Des réseaux de neurones humains transformés en puces de calcul : l’ordinateur biologique est-il déjà là ?
Auteur: Adam David
Quand le laboratoire crée des machines vivantes

Ces systèmes hybrides, souvent appelés ordinateurs biologiques, utilisent des organoïdes cérébraux. Il s’agit de micro-structures vivantes, cultivées à partir de cellules souches, qui sont désormais capables de montrer des comportements adaptatifs face à des signaux électriques. Nous entrons dans une nouvelle ère de la computation.
Un mini-cerveau déposé sur un circuit d’électrodes
Ce dispositif permet aux chercheurs de communiquer avec le tissu vivant. Ils envoient des impulsions pour le stimuler, et observent les réponses électriques. Les cellules peuvent alors recevoir des signaux, y répondre, et surtout, elles peuvent apprendre. En d’autres termes, elles font preuve d’une plasticité qui rappelle furieusement celle du cerveau humain.
Le test du jeu Pong comme preuve d’apprentissage
Comment ? C’est un système de récompense et de punition qui a été mis en place. Quand les organoïdes réussissaient à renvoyer la raquette virtuelle, ils recevaient un signal électrique régulier et prévisible. En cas d’échec, le système leur envoyait un « bruit » chaotique. En adoptant les actions qui déclenchaient les stimulations stables, les cellules ont appris à privilégier le bon comportement. Ces travaux ont marqué un véritable tournant dans l’exploration de l’interface entre le biologique et le numérique.
L’attrait de la sobriété énergétique et l’essor commercial
Ce marché naissant attire déjà les entreprises. La société suisse FinalSpark, par exemple, a commencé à commercialiser l’accès à ses organoïdes via une plateforme en ligne. Des laboratoires et des sociétés privées déboursent jusqu’à 5 000 dollars par mois pour exploiter ces capacités. Certains projets visent même à utiliser ces organes semi-vivants pour des tâches inattendues, comme la modélisation de trajectoires complexes, illustrant la diversité des applications envisagées.
Le long chemin vers une intelligence cohérente

Comme l’a souligné une étude récente publiée dans Nature Reviews Bioengineering, l’activité électrique de ces systèmes est pour l’heure très rudimentaire. Les signaux émis s’apparentent davantage à des réflexes nerveux qu’à une pensée cohérente ou une conscience embryonnaire. Si l’ambition de les utiliser comme substituts informatiques crédibles est réelle, elle reste, pour l’instant, largement dans le domaine spéculatif.
Intelligence organoïde : le dilemme éthique

Le simple fait d’utiliser des expressions comme « intelligence organoïde » ou « sentience embarquée » a déclenché des débats houleux dans la communauté scientifique. Faut-il craindre une surestimation médiatique de leurs capacités, qui pourrait mener à des fantasmes contre-productifs ? Ou, à l’inverse, une réglementation trop hâtive qui entraverait des travaux essentiels pour la recherche biomédicale ? Ces deux craintes sont légitimes, comme le relève notamment la revue Nature.
Penser les règles d’un jeu nouveau
La perspective d’ordinateurs qui traitent l’information sans circuits imprimés, mais avec du tissu vivant, n’est plus un mythe lointain. Cette convergence force à repenser nos cadres moraux et légaux. Il est urgent d’établir, dès aujourd’hui, les règles d’un jeu scientifique qui promet de dépasser les codes habituels de l’informatique.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.