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Au grossglockner, l’ascension mortelle qui vaut à un alpiniste une accusation d’homicide involontaire
Crédit: Kerstin Gurtner Memorial

Le pic fatal du grossglockner

credit : lanature.ca (image IA)

C’est l’une de ces histoires glaçantes qui rappellent la cruauté implacable de la haute montagne. Début janvier, sur le Grossglockner, le plus haut sommet d’Autriche, une randonnée hivernale s’est terminée par une tragédie. La victime, Kerstin Gurtner, 33 ans, est morte de froid après avoir été abandonnée à quelques mètres du sommet.

Son petit ami, un grimpeur expérimenté de 39 ans qui menait l’ascension, est aujourd’hui formellement accusé d’homicide involontaire par négligence grave. Les procureurs estiment qu’il a failli à son devoir élémentaire de protection, faisant de cette mésaventure fatale une affaire criminelle.

Un alpiniste aguerri et un équipement inadapté

credit : lanature.ca (image IA)

Le couple s’était lancé à l’assaut de cette montagne culminant à 3 798 mètres (12 460 pieds), une ascension déjà exigeante en plein hiver. Le trentenaire, décrit comme très expérimenté des circuits alpins en haute altitude, était considéré par les enquêteurs comme le « guide responsable de la randonnée ».

Or, les procureurs de Salzbourg avancent que l’accusé a accumulé une série d’erreurs de jugement et de préparation. Il est notamment reproché à l’homme d’avoir démarré l’ascension avec deux heures de retard sur le planning initial et d’avoir autorisé Kerstin Gurtner, peu habituée à de telles difficultés, à porter un « équipement inadapté pour un terrain mixte de haute montagne ».

Les premiers signes d’épuisement et le refus de faire demi-tour

credit : lanature.ca (image IA)

La situation a basculé à mesure que le couple approchait du sommet. Vers 20h50, alors qu’ils n’étaient qu’à une cinquantaine de mètres de la croix sommitale, Kerstin Gurtner s’est effondrée, terrassée par l’épuisement et les premiers signes d’hypothermie. Les conditions météorologiques étaient déjà rudes, mais il est reproché à l’homme de ne pas avoir fait demi-tour quand cela était encore possible.

Pire, malgré l’état critique de sa compagne, il aurait manqué de réagir à des signaux d’alerte extérieurs. Vers 22h50, un hélicoptère de la police a survolé la zone. Pourtant, l’alpiniste n’aurait fait aucun signal de détresse pour attirer l’attention des secours, prolongeant dramatiquement leur isolement.

L’abandon fatal à 2 heures du matin

Le moment le plus incriminant est survenu au cœur de la nuit. Vers 2 heures du matin, l’alpiniste a pris une décision fatale. Il a laissé sa compagne derrière lui, seule, « non protégée, épuisée, hypothermique et désorientée », pour descendre chercher de l’aide lui-même.

L’acte d’accusation publié par la presse allemande est particulièrement précis : « L’accusé n’a pas réussi à déplacer sa petite amie vers un endroit abrité pour la protéger d’une perte de chaleur. » Et avant de partir, il n’aurait ni utilisé le sac de bivouac, ni les couvertures de survie qu’ils possédaient. Il ne lui aurait pas non plus retiré son lourd sac à dos et son splitboard, laissant la victime à la merci du froid.

Une course contre la montre perdue d’avance

credit : lanature.ca (image IA)

L’homme n’a contacté les secours que plusieurs heures plus tard. Ce retard a transformé l’opération de sauvetage en une course contre la montre vouée à l’échec. Lorsque l’hélicoptère de sauvetage a pu décoller, à 7 heures du matin, il a été immédiatement cloué au sol par des rafales de vent trop violentes. Les recherches aériennes ont dû être suspendues.

Des images capturées par une webcam du sommet ont tragiquement montré le point lumineux de la lampe frontale de Kerstin Gurtner s’éteindre peu après son abandon, signifiant qu’elle avait perdu toute force. Lorsque, trois heures plus tard, une équipe de secours pédestre a finalement atteint l’endroit où elle avait été laissée, elle était déjà décédée, victime de l’hypothermie.

Un « accident tragique » ou une négligence coupable?

credit : lanature.ca (image IA)

Le procès de l’homme est prévu pour le mois de février. La défense, pour l’instant, maintient qu’il s’agit d’un « accident tragique et fatidique ». L’avocat de l’accusé a exprimé les regrets de son client concernant le déroulement des événements, sans toutefois reconnaître la responsabilité pénale qui lui est imputée.

Néanmoins, la justice autrichienne semble avoir une lecture bien différente de la situation. En qualifiant l’alpiniste d’« expérimenté » et de « guide », elle insiste sur le manquement au devoir de secours et de préparation. Le dénouement de cette affaire cruciale devrait permettre de tracer la ligne, souvent mince, entre la fatalité inhérente à la haute montagne et la négligence qui peut conduire à la mort d’autrui.

Selon la source : ladbible.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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