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Culture et loyauté: le nouveau ministre fédéral, marc miller, s’insurge contre paul st-pierre plamondon
Crédit: Satiricalman, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Quand les mots dépassent la politique

UnPingouin, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La guerre des mots autour de l’identité québécoise et du financement artistique vient de franchir un nouveau cap. Récemment nommé à la tête de l’Identité et de la Culture canadiennes, Marc Miller n’a pas tardé à se mêler au débat en condamnant fermement le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon. Selon lui, les attaques de PSPP contre la communauté artistique québécoise sont allées « trop loin », rouvrant la délicate question de ce que l’on attend des créateurs subventionnés.

Le coup de semonce de PSPP

Tout a commencé lorsque Paul St-Pierre Plamondon a ciblé mercredi dernier certains porte-parole du milieu culturel. Ces derniers avaient osé saluer la nomination de M. Miller à son nouveau poste. Aux yeux du chef péquiste, cette approbation relevait d’un manque patent de « loyauté et de décence » envers le Québec. Face à la vague d’indignation qui a suivi – plusieurs têtes d’organisations se sont dites « insultées et secouées » –, PSPP a tenté de rétropédaler deux jours plus tard, se disant « profondément désolé » si ses propos avaient été perçus comme une critique généralisée de la culture.

La liberté des artistes avant la loyauté

credit : lanature.ca (image IA)

En entrevue à l’émission Les coulisses du pouvoir, Marc Miller s’est montré inflexible, insistant sur le fait que M. Plamondon devrait reconnaître son erreur, qu’il juge « malheureuse ». Le ministre fédéral a rejeté l’idée même qu’un élu puisse exiger une allégeance idéologique des artistes. « Ce n’est pas à un politicien de dicter la loyauté ou la trahison au peuple », a-t-il déclaré, coupant court à toute demande de patriotisme dirigée.

Pour M. Miller, l’objectif du financement fédéral est limpide : « Je ne demanderai jamais à un artiste québécois, canadien, de me faire preuve de loyauté. Ce à quoi je m’attends, c’est que ces artistes, en ayant des sommes parfois modiques, parfois importantes du gouvernement du Canada, décuplent simplement leur imagination et qu’ils fassent rayonner la culture et l’art. »

Méconnaissance du mouvement souverainiste?

credit : lanature.ca (image IA)

Poussant son analyse au-delà de la simple polémique, le ministre Miller a suggéré que les propos de PSPP trahissaient une méconnaissance profonde des fondements mêmes de l’indépendantisme. Il s’inquiète : « Je pense qu’il ne comprend pas l’histoire du mouvement souverainiste en plus, qui dépend des artistes. » Cette observation ajoute une dimension historique au désaccord, soulignant la place centrale des créateurs dans l’affirmation identitaire québécoise, souvent en marge des institutions politiques.

L’intrusion fédérale selon yves-françois blanchet

TVA Nouvelles, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Dans ce contexte tendu, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est intervenu pour défendre le milieu culturel, tout en pointant du doigt les risques du financement fédéral. Fort de son expérience passée comme président de l’ADISQ et gérant d’artistes, M. Blanchet a témoigné de l’« intrusion » subtile d’Ottawa dans le discours des créateurs.

Il se remémore des situations où l’artiste « se faisait dire par son producteur : ‘Parle pas trop d’indépendance, c’est pas bon pour nos subventions’ ». Pour le chef bloquiste, si le fédéral investit dans les arts au Québec, ce n’est pas uniquement par admiration pour leur talent, mais aussi, « dans une certaine mesure, ça incite à neutraliser la libre parole des artistes ».

Le franc-parler que le ministre devra tempérer

credit : lanature.ca (image IA)

La controverse culturelle n’a pas été le seul faux pas initial de Marc Miller. Dès son entrée en fonction, il s’était fait remarquer en déclarant être « tanné » du débat sur le déclin du français. Interrogé quelques jours plus tard, il a reconnu qu’il aurait peut-être dû faire preuve de plus de diplomatie lors de sa première journée, avouant : « Est-ce que j’aurais dû m’exprimer de la sorte la première journée? Peut-être pas. »

Le ministre a toutefois justifié son côté « foncer dans le tas » par une connexion émotionnelle sincère avec la province. « Le Québec me tient à cœur, donc parfois je réagis de façon émotionnelle », a-t-il confié, ajoutant qu’il devra dorénavant faire preuve d’une plus grande « retenue » quant à son franc-parler.

Un fragile équilibre

credit : lanature.ca (image IA)

Ces échanges rappellent la difficulté persistante à séparer art, argent public et identité nationale au Québec. Entre l’exigence de loyauté demandée par certains souverainistes et le risque de neutralisation dénoncé par le Bloc, Marc Miller cherche son propre chemin. Son mandat, celui de soutenir l’identité et la culture canadiennes tout en gérant ses propres élans passionnés, promet d’être semé d’embûches rhétoriques.

Selon la source : ici.radio-canada.ca

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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