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L’hypertension, fléau des adultes, double son incidence chez l’enfant
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’alerte silencieuse

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Longtemps considérée comme une affection réservée aux adultes, l’hypertension artérielle (HTA) est en train de s’imposer comme une nouvelle épidémie chez les plus jeunes. Les chiffres, compilés par une méta-analyse d’envergure publiée dans The Lancet Child & Adolescent Health, sont pour le moins alarmants : l’incidence de l’HTA pédiatrique aurait quasiment doublé au cours des vingt dernières années.Cette vaste étude a synthétisé les données de 96 enquêtes populationnelles menées entre 2000 et 2025 auprès d’enfants et d’adolescents de moins de 19 ans. Il est désormais évident que nos modes de vie contemporains exposent les systèmes cardiovasculaires des enfants à des risques inédits, soulevant une question majeure de santé publique.

Les garçons en première ligne de l’augmentation

L’examen des données brutes révèle une progression spectaculaire de la prévalence. Entre 2000 et 2020, chez les garçons, le taux d’HTA est passé de 3,40 % à 6,53 %. Si la tendance est aussi nette chez les filles, la progression y est légèrement moins rapide, passant de 3,02 % à 5,82 %.La prévalence globale s’établit autour de 4,28 % lorsque la pression artérielle (PA) est mesurée en milieu de soins classique. Fait notable, ce taux monte à 6,67 % lorsque la mesure est réalisée à la fois par des professionnels de santé et en dehors du cabinet. Cette disparité met en lumière un phénomène complexe : l’« HTA masquée », où la pression semble normale en cabinet mais s’élève dès le retour à la maison, échappant ainsi au diagnostic clinique habituel.

Le défi de la mesure et du sous-diagnostic

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Au-delà de l’incidence croissante, le diagnostic de l’HTA chez l’enfant se heurte à des difficultés pratiques qui conduisent souvent à une sous-estimation du problème. Mesurer correctement la PA chez un jeune patient n’a rien d’une formalité. Il faut un équipement adapté : le brassard doit correspondre précisément à 40 % de la circonférence du bras, ni plus, ni moins.L’enfant doit rester assis, sans stimulation, pendant au moins trois à cinq minutes, le bras positionné à hauteur du cœur. Pour obtenir une lecture fiable, la mesure doit être répétée plus de trois fois, et l’on ne retient que la moyenne des deux dernières prises. C’est cette rigueur technique qui manque trop souvent sur le terrain.

Des critères complexes et des stades précis

Une fois les mesures obtenues, l’évaluation de la PA chez l’enfant est référencée par rapport aux percentiles spécifiques à l’âge et au sexe. La PA est jugée normale si elle est inférieure au 90e percentile (soit une PA systolique inférieure à 90 mmHg). Elle est considérée comme élevée si elle se situe entre le 90e et le 95e percentile.

  • On parle d’HTA stade 1 pour des mesures allant du 95e percentile à +12 mmHg.
  • L’HTA stade 2 est diagnostiquée lorsque les mesures dépassent le 95e percentile + 12 mmHg.

Ces seuils précis sont cruciaux pour déclencher le bilan étiologique, souvent complexe.

Obésité, le suspect numéro un

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Une fois le diagnostic d’HTA confirmé, une investigation approfondie est indispensable, surtout chez les moins de six ans, en cas de stade 2, ou de symptômes évocateurs. Les causes sous-jacentes sont nombreuses, mais l’obésité ressort comme le facteur de risque le plus puissant, multipliant par six la probabilité de développer de l’hypertension.Le bilan étiologique doit être exhaustif. Devant une hypokaliémie, on cherchera un hyperaldostéronisme. Des souffles abdominaux peuvent, eux, orienter vers une sténose rénale. Le travail minimal inclut un bilan sanguin complet (NFS, ionogramme, bilan lipidique, HBA1C), une protéinurie, le calcul de la fonction rénale (eGFR) et, systématiquement, une échographie rénale. Selon la sévérité, l’examen peut être complété par une polysomnographie, une imagerie vasculaire ou des dosages hormonaux plus fins.

Parallèlement, la recherche d’un retentissement sur les organes cibles (cœur, reins, yeux) nécessite un électrocardiogramme, une échographie cardiaque et un fond d’œil, en particulier si l’HTA est classée comme sévère.

La prise en charge : du mode de vie aux iEC

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La gestion de l’HTA chez l’enfant commence toujours par des mesures hygiéno-diététiques, applicables à tous. Cela passe par une perte de poids si l’indice de masse corporelle est trop élevé, l’adoption d’une alimentation pauvre en sel mais riche en fibres et produits frais, ainsi que la garantie d’un sommeil régulier. L’enfant doit être encouragé à pratiquer 40 à 60 minutes d’activité physique quotidienne. Il faut aussi insister auprès des adolescents sur l’arrêt du tabac.Si ces efforts s’avèrent insuffisants pour une HTA stade 1, ou en cas de stade 2 confirmé, d’atteinte d’organe (HVG, protéinurie) ou d’HTA secondaire, un traitement médicamenteux devient nécessaire. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) sont privilégiés en première intention. Les ARA 2 sont une alternative en cas d’intolérance aux IEC, tandis que les inhibiteurs calciques et les thiazidiques sont envisagés en seconde intention ou en association. L’objectif thérapeutique est de ramener les mesures sous le 90e percentile ou, pour les patients de plus de 13 ans, sous la barre des 130/80 mmHg, seuil comparable à celui de l’adulte jeune.

Généralisation du dépistage

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Face à cette progression épidémique, les recommandations cliniques évoluent. Le dépistage de l’HTA devrait désormais être systématique pour tous les enfants dès l’âge de 3 ans, à l’occasion de chaque visite médicale de routine. Avant cet âge, le dépistage s’impose en présence de facteurs de risque identifiés : prématurité, cardiopathies, maladies rénales, prise de corticoïdes, ou antécédents familiaux d’HTA sévère.L’hypertension n’est plus ce syndrome que l’on associait uniquement aux parents ou aux grands-parents. Elle est désormais un enjeu pédiatrique à part entière, nécessitant une vigilance accrue et un dépistage précoce pour prévenir de futures complications cardiovasculaires irréversibles.

Selon la source : frequencemedicale.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA, puis révisé par un humain pour en garantir la précision et la clarté

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