Aller au contenu
La face cachée du soja: pourquoi l’anses et 60 millions de consommateurs tirent la sonnette d’alarme
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’ingrédient ‘healthy’ est-il devenu dangereux?

credit : lanature.ca (image IA)

Longtemps érigé en champion des protéines végétales, le soja incarnait l’alternative saine et incontournable du régime flexitarien. Pourtant, cette étoile de nos assiettes est aujourd’hui au cœur d’une polémique nationale. En mars 2025, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a provoqué l’inquiétude en recommandant de bannir les produits à base de soja dans la restauration collective, notamment scolaire. Pourquoi une telle volte-face ?

La raison principale tient à la présence d’isoflavones, des composés végétaux que l’on soupçonne fortement d’agir comme des perturbateurs endocriniens. L’enquête du magazine 60 Millions de consommateurs lève le voile sur cette question brûlante, forçant les Français à se demander s’il faut revoir radicalement leur consommation.

Les isoflavones, des hormones végétales sous surveillance

La popularité du soja, omniprésent dans les desserts, les galettes végétales ou les protéines texturées, est indéniable. Mais sa spécificité biochimique est la source du problème. Le soja contient en effet de fortes concentrations d’isoflavones, ces fameux phyto-œstrogènes.

Comme le rappelle l’enquête, « leur structure chimique s’apparente beaucoup aux hormones humaines de type œstrogène ». C’est ce mimétisme, ce potentiel d’action hormonale, qui alerte la communauté scientifique depuis des décennies. Si leur rôle n’est pas entièrement compris, leur capacité à interagir avec notre système endocrinien justifie aujourd’hui une prudence accrue de la part des autorités sanitaires.

Des seuils de sécurité drastiques : l’équivalent d’une bouchée

credit : lanature.ca (image IA)

L’alerte de l’Anses est étayée par un durcissement spectaculaire des règles de sécurité. En 2025, l’agence a établi de nouvelles valeurs toxicologiques de référence (VTR) pour les isoflavones, beaucoup plus strictes qu’auparavant. Pour la population générale, le seuil est désormais fixé à 0,02 mg/kg/jour. Ce chiffre prend toute sa dimension si l’on prend l’exemple d’un adulte de 70 kg : il ne devrait pas consommer plus de 5 grammes de tofu par jour. À peine une bouchée !

La prudence est encore plus sévère pour les publics sensibles (femmes enceintes, en âge de procréer, enfants prépubères), dont le seuil maximal est divisé par deux. Les experts sont formels : bien que ces valeurs garantissent l’absence de risque en dessous, « la plupart des consommateurs de produits au soja les dépassent » régulièrement, souvent sans s’en rendre compte.

Le piège des aliments ultratransformés

credit : lanature.ca (image IA)

Le danger est d’autant plus insidieux que le soja est présent partout, y compris là où on ne l’attend pas. L’enquête de 60 Millions de consommateurs met en lumière la facilité avec laquelle les seuils sont franchis, notamment via les produits ultratransformés. Un seul biscuit apéritif soufflé, de type TooGood, peut contenir près de 100 mg d’isoflavones pour 100 g.

Un adulte de 70 kg devrait ainsi éviter d’en manger plus d’1,4 gramme, soit à peine l’équivalent d’un seul biscuit. Cette exposition involontaire est aggravée par un manque crucial de transparence : les fabricants ne sont pas tenus d’afficher la teneur en isoflavones sur les étiquettes, laissant les consommateurs dans l’ignorance totale de leur niveau d’exposition.

Des risques documentés, surtout pour les plus jeunes

Si les preuves restent parfois hétérogènes, les effets potentiels des phyto-œstrogènes sont particulièrement surveillés chez les enfants. La consommation d’isoflavones durant les premières années de vie a été associée, dans certaines études menées sur des enfants d’origine asiatique, à un risque accru de maladie de Kawasaki. Des données suggèrent également que l’ingestion précoce, notamment via les laits végétaux, pourrait entraîner des modifications du développement génital ou des règles précoces.

Chez l’adulte, les inquiétudes persistent. Les études animales menées sur les mâles montrent par exemple une possible diminution de la fertilité ou une multiplication des glandes mammaires. Chez les femmes, l’effet stimulant des isoflavones sur les cellules sensibles aux œstrogènes pose la question d’une potentielle aggravation des cancers hormono-dépendants ou d’une hausse des risques d’endométriose.

La riposte des industriels face à une position « isolée »

credit : lanature.ca (image IA)

Naturellement, cette nouvelle réglementation a fait bondir les fabricants. Regroupés au sein de Sojaxa, ils contestent la décision de l’Anses, arguant que leurs produits respectaient les normes antérieures et rappelant que la forte consommation historique dans certains pays asiatiques ne s’accompagne pas de signaux sanitaires alarmants généralisés. Ils estiment par ailleurs qu’une réduction significative des isoflavones est techniquement très difficile sans dénaturer le produit.

Les critiques portent aussi sur le fond scientifique, certains industriels et voix européennes s’interrogeant sur le caractère isolé de la position française, qui repose en partie sur des données obtenues via des études animales. Cependant, l’objectif de l’Anses est clair : appliquer un principe de précaution strict pour les populations sensibles, d’autant que le soja s’est immiscé dans de nombreux produits, y compris ceux d’origine animale.

Modération, pas interdiction

credit : lanature.ca (image IA)

Faut-il pour autant bannir le soja de nos tables ? La réponse est nuancée. L’Anses ne cherche pas à diaboliser le tofu, mais à limiter l’exposition pour garantir la sécurité des publics les plus fragiles, dans un environnement où la consommation agrégée est devenue très élevée. Comme l’indique la toxicologue Gisela Degen, un dépassement modéré de la VTR n’équivaut pas à un risque immédiat, mais un signal clair qu’il est prudent de restreindre l’ingestion.

Le véritable enjeu réside dans le soja caché et l’abus de produits ultratransformés. La vigilance s’impose donc, non pas pour éliminer totalement cette légumineuse riche en nutriments, mais pour reprendre le contrôle sur la quantité que nous consommons réellement chaque jour.

Selon la source : passeportsante.net

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu