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Un vent cosmique record : ce trou noir qui souffle à 60 000 km/s
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une beauté galactique qui cache un monstre

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Si vous regardiez la galaxie NGC 3783 à travers un télescope puissant, vous seriez probablement frappé par son élégance pure. Avec ses bras spiraux bien définis, elle ressemble presque à l’idéal platonicien d’une galaxie, une sorte de carte postale cosmique située à environ 130 millions d’années-lumière de notre vieille Terre. C’est magnifique, vraiment, mais comme souvent dans l’univers, cette beauté sereine dissimule une violence inouïe. En son cœur, un trou noir supermassif extrêmement actif s’agite, et nous venons de découvrir qu’il expulse de la matière à une vitesse qui défie l’imagination.

Les astronomes ont récemment mesuré des vents émanant de ce centre galactique atteignant les 60 000 kilomètres par seconde. Pour vous donner une idée, c’est environ un cinquième de la vitesse de la lumière, un record absolu pour ce type de phénomène. Cette découverte a été rendue possible grâce à la collaboration entre la mission XMM-Newton de l’ESA et le satellite XRISM, piloté par la JAXA avec la NASA. Ce n’est pas tous les jours que l’on observe une telle fureur céleste, et cela remet en perspective ce que nous pensions savoir sur la dynamique de ces géants cosmiques.

Une éruption soudaine et ultra-rapide

credit : lanature.ca (image IA)
Les trous noirs supermassifs sont, disons-le simplement, des bêtes complexes et un peu désordonnées. Lorsqu’une grande quantité de matière, comme du plasma interstellaire, s’approche trop près, le processus d’absorption devient chaotique. Ce « repas » cosmique chauffe le plasma à des températures infernales, projetant alors des vents puissants vers l’extérieur. Dans le cas de NGC 3783, les chercheurs ont observé un flash de rayons X particulièrement brillant. Ce qui est stupéfiant, c’est ce qui s’est passé juste après : alors que l’éclat des rayons X s’estompait, ces vents incroyables se sont formés presque instantanément.

Liyi Gu, chercheur principal au SRON (l’Institut néerlandais de recherche spatiale), n’a pas caché sa surprise face à la rapidité de l’événement. Il explique que c’est la première fois que l’on voit un trou noir générer des vents aussi prestement. Imaginez un peu : il a suffi d’une seule journée pour que ce souffle titanesque se mette en place suite au sursaut lumineux. D’habitude, à l’échelle de l’univers, les choses prennent du temps, beaucoup de temps. Mais ici, la réaction a été immédiate, prouvant que ces structures, que l’on croit parfois figées, peuvent changer d’humeur en un claquement de doigts.

Des forces magnétiques colossales à l’œuvre

credit : lanature.ca (image IA)
Pour comprendre l’échelle de ce phénomène, il faut se rappeler à qui nous avons affaire. Ce trou noir possède une masse équivalente à 30 millions de fois celle de notre Soleil. Son appétit est si féroce que toute la région centrale de la galaxie est classée comme un « Noyau Galactique Actif » (AGN). Matteo Guainazzi, scientifique du projet ESA XRISM, propose une explication fascinante pour ces vents soudains. Selon lui, cela ressemble étrangement à ce qui se passe sur notre propre Soleil, mais à une échelle presque trop vaste pour être conçue par l’esprit humain.

Il semble que les vents aient été créés lorsque le champ magnétique enchevêtré du trou noir s’est soudainement « détendu » ou détorsadé. C’est le même mécanisme qui provoque les éruptions solaires, ces tempêtes qui nous envoient parfois des aurores boréales, sauf qu’ici, l’énergie libérée est incomparablement plus grande. Cette similitude entre les petits phénomènes solaires et les événements galactiques massifs est une aubaine pour les scientifiques. Cela suggère que si nous comprenons mieux notre Soleil, nous pourrions, par extension, percer certains des mystères les plus profonds de ces monstres lointains.

L’architecte de l’histoire galactique

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Au-delà de la simple performance de vitesse, pourquoi devrions-nous nous soucier de ces vents cosmiques ? Eh bien, comme le souligne Camille Diez, chercheuse à l’ESA, ces noyaux actifs jouent un rôle majeur dans l’évolution de leurs galaxies hôtes. Ce n’est pas juste un spectacle pyrotechnique isolé ; ces vents sont si puissants qu’ils peuvent littéralement sculpter le destin de la galaxie, en influençant la façon dont les nouvelles étoiles se forment, ou au contraire, en empêchant leur naissance en soufflant le gaz nécessaire.

Comprendre le magnétisme de ces noyaux actifs et la manière dont ils « fouettent » ces vents est donc une clé essentielle pour reconstituer l’histoire de notre univers. Chaque découverte de ce type ajoute une pièce au puzzle gigantesque de l’astronomie. Cette étude, publiée aujourd’hui dans Astronomy & Astrophysics, nous rappelle humblement que l’univers est un endroit dynamique, en perpétuel changement, où des forces invisibles façonnent tout ce qui nous entoure, depuis les plus petites étoiles jusqu’aux structures galactiques les plus majestueuses.

Selon la source : iflscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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