La course aux armements de l’ia

L’énergie comme arme absolue

C’est là que le Canada présente un attrait majeur. Notre électricité est non seulement relativement bon marché, mais elle provient souvent de sources dites propres, et notre climat nordique aide naturellement au refroidissement des serveurs. Ces atouts font du pays un lieu de prédilection, si bien que l’on compte déjà plus de 200 centres de données de diverses tailles d’un océan à l’autre.
Des mégawatts à quel prix?
L’Alberta opte pour une stratégie différente, en encourageant l’industrie à consommer son gaz naturel, qu’elle devra transformer elle-même en électricité. L’ambition y est démesurée : l’entrepreneur Kevin O’Leary rêve d’y ériger la « Wonder Valley », un site qui, à terme, pourrait nécessiter 7,5 gigawatts, soit une quantité d’énergie comparable à celle nécessaire pour alimenter l’intégralité de l’île de Montréal.
Le dilemme du carbone mis de côté
Cette soif sans limite fait grimper les coûts dans certains marchés américains, non seulement en raison de la demande, mais aussi parce qu’il faut investir massivement pour construire les infrastructures électriques nécessaires afin d’approvisionner ces nouveaux clients. L’impératif écologique est clairement repoussé à plus tard au profit de la rapidité d’exécution et de l’accès immédiat aux ressources.
Des emplois locaux à la loupe

Pour illustrer ce paradoxe, la responsable de l’Association des centres de données du Mexique a comparé un centre à un hôtel. Ce n’est pas le site en lui-même qui crée la richesse, mais l’entretien indirect—les câbles, les serveurs, la ventilation—un peu comme le lavage des draps qui permet aux communautés de se développer réellement. C’est une perspective loin des milliers d’emplois hautement qualifiés souvent vantés.
L’ombre mexicaine de la soif et du secret
Les centres de données traînent une réputation de grands consommateurs d’eau, utilisée pour refroidir les milliers de processeurs. Or, il est impossible de vérifier la quantité d’eau puisée par ces entreprises privées au Mexique. Cette information est considérée comme un secret d’entreprise, d’autant plus que les politiciens locaux ont souvent signé des ententes de non-divulgation. Pour l’environnementaliste Teresa Roldán, cette opacité est inquiétante : « Quand il n’y a pas de transparence, c’est parce qu’on cache quelque chose. »
La quête de la souveraineté numérique

L’argument est double : d’une part, confier les données à des entreprises étrangères conduit à une fuite de capitaux. D’autre part, ces données, même hébergées sur le sol canadien, peuvent potentiellement être obtenues par les autorités américaines en vertu de leurs lois nationales. Pour être un pays souverain dans l’ère de l’IA, soutient Billot, il faut encourager les entreprises canadiennes à bâtir et à utiliser des solutions d’hébergement locales.
l’urgence et le piège

Si l’Internet et l’intelligence artificielle doivent forcément « rouler quelque part », comme le rappelle l’industrie, le Canada doit choisir si cette course aux centres de données se fait à ses propres conditions—en maximisant les gains stratégiques et en minimisant les impacts environnementaux—ou si elle se résume à subventionner une infrastructure gourmande dont il ne tirera qu’un bénéfice marginal.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.