, officiellement nommé Neil Gehrels Swift Observatory, n’est pas un simple débris. Depuis son lancement en novembre 2004, il a joué un rôle essentiel dans l’étude des phénomènes cosmiques les plus puissants : les sursauts gamma. Ces explosions ultra-énergétiques sont le sujet de prédilection de l’observatoire, qui a également permis des observations cruciales sur d’autres événements, comme le passage de la fameuse comète interstellaire 3I/ATLAS.
Perdre un tel observatoire signifierait l’arrêt prématuré d’une source de données irremplaçables sur la dynamique violente de l’univers. Le sauver est non seulement une question d’investissement, mais surtout une nécessité scientifique.
Katalyst entre en scène : le défi logistique du lancement
Pour stopper cette descente, la NASA a confié un contrat de 30 millions de dollars à la société de technologie spatiale privée Katalyst. L’objectif est de construire un vaisseau robotique serviteur capable de s’arrimer à Swift pour le pousser vers une orbite plus stable et moins sujette aux perturbations atmosphériques. Mais le simple fait d’atteindre le télescope est un casse-tête logistique.
Le serviteur de Katalyst sera lancé à bord d’une fusée Pegasus XL, développée par Northrop Grumman. Sauf qu’ici, le lancement ne se fera pas depuis le sol. La fusée sera larguée depuis un avion en vol. Cette configuration est indispensable pour atteindre facilement la trajectoire singulière de Swift, une manœuvre qui serait bien plus compliquée à exécuter depuis les spatioports américains traditionnels.
L'amarrage, une première risquée pour le robot
Si le lancement se passe bien, la phase d’amarrage sera sans doute la plus angoissante. Une opération comme celle-ci n’a jamais été tentée. Rappelons que le télescope Hubble avait été conçu pour être facilement réparé et ravitaillé par les astronautes de la navette spatiale. Swift, lui, n’a jamais été pensé pour ce genre d’approche.
L’équipe de Katalyst doit donc se montrer particulièrement inventive. Son serviteur utilisera un mécanisme de capture robotique fait sur mesure, dont la mission sera de se connecter à l’observatoire sans perturber ou endommager sa suite d’instruments. C’est une course contre la montre où la rapidité d’exécution doit rimer avec une précision infaillible.
sauver un observatoire pour en sauver d'autres
L’enjeu va bien au-delà du seul télescope Swift. Pour Ghonhee Lee, PDG de Katalyst, cette mission est essentielle : « Il s’agit de sauver un instrument scientifique de classe mondiale tout en prouvant que les États-Unis peuvent exécuter une réponse robotique rapide en orbite. » L’objectif ambitieux est de passer de l’identification du problème à l’exécution de l’amarrage en moins d’un an.
En cas de succès, cette mission de maintenance, menée selon le principe fondamental de « ne pas nuire », pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère pour l’exploitation spatiale. Elle fournirait une feuille de route précieuse pour prolonger la durée de vie de nombreux autres observatoires, y compris, à terme, l’emblématique Hubble, dont le destin, bien que plus lointain, reste le même que celui de Swift : une chute inéluctable.
Selon la source : iflscience.com
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