La Suisse a construit 370 000 abris nucléaires pour protéger toute sa population
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une particularité qui fascine autant qu’elle inquiète ses voisins européens. Imaginez un pays où, si le pire devait arriver demain, chaque habitant — absolument chaque homme, femme et enfant — aurait une place garantie sous terre. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est la réalité de la Suisse. Alors que le monde semble de plus en plus instable, cette obsession helvétique pour la sécurité prend un tout autre sens. Mais derrière ces lourdes portes en béton, est-ce que ce système fonctionnerait vraiment ? C’est une question légitime que nous allons explorer ensemble.
Quand la guerre en Ukraine a réveillé les peurs
Tout a changé en février 2022. Zora Schelbert, qui gère les visites du bunker de Sonnenberg à Lucerne, a cru à une blague au début. Selon ses témoignages rapportés par la presse, son téléphone n’arrêtait pas de sonner juste après l’invasion russe. Les gens, paniqués, voulaient savoir où se cacher. Ils confondaient son musée avec la protection civile ! D’après l’article du Guardian, cette anxiété a transformé la vision des Suisses : ces abris, longtemps vus comme des reliques inutiles du passé, sont soudainement redevenus vitaux aux yeux de la population.
Une obligation légale depuis plus de 60 ans
Ce n’est pas un hasard si la Suisse en est là. C’est le résultat d’une politique très stricte. Depuis une loi de 1963, chaque nouveau bâtiment résidentiel doit obligatoirement inclure un abri. Résultat ? Le pays compte plus de 370 000 bunkers. Daniel Jordi, le directeur fédéral de la protection civile, explique que c’est un système unique. Si vous ne construisez pas d’abri chez vous, vous devez payer une taxe pour financer une place dans un abri public. C’est un peu comme une assurance maladie, mais pour la guerre. C’est assez incroyable quand on y pense, non ?
Des caves à vin blindées en temps de paix
Mais alors, à quoi servent ces endroits quand tout va bien ? Eh bien, la vie reprend ses droits. La plupart du temps, ces bunkers familiaux, avec leurs portes en béton armé d’un pied d’épaisseur, servent de caves à vin, de débarras pour les skis ou même de saunas ! J’ai moi-même vu ça dans mon immeuble : derrière la porte hermétique, c’est souvent un joyeux bazar. Selon les experts interrogés, c’est exactement le but : des espaces utiles au quotidien, mais qui peuvent être convertis en zone de survie en moins de cinq jours si l’alerte est donnée.
Le monstre de Sonnenberg : grandeur et décadence
Il faut parler du cas exceptionnel du tunnel de Sonnenberg. C’était censé être le plus grand abri civil du monde, capable d’accueillir 20 000 personnes ! Imaginez une ville entière sous terre. D’après les informations recueillies lors des visites, c’était une logistique folle : un hôpital, une prison, des cuisines… Mais lors d’un test grandeur nature en 1987, ce fut la catastrophe. Il a fallu des jours pour tout installer, et une des portes géantes de 350 tonnes a refusé de se fermer correctement. Aujourd’hui, sa capacité a été réduite à 2 000 places, ce qui semble, disons, un peu plus raisonnable.
Survivre, mais pour quel monde ?
C’est la question qui fâche, celle posée par un touriste norvégien lors d’une visite : « Si les Suisses restent sous terre deux semaines, quand ils ressortiront, ils ne pourront toujours pas vivre ». C’est le grand paradoxe. Les systèmes de ventilation filtrent tout, même les radiations, mais aucun bunker ne résiste à un impact direct. Une famille autrichienne citée dans le reportage soulignait qu’il y a peut-être « mieux à faire avec cet argent », comme investir dans la diplomatie. C’est un débat qui reste ouvert : vaut-il mieux être une taupe vivante ou risquer le tout pour le tout à la surface ?
Conclusion : Une assurance sur l'avenir ou une paranoïa ?
Selon la source : theguardian.com
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