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Vitamines A, B, C, D: faut-il vraiment céder à la vague des compléments alimentaires?
Crédit: lanature.ca (image IA)

La frénésie des gélules et la fatigue chronique

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C’est un marché en pleine explosion. Que ce soit en pharmacie ou sur les réseaux sociaux, les propositions de compléments alimentaires se multiplient, promettant un regain d’énergie ou une meilleure protection. Les Français sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser : 61% d’entre eux ont consommé des suppléments au cours des deux dernières années, selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), un chiffre qui a bondi par rapport à 2018.

Vitamines et minéraux représentent la majeure partie de ces achats. L’argument principal, selon le diététicien-nutritionniste Raphaël Gruman, est souvent de pallier un état de fatigue persistant ou, de manière plus préventive, de « compenser une alimentation trop riche en produits ultra-transformés aux calories vides ». Mais cette consommation de masse est-elle justifiée, ou ces pilules colorées sont-elles souvent superflues?

A et C: nos réserves sont souvent suffisantes

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Certaines vitamines vedettes sont, étonnamment, celles dont nous avons le moins besoin de nous supplémenter. Prenons la vitamine A, essentielle pour la croissance cellulaire, la vision nocturne ou encore nos défenses immunitaires. Les carences sont rares, car notre alimentation (aliments très colorés comme la carotte ou les produits animaux) couvre largement les besoins, sans compter que l’organisme la stocke dans le foie, prête à l’emploi.

Même constat pour la vitamine C, la grande star antioxydante. Bien qu’elle soit cruciale pour la production d’anticorps et la régénération de la peau, elle n’est pas stockée, mais elle est présente, même en faibles quantités, dans tellement d’aliments quotidiens – un seul kiwi jaune peut couvrir nos besoins – que le déficit est peu probable. Le Dr Marc Pérez, médecin généraliste, conseille toutefois une cure temporaire (500 mg par jour) à l’approche de l’hiver pour « rebooster le système immunitaire » ou pour accélérer la cicatrisation en cas de brûlures ou de fracture.

Vitamine D: le manque quasi universel

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Si la plupart des vitamines peuvent être obtenues par l’alimentation, la vitamine D fait figure d’exception. Connue pour consolider le squelette, elle est aussi un puissant anti-inflammatoire qui régule la pression artérielle et module le système immunitaire. Le problème est qu’elle est principalement synthétisée par notre peau sous l’action des rayons ultraviolets.

Or, on estime que 80% de la population française est carencée, notamment en raison de l’insuffisance d’exposition au soleil sur une bonne partie de l’année. Le Dr Pérez recommande donc une supplémentation quasi systématique « à tous les âges de la vie, de l’automne au printemps », surtout après 50 ans pour prévenir l’ostéoporose ou pour les personnes à peau foncée (la mélanine faisant écran aux UV). Il privilégie la vitamine D3 quotidienne sous forme de spray ou de gouttes.

Les vitamines B: de la mémoire à la grossesse

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Le complexe B joue des rôles très spécifiques. La Vitamine B1 (thiamine) est essentielle au bon fonctionnement du cerveau, intervenant dans la mémorisation et la réflexion. Si les carences sont rares, le diététicien Raphaël Gruman la recommande aux étudiants qui passent des examens pour « son effet booster sur la mémoire et la concentration ». Attention, une forte consommation de café et de thé peut réduire son absorption.

Quant à la Vitamine B6, elle participe à la production d’énergie et au fonctionnement du système nerveux. Elle est souvent sollicitée en cas de stress chronique, qui « épuise rapidement les réserves » selon Raphaël Gruman, ou pour soulager le syndrome pré-menstruel. Les personnes aux ongles et cheveux cassants peuvent également y trouver un bénéfice.

B9 et B12: deux impératifs pour les populations ciblées

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La Vitamine B9 (folates) et la B12 sont particulièrement critiques pour certaines catégories. La B9, présente dans les légumes verts à feuilles, est indispensable pour la formation des globules rouges et le renouvellement cellulaire. Les femmes qui souhaitent concevoir un enfant doivent impérativement se supplémenter (400 μg/jour), idéalement dès l’arrêt de la contraception et durant le premier trimestre, afin de prévenir le risque de malformation du tube neural du fœtus.

Enfin, la Vitamine B12, essentielle au système nerveux et à l’ADN, est exclusivement ou presque d’origine animale (viandes, abats, poissons). C’est pourquoi les carences sont avérées et fréquentes chez les végétaliens. Le Dr Jacques Fricker rappelle que ces déficits peuvent provoquer une anémie et des « troubles neurologiques irréversibles » s’ils ne sont pas corrigés par une supplémentation d’origine animale, mieux absorbée que la version synthétique.

Attention aux surdosages: les vitamines alimentaires restent la meilleure source

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Malgré la facilité d’accès aux gélules, les experts sont unanimes : l’adaptation de l’alimentation sera toujours plus efficace. Le Dr Jacques Fricker insiste sur un point fondamental : « La biodisponibilité des vitamines de synthèse est bien moindre que celle des vitamines présentes dans les aliments. »

Surtout, l’idée que plus est mieux est dangereuse. En excès, certaines vitamines peuvent avoir des effets indésirables graves. La vitamine A, par exemple, augmente le risque de malformation du fœtus, tandis qu’un surplus de vitamine C peut favoriser les calculs rénaux. Les risques de surdosage surviennent principalement lorsque l’on accumule plusieurs compléments ou lors d’achats non contrôlés sur internet. Il est donc crucial de toujours vérifier l’absence de contre-indications auprès de son médecin, en particulier si l’on souffre déjà d’une pathologie chronique.

les bons gestes en cuisine

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Si la supplémentation ciblée (D, B9, B12) reste indispensable pour pallier des besoins spécifiques ou environnementaux, il faut garder en tête que l’assiette est notre premier laboratoire. Pour préserver au maximum les nutriments, il est conseillé de privilégier les cuissons douces, comme la vapeur ou la papillote : une étude chinoise montrait que la cuisson à l’eau pouvait détruire jusqu’à 55% de la fragile vitamine C.

N’oublions pas non plus les vitamines liposolubles (A, D, E et K) qui nécessitent toujours une source grasse (une noisette de beurre, une cuillère d’huile) pour être correctement assimilées par l’organisme. En fin de compte, le secret réside moins dans le contenu de la gélule que dans la qualité et la préparation de ce que nous mangeons.

Selon la source : femmeactuelle.fr

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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