La Chine s’inquiète de l’arrivée massive des robots humanoïdes

Sérieusement, ne pourrait-on pas tous calmer un peu nos ardeurs concernant ces robots humanoïdes qui, pour la plupart, ne savent pas encore faire grand-chose d’utile ? Il semblerait que cette effervescence commence à sérieusement inquiéter l’économie chinoise.

Le gouvernement chinois a tiré la sonnette d’alarme, et ce n’est pas anodin. L’enthousiasme, c’est bien, mais quand ça ressemble à une bulle prête à éclater, les autorités commencent à froncer les sourcils. Et elles ont de bonnes raisons pour ça.

Jeudi dernier, une annonce plutôt inhabituelle est venue de Pékin. Trois journalistes de Bloomberg ont rapporté les propos de la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme, une sorte de super-ministère de la planification économique. Il n’y a pas vraiment d’équivalent chez nous, alors n’essayez même pas de comparer.

Le message était clair : la commission a remarqué une tendance un peu folle. Des dizaines et des dizaines d’entreprises chinoises lancent des robots humanoïdes qui, au fond, ne font quasiment rien et, pire encore, le font tous de la même manière. Ça sent le déjà-vu, non ?

Li Chao, la porte-parole de l’agence, a exprimé une crainte légitime : cette vague de robots-gadgets pourrait détourner les cerveaux les plus brillants de la recherche véritablement utile. On assiste à ce que vous avez probablement déjà constaté vous-même : des articles et des vidéos de robots chinois qui marchent sur de longues distances ou participent à des jeux, mais très peu de battage médiatique sur l’immense armée de robots ouvriers, eux bien réels et efficaces, qui peuplent les usines du pays.

Apparemment, tout a commencé après une performance de danse, certes assez impressionnante, d’un escadron de robots Unitree lors du Gala de la Fête du Printemps 2025. Pour info, c’est l’émission de télé la plus regardée au monde. Ça a visiblement donné des idées à un peu trop de monde.

Selon Bloomberg, Li Chao a déclaré : « Les industries de pointe ont toujours été confrontées au défi de trouver un équilibre entre la vitesse de croissance et le risque de bulles — un problème auquel le secteur des robots humanoïdes est maintenant confronté. » C’est une façon polie de dire que si vous fabriquez ces engins en Chine, vous pourriez bien mettre en péril la stabilité économique.

Ce n’est pas une peur irrationnelle. La Chine a déjà connu ça. Prenons l’exemple des applications de vélos en libre-service. Il y en avait des dizaines, toutes identiques. Puis la bulle a éclaté de façon désastreuse, laissant derrière elle des images tristement célèbres de cimetières de vélos, devenus le symbole de la spéculation devenue folle.

Et il ne faut pas oublier que la Chine est aussi connue pour ne pas hésiter à mettre ses milliardaires de la tech derrière les barreaux. Chaque arrestation est une leçon pour ceux qui seraient tentés de défier les volontés du gouvernement.

Le message pour les PDG d’entreprises de robots humanoïdes est donc assez simple : le gouvernement chinois veut voir moins d’entreprises de robots clonés. Autrement dit, arrêtez de copier le voisin et innovez pour de vrai, ou vous pourriez avoir des problèmes.

Alors, est-ce la fin des robots chinois ? Pas du tout. Le gouvernement a annoncé un plan en deux temps. D’une part, il va investir massivement dans la recherche et le développement et créer des infrastructures nationales pour tester et former les robots. L’objectif est clair : injecter de la créativité et de la diversité dans le secteur.

D’autre part, et c’est là que ça devient sérieux pour certains, il va mettre en place des règles formelles pour entrer et sortir du marché des robots. Une manière de freiner les imitateurs sans imagination. En résumé, si votre produit ressemble à ce qu’on voit partout, considérez que vous êtes prévenu. La récréation semble terminée.