Un voyage au cœur de la conscience

On se demande tous, un jour ou l’autre, ce qui fait que l’on se sent ‘soi’. Cette petite voix dans notre tête, nos souvenirs, nos projets… D’où vient cette impression d’être une personne unique et continue ? C’est une question qui a longtemps taraudé les philosophes. Mais aujourd’hui, figurez-vous que des scientifiques utilisent une substance assez surprenante pour tenter d’y répondre : le DMT.
Le diméthyltryptamine, ou DMT, est un psychédélique puissant qui agit très vite. Et c’est justement cette rapidité qui intéresse les chercheurs. En observant ce qui se passe dans le cerveau quand notre ‘sens de soi’ habituel se dérobe, ils espèrent percer quelques-uns des secrets les mieux gardés de notre conscience.
Une expérience pas comme les autres

Pour mener cette étude, une équipe de l’University College London, dirigée par le neuroscientifique Christopher Timmermann, a réuni 27 adultes en bonne santé. Le protocole était simple : les volontaires sont venus au laboratoire deux fois. Une fois, ils ont reçu une injection de DMT, et l’autre fois, un simple placebo, sans savoir lequel était lequel, bien sûr.
Pendant toute la durée de l’expérience, qui est assez courte – le DMT ne fait effet qu’une vingtaine de minutes –, les chercheurs ont enregistré l’activité électrique de leur cerveau. C’est l’avantage de cette substance : on peut observer un ‘voyage’ complet en une seule session. Cela en fait un outil de recherche vraiment précieux pour voir comment le cerveau construit notre réalité de tous les jours.
Les ondes alpha, chef d’orchestre de notre ‘moi’

Alors, qu’est-ce que les scientifiques ont regardé exactement ? Principalement les ondes alpha. Il faut imaginer ces ondes comme la musique de fond de notre cerveau lorsqu’on est réveillé mais détendu, un peu perdu dans nos pensées. Elles sont très liées à notre dialogue intérieur, à cette petite voix qui nous raconte notre propre histoire.
Des études précédentes avaient déjà montré que lorsque ces ondes alpha s’affaiblissent, les gens disent se sentir moins ancrés, moins ‘eux-mêmes’. C’était donc une piste toute trouvée. Et les résultats ont confirmé cette idée : plus les effets du DMT étaient forts, plus ces ondes alpha étaient chamboulées.
L’équilibre fragile entre l’ordre et le chaos

Pour aller plus loin, les chercheurs ont utilisé un concept qui peut sembler complexe, la ‘criticalité’. En fait, c’est assez simple à imaginer. Pensez à un funambule sur son fil : il n’est ni trop rigide, ni trop mou. Il est dans un équilibre parfait, précaire, qui lui permet d’avancer. Notre cerveau, c’est un peu pareil. Pour bien fonctionner, il doit rester dans cet état d’équilibre entre un ordre trop rigide et un chaos total.
Ce que l’étude a montré, c’est que le DMT pousse le cerveau hors de cet état d’équilibre. L’activité des ondes alpha devient moins structurée, plus imprévisible. En gros, l’information circule de manière plus fragmentée, ce qui pourrait expliquer pourquoi le ‘sens de soi’ se délite.
Quand notre histoire personnelle se met en pause

L’expérience vécue par les participants est souvent décrite comme une ‘dissolution de l’ego’. C’est un terme un peu psychologique pour dire que les frontières entre soi et le monde extérieur deviennent floues. On ne sait plus très bien où l’on commence et où le monde finit.
L’un des chercheurs, Marco Aqil, l’explique très bien : notre sentiment d’être ‘nous’ repose sur notre capacité à tisser un récit cohérent entre notre passé et notre futur. Sous DMT, cette capacité à maintenir le fil de notre propre histoire semble s’affaiblir. Le cerveau a du mal à connecter les points, et le récit de notre vie se met en quelque sorte en pause. C’est fascinant de voir à quel point l’expérience subjective correspond à ce qui se passe au niveau électrique dans le cerveau.
Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?

Alors, que faut-il retenir de tout ça ? D’abord, et c’est très important, il s’agit d’une recherche fondamentale menée dans un cadre médical très strict. Les chercheurs insistent sur le fait que ces substances comportent des risques et ne doivent absolument pas être prises à la légère.
L’intérêt de ces travaux est avant tout de nous éclairer sur le fonctionnement de notre propre esprit. Ils nous montrent que notre sentiment d’être une personne stable et continue est en réalité une construction incroyablement délicate et complexe de notre cerveau. Comprendre comment cet équilibre peut être modifié pourrait un jour aider à mieux cerner d’autres états, comme la méditation, le rêve ou même certaines maladies.
En fin de compte, ces études nous rappellent avec humilité que nous ne sommes qu’au début de la compréhension du plus grand des mystères : nous-mêmes.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.