Ces fruits que vous adorez pourraient augmenter les pesticides dans votre corps
Auteur: Mathieu Gagnon
La vérité sur les pesticides dans nos assiettes

On nous dit sans cesse de manger des fruits et des légumes, et c’est absolument vrai. C’est la base d’une bonne santé, personne ne le conteste. Mais voilà qu’une nouvelle étude vient un peu bousculer nos certitudes. Des scientifiques du réputé Environmental Working Group (EWG) ont découvert quelque chose d’assez direct : ce que nous mangeons a un impact direct et mesurable sur la quantité de pesticides que l’on retrouve dans notre organisme.
Il ne s’agit pas de faire peur, mais d’être informé. Ces produits chimiques, on le sait, sont associés à des soucis de santé parfois graves comme le cancer ou des perturbations hormonales. C’est donc une information à prendre au sérieux, surtout pour mieux comprendre comment nos choix alimentaires quotidiens peuvent influencer notre bien-être.
Comment les chercheurs ont-ils fait le lien ?

Alors, comment ont-ils procédé pour en arriver à cette conclusion ? C’est assez ingénieux, en fait. Les chercheurs ont croisé deux types de données. D’un côté, ils ont pris les informations du ministère de l’Agriculture américain sur les résidus de pesticides trouvés sur les fruits et légumes entre 2013 et 2018. De l’autre, ils ont utilisé les résultats d’enquêtes de santé nationales (menées par les Centres de contrôle et de prévention des maladies) sur la même période.
Ils ont examiné ce que près de 2000 personnes déclaraient manger et ont comparé ces informations avec les analyses d’urine de ces mêmes personnes. En gros : ‘vous avez mangé ça, et voilà ce qu’on trouve dans votre corps’. Ils ont même créé ce qu’ils appellent un « score d’exposition alimentaire aux pesticides » pour évaluer l’exposition de chaque individu. C’est un travail de détective qui permet de connecter les points entre notre assiette et notre santé.
Les découvertes principales : ce que l’étude révèle

Les résultats sont plutôt clairs. Premièrement, le régime alimentaire est déterminant. Les personnes qui consommaient des fruits et légumes connus pour avoir beaucoup de résidus de pesticides, comme les fraises ou les épinards, avaient des niveaux de pesticides bien plus élevés dans leur urine. Logique, me direz-vous, mais maintenant c’est prouvé scientifiquement.
Deuxièmement, on ne cherche pas tout ! L’enquête de santé nationale ne surveille qu’une partie des pesticides existants. Cela veut dire que notre exposition réelle est probablement sous-estimée. Et puis, il y a l’effet ‘cocktail’ : on est exposé à un mélange de plusieurs pesticides en même temps. L’étude a identifié 178 pesticides différents sur les produits, mais seulement 42 étaient recherchés dans les urines. C’est un écart énorme.
Enfin, il y a le cas étrange de la pomme de terre. Apparemment, sa consommation a brouillé les pistes des chercheurs. Peut-être parce qu’on la mange sous tellement de formes différentes (frites, purée, au four…) qu’il est difficile d’estimer l’exposition. C’est un petit mystère à résoudre.
Quels fruits et légumes sont les plus concernés ?

Concrètement, quels sont les aliments à surveiller ? L’étude dresse une liste assez précise. Parmi les aliments présentant les niveaux de pesticides les plus élevés, on retrouve : les épinards, les fraises, le chou frisé et autres légumes-feuilles, les raisins, les pêches, les cerises, les nectarines, les poires, les pommes, les mûres, les myrtilles et les pommes de terre.
Heureusement, il y a aussi de bons élèves. Les aliments avec le moins de résidus de pesticides sont les ananas, le maïs doux, les avocats, la papaye, les oignons, les petits pois surgelés, les asperges, le chou, la pastèque, le chou-fleur, les bananes, les mangues, les carottes, les champignons et le kiwi. C’est bon à savoir pour faire ses courses, n’est-ce pas ?
Les autorités nous protègent-elles vraiment ?

Cette étude soulève une question de fond : est-ce que les réglementations actuelles nous protègent suffisamment ? L’Agence de protection de l’environnement (EPA) aux États-Unis fixe des limites pour chaque pesticide pris individuellement. Le problème, c’est qu’elle ne tient pas vraiment compte de l’exposition cumulée, c’est-à-dire l’effet cocktail de tous les pesticides que nous ingérons.
C’est un peu comme s’inquiéter d’une seule goutte de pluie sans voir l’averse qui arrive. Les auteurs de l’étude pensent que leur méthode de calcul pourrait justement aider les régulateurs à mieux évaluer les risques réels et à protéger les personnes les plus vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes. Ils insistent aussi sur l’importance des données publiques fournies par le gouvernement. Sans ces grandes études nationales, nous serions tout simplement dans le flou.
Alors, que faire au quotidien ?

Alors, faut-il arrêter de manger des fruits et légumes ? Surtout pas ! L’EWG est très clair là-dessus : leurs bienfaits pour la santé sont immenses et indispensables. La solution n’est pas de se priver, mais de consommer plus intelligemment.
Le conseil le plus simple et le plus efficace est de privilégier les produits issus de l’agriculture biologique lorsque c’est possible, surtout pour les aliments de la liste des ‘plus contaminés’. Des études ont montré que passer au bio peut faire chuter les niveaux de pesticides dans le corps de façon spectaculaire, parfois en quelques jours seulement.
L’EWG publie chaque année un guide pratique (le ‘Shopper’s Guide to Pesticides in Produce’) avec une ‘Dirty Dozen’ (les 12 salopards) et une ‘Clean Fifteen’ (les 15 propres) pour aider les consommateurs. L’idée, c’est d’avoir les cartes en main pour faire des choix éclairés, pour sa santé et celle de sa famille. Sans stress, mais avec conscience.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.