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Grossesse : le bisphénol S et le méthylparabène, nouveaux suspects des troubles du comportement
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’ombre des perturbateurs sur le dernier trimestre

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L’anxiété, l’agressivité ou encore le déficit de l’attention chez les plus jeunes sont devenus un enjeu majeur de santé publique. Alors que l’attention se porte depuis longtemps sur l’impact des polluants environnementaux, une nouvelle étude internationale vient jeter une lumière crue sur deux substances chimiques omniprésentes dans notre quotidien.

Menée notamment par l’Inserm, le CNRS et l’université Grenoble Alpes, et publiée dans la prestigieuse revue The Lancet Planetary Health, cette recherche suggère que l’exposition des fœtus au méthylparabène et au bisphénol S (BPS) lors du dernier trimestre de grossesse pourrait significativement augmenter le risque de troubles du comportement chez l’enfant.

Bisphénol S et parabènes : les héritiers indésirables

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Ces deux molécules ne sont malheureusement pas des inconnues. Si le bisphénol A (BPA) a été largement banni après des années de mobilisation, il a été remplacé dans de nombreux usages par le bisphénol S, ou BPS. Or, comme le soulignent les chercheurs, la structure chimique du « S » est si similaire à celle du « A » que la prudence s’impose. La chercheuse Inserm Claire Philippat alerte même : « Le S a la même structure chimique que le A […] il est présent chez 100 % des gens et pourrait avoir potentiellement les mêmes effets sur la santé. »

Le BPS se cache désormais dans une multitude d’articles du quotidien : les plastiques rigides, certains emballages alimentaires, et surtout, les fameux tickets de caisse thermiques. Quant au méthylparabène, il est principalement utilisé comme conservateur dans les cosmétiques, les produits d’hygiène et, de manière plus insidieuse, dans l’alimentation transformée. Bref, nous y sommes exposés en permanence.

Une décennie de suivi et des mesures ultra-précises

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Pour établir ce lien préoccupant, les équipes franco-espagnoles ont suivi un millier de futures mères pendant près d’une décennie. L’approche a été particulièrement rigoureuse : pas moins de 42 échantillons d’urine ont été prélevés sur chaque femme afin d’obtenir une photographie précise et évolutive de leur niveau d’exposition aux substances durant les neuf mois de gestation.

Les enfants, aujourd’hui âgés de neuf ans, ont ensuite été évalués via des questionnaires standardisés. Ceux-ci permettaient d’objectiver les éventuels troubles, qu’il s’agisse de difficultés dans les relations sociales, d’une plus grande agressivité ou de problèmes de concentration. Et les résultats convergent : les enfants des mères les plus exposées à ces deux perturbateurs présentent davantage de signes de troubles du comportement.

Association et non causalité : la nuance nécessaire

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Attention, si ces conclusions sont troublantes, il faut les lire avec mesure. Les chercheurs le martèlent : pour l’instant, l’étude démontre une association statistique, et non une causalité directe. Étant donné que ces composés sont moins étudiés que le BPA, il s’agit surtout d’une des premières études à établir un lien entre ces deux composés spécifiques et le comportement des enfants.

C’est pourquoi les organismes scientifiques plaident désormais pour un changement d’échelle. Une cohorte géante, potentiellement forte de 100 000 participants, est envisagée afin de consolider ces résultats et d’isoler plus clairement l’impact des substances endocriniennes sur le neurodéveloppement. Les chercheurs restent prudents, mais leur alerte est claire : nous devons approfondir la question.

Faut-il interdire des familles de molécules entières ?

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Ce type de découverte pose, une fois de plus, la question de la pertinence de nos réglementations actuelles. Il est frustrant de constater que l’interdiction d’un produit spécifique, comme le BPA, conduit souvent à son remplacement par un « jumeau chimique » potentiellement tout aussi toxique, comme le BPS.

Les experts du CNRS et de l’Inserm militent donc pour une approche plus radicale et globale : interdire non pas des substances prises isolément, mais plutôt des familles entières de molécules qui partagent des structures chimiques et des effets hormonaux similaires. Il s’agirait d’une véritable refonte de la manière dont les risques chimiques sont évalués avant leur mise sur le marché.

Comment limiter les risques au quotidien

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En attendant une éventuelle évolution des lois, les futurs parents peuvent adopter des réflexes simples pour réduire leur exposition, notamment pendant le troisième trimestre qui semble particulièrement sensible. Le maître mot reste la prudence :

  • Éviter de chauffer des contenants en plastique au four à micro-ondes, car la chaleur favorise la migration des substances.
  • Limiter drastiquement l’usage de cosmétiques non essentiels et privilégier les produits certifiés « sans parabènes » et « sans bisphénols ».
  • Réduire le contact direct et prolongé avec les tickets de caisse, une source connue de BPS, en optant si possible pour le ticket électronique.

la vigilance reste de mise

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L’étude franco-espagnole vient s’ajouter à la longue liste des signaux d’alerte concernant l’impact de notre environnement chimique sur les populations les plus vulnérables. Ces travaux soulignent la complexité des expositions combinées et confirment que, tant que la législation ne s’adaptera pas à la réalité de ces « jumeaux chimiques », la vigilance individuelle et la connaissance des risques resteront la première ligne de défense pour les femmes enceintes.

Selon la source : passeportsante.net

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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