Une fuite révèle le plan de Poutine : faire de 95 % des Ukrainiens des Russes d’ici 2036
Auteur: Simon Kabbaj
Une bataille qui dépasse le front militaire
La guerre en Ukraine ne se joue pas seulement avec des chars et des missiles, elle se joue aussi dans les esprits et la culture. Alors que le conflit perdure, Moscou semble désormais se tourner vers l’avenir à long terme des territoires qu’elle occupe. Un nouveau document officiel vient d’être rendu public, et il dévoile une ambition très claire pour la décennie à venir. Ce n’est plus seulement une question de frontières, mais d’identité profonde pour les habitants de ces régions. D’après les informations rapportées par Reuters, la Russie a un plan précis pour changer la donne démographique et culturelle.
Un décret signé pour viser l’horizon 2036
Tout part d’un document officiel publié ce mardi 25 novembre 2025. Il s’agit d’un décret signé de la main même du président russe, Vladimir Poutine. Ce texte n’est pas anodin, car il porte un titre assez évocateur : « Stratégie de la politique nationale de la Russie sur la période s’étendant jusqu’à 2036 ». On voit bien ici que le Kremlin ne raisonne pas à court terme, mais se projette sur plus de dix ans. L’objectif est d’ancrer durablement la présence russe, non plus par la force des armes, mais par la politique intérieure.
L’objectif chiffré : 95 % de russes

Ce qui frappe dans ce décret, c’est la précision de l’objectif. Le texte ne se contente pas de vagues promesses. Il demande la mise en place de mesures concrètes pour qu’une immense majorité de la population se sente russe. Le chiffre avancé est de 95 %. Oui, vous avez bien lu. Moscou veut que d’ici 2036, la quasi-totalité des habitants des régions annexées s’identifie comme russe. C’est un pari audacieux, surtout quand on sait que le sentiment d’appartenance à l’Ukraine s’est renforcé chez beaucoup depuis l’invasion de 2022.
La langue comme outil de reconquête
Pour atteindre ce résultat, la stratégie repose beaucoup sur la langue. Le document insiste sur la nécessité de « consolider l’identité et l’usage du russe ». Historiquement, la plupart des Ukrainiens parlent les deux langues, mais des études récentes montrent que l’usage du russe a chuté de manière spectaculaire depuis le début de la guerre. Le décret vise donc à inverser cette tendance et à « enraciner l’usage du russe » dans le quotidien des gens, pour en refaire le ciment de la société dans ces zones contrôlées par l’armée russe.
Une justification par l’histoire

Pour justifier cette politique d’assimilation, Vladimir Poutine s’appuie sur sa vision de l’histoire. Le document estime que la prise de contrôle des régions de l’est de l’Ukraine a « créé les conditions nécessaires pour restaurer l’unité des territoires historiques de l’État russe ». C’est une manière pour le Kremlin de dire que ces terres n’auraient jamais dû être séparées de la Russie. Cette rhétorique historique sert de base légale et morale à toutes les mesures qui vont être prises pour transformer la société locale.
Contrer l’influence de l’étranger
Enfin, le texte a une dimension défensive très marquée. Il précise qu’il est essentiel d’agir contre ce qu’il appelle « les efforts d’États étrangers inamicaux ». Selon Moscou, ces puissances extérieures chercheraient à « déstabiliser les relations interethniques » et à créer des divisions. Le renforcement de l’identité civique russe est donc présenté comme un bouclier contre l’Occident. Ce décret, qui doit entrer en vigueur dès janvier, marque une nouvelle étape dans la volonté de Moscou d’effacer les traces de l’identité ukrainienne dans ces territoires.