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Malgré l’austérité, québec paie près de 2 millions de dollars pour son négociateur face aux médecins
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’expertise externe à prix d’or

Le conflit qui oppose le gouvernement du Québec aux fédérations de médecins est loin d’être un bras de fer bon marché pour les contribuables. Alors que la province doit composer avec un déficit historique, l’État n’a pas hésité à piger profondément dans ses coffres pour s’assurer les services d’un négociateur de haut niveau issu du secteur privé.

L’avocat François Perron, déjà bien établi dans les relations de travail pour l’État, vient de décrocher un second contrat qui porte la facture totale de son expertise à près de deux millions de dollars, un montant qui contraste fortement avec le contexte d’austérité budgétaire.

Un demi-million jugé insuffisant

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Me Perron, qui œuvre au sein du cabinet Monette Barakett, avait initialement obtenu un premier mandat de 500 000 dollars au printemps dernier. Ce contrat visait à soutenir le gouvernement dans ses pourparlers avec les omnipraticiens et les spécialistes, pourparlers qui ont d’ailleurs culminé avec l’adoption, sous bâillon, de la loi qui a mis le feu aux poudres dans le milieu de la santé.

Mais, à peine quelques mois plus tard, ce montant semble déjà être obsolète. Le Conseil du trésor vient en effet d’octroyer à l’avocat un second contrat de 1,4 million de dollars pour poursuivre son travail de médiation complexe.

La crainte de la rupture de services justifie la dépense

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Cette décision a été prise, selon le Conseil du trésor, pour éviter toute interruption coûteuse des discussions. « Au 31 octobre, le montant [du premier contrat] n’avait pas encore été atteint. Toutefois, les prévisions indiquant qu’il ne suffirait pas à couvrir l’ensemble des besoins, en particulier dans le contexte des négociations avec les médecins, ont conduit à l’octroi d’un nouveau contrat », précise l’organisme.

L’objectif avoué est donc clair : éviter une « rupture de services » qui pourrait nuire irrémédiablement aux négociations. Ce mandat prolongé, qui est censé se terminer en juin 2028, prévoit aussi que Me Perron pourrait être appelé à témoigner en cas de recours judiciaires, signifiant que l’État se prépare déjà à une éventuelle guerre devant les tribunaux.

L’exception qui confirme la règle de l’austérité

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Cette dépense est particulièrement frappante au moment même où l’État serre la vis. Le gouvernement est aux prises avec un déficit budgétaire majeur, forçant la ministre France-Élaine Duranceau à reconduire un gel du recrutement et à annoncer la suppression de l’équivalent de 5000 postes de fonctionnaires à temps complet.

L’expertise juridique externe semble toutefois faire figure d’exception à cette règle d’austérité. De plus, Me Perron n’est pas le seul à bénéficier de ces sommes considérables. L’avocate Marie-Hélène Jolicoeur, de la firme Lavery De Billy, avait elle aussi obtenu une entente estimée à 1,5 million de dollars, couvrant la période s’étendant d’avril 2023 à mars 2026.

Des négociations houleuses et une pression croissante

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Il est vrai que les discussions avec les médecins se distinguent par leur intensité et leur caractère passablement houleux. Si Me Perron est un habitué des négociations gouvernementales — il a notamment géré les pourparlers avec la FIQ et les juristes de l’État — le dossier médical présente des enjeux plus explosifs.

Si les médecins de famille ont annoncé une reprise des pourparlers après une rencontre avec le premier ministre, l’heure n’est pas encore au « blitz » de négociations du côté des spécialistes. Les positions demeurent trop éloignées, signe d’une méfiance persistante entre les parties.

Le temps presse et les cliniques menacent

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Le calendrier est d’autant plus serré que la loi modifiant la rémunération des docteurs approche de son point de bascule. Elle doit entrer en vigueur dès le 1er janvier, liant 10 % de l’enveloppe salariale des médecins à l’atteinte de cibles de performance précises. C’est une pression énorme pour le corps médical.

Cette situation de blocage n’est pas sans conséquences concrètes : près d’une quarantaine de cliniques médicales menacent déjà de fermer leurs portes, invoquant une baisse de revenus intenable. Certains médecins, frustrés ou épuisés, envisagent même de prendre leur retraite ou d’aller exercer en Ontario. L’enjeu est donc critique pour l’accès aux soins de la population québécoise.

Une facture encore incertaine

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Pour l’heure, il est important de noter que les montants annoncés pour Me Perron et Me Jolicoeur représentent une « évaluation maximale des coûts ». La facture réelle et définitive, celle que devront payer les contribuables, ne sera publiée que trois mois après l’échéance complète des contrats. En attendant, ce bras de fer onéreux souligne la difficulté pour le gouvernement de concilier la nécessaire austérité budgétaire avec la complexité des négociations en santé, un domaine où l’expertise externe se monnaie à prix d’or.

Selon la source : journaldequebec.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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