Schizophrénie : La science comprend enfin pourquoi certaines personnes entendent des voix
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une expérience que beaucoup décrivent comme effrayante et isolante : entendre des murmures ou des conversations alors qu’il n’y a personne dans la pièce. Pendant des décennies, les médecins et les familles se sont posé la même question : pourquoi le cerveau crée-t-il ces sons si réalistes ? Est-ce de l’imagination ? Pas tout à fait. Une nouvelle étude fascinante venue d’Australie vient de confirmer une vieille théorie qui pourrait bien tout changer. Ce que les chercheurs ont découvert dans les ondes cérébrales nous donne enfin une piste biologique sérieuse pour comprendre ce phénomène troublant.
Ce n'est pas de l'imagination, c'est bien réel pour eux
Il faut d’abord comprendre ce que vivent ces patients. Entendre des voix, ce n’est pas juste avoir une idée en tête. Pour environ 1 personne sur 10 (un chiffre surprenant, n’est-ce pas ?), ces voix semblent aussi solides et réelles que si un ami se tenait juste à côté d’eux. Dans le cas de la schizophrénie, ces voix peuvent être critiques ou hostiles, ce qui est épuisant. Comme le soulignent des associations de santé mentale, le problème n’est pas seulement ce que disent les voix, mais leur présence convaincante. Le cerveau les perçoit comme une menace extérieure réelle, et non comme une pensée interne.
Quand le cerveau confond la pensée et la parole
C’est ici que l’étude devient intéressante. Une équipe de l’UNSW Sydney (l’Université de Nouvelle-Galles du Sud), dirigée par le Professeur Thomas Whitford, a testé une théorie qui traîne depuis 50 ans. L’idée est simple : et si ces hallucinations étaient en fait la propre « parole intérieure » du patient (ce petit monologue qu’on a tous dans la tête pour planifier notre journée) qui serait mal interprétée ? Selon leurs résultats publiés dans le journal Schizophrenia Bulletin, c’est exactement ça. Le cerveau commet une erreur d’étiquetage : il prend ses propres pensées silencieuses pour des sons venant de l’extérieur.
Le mécanisme de prédiction est en panne
Pour comprendre, pensez à ceci : quand vous parlez à voix haute, votre cerveau envoie un signal pour dire à vos oreilles « attention, c’est moi qui parle », et il baisse le volume de votre propre voix. C’est ce qu’on appelle un signal de décharge corollaire. L’étude montre que chez les personnes en bonne santé, ce mécanisme fonctionne aussi pour la petite voix dans notre tête. Mais chez les patients souffrant d’hallucinations auditives, ce système déraille. Au lieu d’ignorer ou d’atténuer cette voix intérieure, leur cerveau fait l’inverse ! Il réagit fortement, comme s’il entendait un étranger parler.
Une expérience qui prouve le lien biologique
Pour prouver cela, l’équipe du Professeur Whitford a utilisé l’électroencéphalographie (EEG) sur des volontaires. Ils leur ont demandé d’imaginer des sons tout en leur faisant écouter des sons réels. Les résultats sont clairs : chez ceux qui entendent des voix, le cerveau ne fait pas la différence et s’active de manière excessive lorsque la pensée intérieure correspond au son extérieur. Pour Whitford, c’est une preuve biologique majeure. Il explique que « comprendre la biologie de ces symptômes est une première étape nécessaire vers un meilleur traitement ».
Un espoir pour l'avenir et le diagnostic
Pourquoi est-ce si important pour nous ? Parce que cela pourrait permettre de détecter la maladie bien plus tôt. Le Professeur Whitford pense que cette mesure pourrait devenir un biomarqueur pour le développement de la psychose. Imaginez pouvoir identifier le risque chez un jeune adulte avant même la première crise, simplement en analysant ses ondes cérébrales ? Cela permettrait d’intervenir plus vite. De plus, savoir qu’il s’agit d’un dysfonctionnement biologique et non d’une « folie » ou d’une faiblesse de caractère aide énormément à déculpabiliser les patients et leurs familles.
Une avancée, mais pas encore une solution miracle
Bien sûr, restons prudents. Cette étude n’explique pas tout. La schizophrénie est complexe et affecte aussi la motivation ou les émotions, pas seulement l’audition. De plus, certaines personnes entendent des bruits ou de la musique, pas seulement des voix. Mais c’est une pièce du puzzle essentielle. Comme le disent les experts, valider le ressenti des patients par la science est un grand pas en avant pour lutter contre la stigmatisation. C’est une lueur d’espoir bienvenue pour ceux qui vivent avec ce secret difficile à porter.
Conclusion : Vers une meilleure compréhension
Selon la source : sciencealert.com
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.