Une lueur d’espoir pour le cancer du cerveau ? Des gouttes nasales éliminent des tumeurs chez la souris
Auteur: Mathieu Gagnon
Une avancée majeure par le bout du nez

Et si l’un des cancers les plus redoutables pouvait être combattu avec de simples gouttes dans le nez ? Ça ressemble à de la science-fiction, mais c’est pourtant la piste très sérieuse explorée par des chercheurs de l’École de Médecine de l’Université de Washington à St. Louis et de l’Université Northwestern. Ils ont mis au point une approche non invasive pour s’attaquer au glioblastome, une tumeur cérébrale particulièrement agressive.
Leur secret ? Des nanostructures, de minuscules particules d’or transportant un traitement, capables de se faufiler jusqu’au cerveau par les voies nasales. Les premiers essais sur des souris sont franchement spectaculaires : non seulement le traitement a éliminé les tumeurs, mais il a aussi créé une protection durable. C’est peut-être un vrai tournant.
Le glioblastome, un adversaire redoutable

Pour bien comprendre l’importance de cette découverte, il faut savoir à quel point le glioblastome est un ennemi coriace. C’est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’adulte, et sa croissance est fulgurante. Malheureusement, elle est presque toujours fatale.
L’un des plus grands obstacles, c’est ce qu’on appelle la barrière hémato-encéphalique, une sorte de bouclier qui protège notre cerveau mais qui, en même temps, empêche la plupart des médicaments de l’atteindre. C’est un vrai casse-tête pour les médecins. Alexander H. Stegh, l’un des auteurs de l’étude, explique bien le problème : il fallait trouver un moyen d’activer les défenses immunitaires du corps directement dans le cerveau, mais sans procédure lourde et invasive.
L’arme secrète : réveiller les défenses du corps

Les glioblastomes sont ce que les scientifiques appellent des « tumeurs froides ». En gros, elles sont très douées pour se cacher du système immunitaire, qui ne les reconnaît pas comme une menace. Elles ne déclenchent pas de forte réaction de défense, contrairement aux « tumeurs chaudes ».
L’idée des chercheurs a donc été de « réchauffer » la tumeur. Comment ? En activant une voie cellulaire appelée STING. C’est un peu comme un système d’alarme interne. Quand une cellule détecte un ADN étranger, STING sonne l’alerte pour lancer une réponse immunitaire. Jusqu’à présent, les médicaments capables de faire ça se dégradaient vite et devaient être injectés directement dans la tumeur. Pas très pratique, et surtout très invasif.
Des « billes d’or » intelligentes pour livrer le message

C’est là que l’ingéniosité entre en jeu. En collaboration avec l’équipe de Chad A. Mirkin, l’inventeur de ce qu’on nomme les acides nucléiques sphériques (ANS), ils ont créé un transporteur sur mesure. Imaginez de minuscules billes d’or, si petites qu’on ne peut pas les voir, recouvertes de petits fragments d’ADN conçus pour déclencher l’alarme STING dans les bonnes cellules.
Le génie de cette méthode, c’est que ces nanostructures sont stables et peuvent être administrées par le nez. Pour la toute première fois, ils ont montré qu’on pouvait livrer un traitement à l’échelle nanométrique du nez jusqu’au cerveau pour y réveiller le système immunitaire. C’est une approche radicalement nouvelle.
Des résultats plus que prometteurs sur les souris
Les expériences menées sur des souris atteintes de glioblastome ont été un succès. En suivant les nanostructures grâce à un marqueur visible, les chercheurs ont vu qu’elles voyageaient bien le long du nerf principal reliant le visage au cerveau. Une fois sur place, elles ont fait exactement ce qu’on attendait d’elles : activer les bonnes cellules immunitaires, surtout celles présentes dans la tumeur.
Mieux encore, le traitement est resté localisé dans le cerveau, sans se disperser dans le reste du corps où il aurait pu causer des effets secondaires. Et lorsqu’ils ont combiné ces gouttes nasales avec d’autres médicaments qui stimulent les lymphocytes T (d’autres soldats du système immunitaire), les résultats ont été bluffants. Avec une ou deux doses seulement, les tumeurs ont été éradiquées, et les souris ont développé une immunité à long terme, empêchant la récidive.
Et maintenant, que nous réserve l’avenir ?

Alors, est-ce le remède miracle ? Il faut rester prudent. Alexander Stegh lui-même précise que cette méthode seule ne suffira probablement pas à guérir tous les glioblastomes. Les tumeurs ont plus d’un tour dans leur sac pour contourner les défenses immunitaires. La prochaine étape sera donc d’enrichir ces nanostructures pour qu’elles puissent cibler plusieurs points faibles de la tumeur en même temps.
Malgré tout, c’est une avancée immense. Elle ouvre la voie à des traitements plus sûrs, plus efficaces et surtout beaucoup moins invasifs pour les patients qui souffrent déjà énormément. C’est un pas de géant qui redonne un véritable espoir dans la lutte contre ce cancer, et peut-être d’autres cancers difficiles à traiter. On a hâte de voir la suite.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.